Quand on est féministe, la vie n’est pas toujours facile.
Il faut traverser le stade de la colère, expliquer régulièrement que « féminisme » n’est pas un gros mot, rappeler les combats qui restent à mener…
Se taper les génies qui croient malin de nous envoyer des contenus sexistes en disant « tiens regarde ça, ça va t’énerver », répéter chaque année que le 8 mars n’est pas la fête des gonzesses…
Et puis se retrouver face à des anti-féministes. Des personnes pas du tout d’accord avec nous.
Qui bien souvent nous enseignent les bienfaits de la respiration ventrale et de la méditation.
Garder son calme face à une anti-féministe
Dans ce format de la BBC,
Don’t Turn Around, le défi est simple : dos à quelqu’un ayant des opinions diamétralement opposées aux siennes, une personne doit débattre… sans se retourner.
Faire volte-face pour regarder son interlocutrice signe la fin de l’échange.
Charlie, une féministe, écoute donc Siobhan, qui estime que la place des femmes est à la maison, que leur arrivée dans le monde du travail est une chose négative et que, je cite :
« Les hommes intelligents sont plus intelligents que les femmes intelligentes. »
Je vous laisse regarder tout l’échange !
Charlie a visiblement du mal à contenir son calme, et je peux le comprendre : Siobhan voudrait appliquer son propre choix de vie à l’ensemble des femmes, ce qui serait totalement injuste !
Elle arrive néanmoins à débattre et lui pose des questions pour creuser sa pensée, comprendre sa logique.
De l’importance d’échanger avec ses adversaires idéologiques
Au final, les deux femmes ne tombent pas d’accord ; leur échange se termine assez rapidement, quand Charlie n’en peut plus. J’aurais tant aimé que cette vidéo dure plus longtemps !
Elle me rappelle un peu la campagne d’Heineken qui faisait s’attabler autour d’une bière deux personnes que tout oppose.
Bien sûr qu’il est compliqué de discuter avec des gens pas d’accord avec nos opinions. Surtout quand ça signifie qu’ils veulent limiter nos droits, nous priver de certaines libertés.
Certaines personnes préfèrent ne pas faire cet effort, et c’est leur droit.
Mais c’est important que d’autres le fassent, car c’est d’abord via l’échange qu’on peut piger les autres, entrer en empathie, les convaincre…
Moi, je suis dans la #TeamDialogue. Je prendrais bien une bière avec Siobhan pour comprendre ce qui l’a menée à avoir cet état d’esprit !
Et toi, ça te tenterait ? Ou tu penses que ça virerait au massacre ?
À lire aussi : Pourquoi certaines femmes n’aiment pas les femmes ?
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Les Commentaires
Voir le même argument sous un autre jour ? J'ai l'impression que ce que tu décris, c'est plutôt la situation où on n'avait pas conscience initialement de tout ce que pouvait impliquer un argument et que du coup on n'était pas si calé.e que ça sur notre position initiale. Ça arrive mais selon les sujets c'est largement évitable. C'est pour ça que j'avais précisé que ce que je disais supposait que la personne se soit réellement renseignée et ait vraiment réfléchi à sa position initiale avant de s'en détourner.