Toutes les bonnes choses savent se terminer. Le 8 juin, la quatrième et ultime saison de Mes premières fois est sortie sur Netflix. Cet article est dédié à nos chères lectrices qui ont déjà vu et revu la série créée par Mindy Kaling, mais aussi à celles qui auraient raté les trois premiers trains.
Véritable bonbon acidulé ultra divertissant, drôle et facile à binge-watcher, Mes premières fois est aussi une série politique et profonde par bien des aspects. Voici les raisons qui en font une véritable pépite, élue meilleure série adolescente de Netflix par le magazine Forbes.
Mais avant de poursuivre, on a une question pour celles qui ont déjà vu la série : êtes-vous plutôt team Ben, Paxton…ou Fabiola ?
Tout ce qu’on aime, mais en mieux
Si vous êtes à la recherche d’une série délicieusement réconfortante, vous êtes au bon endroit. Le plot de Mes premières fois a beau être très simple, elle est plus maligne qu’il n’y paraît. Devi, une ado indienne vivant en Californie décide de changer son statut d’intello invisible pour devenir populaire. Tous les ingrédients du programme adolescent feel–good sont là : un lycée, la vie d’une ado, ses amis et sa famille, des scènes de fête et de pyjama parties, un triangle amoureux et un beau-gosse tellement beau-gosse que c’en est irréaliste.
Sur le papier, la série nous invite à nous lover dans notre zone de confort. Seulement, à partir de cette base composée des poncifs du genre (dont on ne se lassera décidément jamais), elle apporte en toute discrétion et en toute humilité une originalité, une intelligence et une écriture remarquables, qui en font finalement bien plus qu’une teen-série parmi d’autres.
Un casting inclusif et largement féminin pour une série féministe
Quand on fait le bilan, on se rend compte que dans Mes premières fois, il y a surtout des meufs. Devi est un personnage rayonnant. Il faut à peu près douze secondes pour s’identifier à elle. Remplie de paradoxes, Devi est tellement control freak qu’elle en devient maladroite. Elle résume bien toutes les contradictions qui peuvent nous traverser quand on est une jeune femme. Elle doit jongler entre les normes (de féminité, de blancheur, etc), ses envies, les attentes de ses proches, et la gestion de ses traumatismes…
Pourtant, les personnages secondaires n’ont rien à lui envier. Des meilleures amies Eleanor et Fabiola, à la cousine Kamala ou la mère Nalini, le casting presque exclusivement féminin propose des portraits de femmes d’une richesse rares. Du handicap au coming-out, en passant par la question du mariage ou encore de la carrière, la série traite d’enjeux féminins et féministes importants en évitant les stéréotypes.
Des personnages masculins passionnants (et torrides)
Impossible également de parler de Mes premières fois sans parler de ses personnages masculins, qui changent radicalement de tout ce qu’on a l’habitude de voir. Les crush de Devi sont des personnages à part entière, et plusieurs épisodes racontés de leur point de vue nous donnent accès à leur intériorité, ce qui renverse complètement la possibilité de les objectifier, de les percevoir simplement comme des corps.
Si la série est largement située depuis la perspective des femmes, elle montre aussi les contradictions et les poids qui pèsent sur la masculinité, surtout lorsqu’elle croise des enjeux d’identité raciale et culturelle – Paxton, le beau-goss ultime, est métisse japonais. Comment ne pas parler de toutes ces situations tout en tension, en attraction et en sensualité qui feront monter la température !
Un casting inclusif et largement féminin pour une série féministe
Quand on fait le bilan, on se rend compte que dans Mes premières fois, il y a surtout des meufs. Devi est un personnage rayonnant. Il faut à peu près douze secondes pour s’identifier à elle. Remplie de paradoxes, Devi est tellement control freak qu’elle en devient maladroite. Elle résume bien toutes les contradictions qui peuvent nous traverser quand on est une jeune femme. Elle doit jongler entre les normes (de féminité, de blancheur, etc), ses envies, les attentes de ses proches, et la gestion de ses traumatismes…
Pourtant, les personnages secondaires n’ont rien à lui envier. Des meilleures amies Eleanor et Fabiola, à la cousine Kamala ou la mère Nalini, le casting presque exclusivement féminin propose des portraits de femmes d’une richesse rares. Du handicap au coming-out, en passant par la question du mariage ou encore de la carrière, la série traite d’enjeux féminins et féministes importants en évitant les stéréotypes.
La représentation du deuil
Parmi les qualités les plus surprenantes de Mes premières fois, il y a la justesse avec laquelle la série traite du deuil. Malgré l’attitude d’évitement affichée par une Devi survoltée et trop bavarde, on apprend que l’héroïne a perdu son père, brusquement décédé d’une crise cardiaque un an plus tôt.
En apparence, tout va bien pour Devi, toujours déterminée à atteindre ses objectifs et à résoudre ses problèmes de cœur et d’amitié à coup de stratagèmes et de manigances. Mais rapidement, la mise en scène nous fait comprendre qu’ignorer ce traumatisme ne permettra en rien de le résoudre. Ce déni donne lieu à des séquences d’une grande beauté, notamment lorsque les jambes de Devi cessent tout simplement de fonctionner, ou que son père apparaît sous forme de flash-back ou de présence bienveillante quand elle a besoin de lui.
La série n’expédie pas ce deuil. Elle prend le temps de laisser advenir ces différentes étapes dans tout ce qu’elles peuvent avoir de bizarre, de bouleversant ou de déconcertant, faisant à nouveau preuve d’un réalisme remarquable.
Une masterclass d’écriture
En plus d’être un divertissement très accessible, Mes premières fois est extrêmement bien écrite. Tout au long des trois saisons, on ne trouve aucun temps mort ou de cliffhanger paresseux. Chaque épisode ne dure que vingt ou trente minutes et semble passer à une vitesse folle au rythme de dialogues intelligents, malins et pétillants. Sur Internet, la plupart des spectateurs de la série témoignent l’avoir dévorée en un week-end (et je rajoute mon propre témoignage, ici on relate).
On se surprend souvent à rire à voix haute et… à pleurer. Car, oui : derrière son apparente légèreté, Mes premières fois donne des leçons de scénarios dramatiques qui promettent d’offrir de grands moments d’émotion.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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