C’est un changement initié il y a quelques mois par les mouvements féministes français et qui aujourd’hui se concrétise.
En tout début d’année 2022, l’organisation féministe Nous Toutes faisait part de sa volonté d’étendre le décompte des féminicides, et de ne plus le limiter aux meurtres se déroulant dans un cadre conjugal, quand l’auteur est le conjoint ou l’ex-conjoint.
Plusieurs collectifs ont mené et mènent encore aujourd’hui ce travail bénévole de repérage et de comptage pour montrer l’étendue du phénomène, et ainsi pousser les pouvoirs publics à agir contre les violences faites aux femmes.
Un phénomène qui dépasse le contexte du couple, comme l’expliquait alors Nous Toutes :
« Certaines ont été tuées par un membre de leur famille, d’autres pour avoir refusé un rapport sexuel ou en raison de leur transition de genre. D’autres encore ont été poussées au suicide par des hommes violents ou par le (cyber)-harcèlement sexiste et sexuel dont elles étaient victimes. »
Nous Toutes faisait donc part de sa volonté d’inclure par exemple les meurtres désignés comme des crimes d’honneur, perpétrés dans le cadre d’une famille à l’égard de femmes qui auraient porté atteinte à la réputation de leur communauté, pour avoir eu des relations hors mariage, ou bien avoir été victime de viols. Il s’agit aussi de ne plus passer sous silence les meurtres des personnes travailleuses du sexe, ainsi que ceux qui résultent de violences transmisogynes.
Un engagement à changer de perspective pour inclure tous les féminicides
Dont acte, puisque plusieurs associations s’organisent, se fédèrent et ont présenté ce jeudi 2 juin une charte pour « dépasser la vision réductrice des féminicides ».
Elles veulent aujourd’hui « adopter une approche attentive à la multitude et au croisement des discriminations dans la définition et le décompte des féminicides, ainsi que dans les analyses de ses causes. »
Parmi les organisations à l’origine de cette charte, on retrouve Acceptess T, Médecins du Monde, la Fédération Parapluie Rouge, Les Dévalideuses et Act up-Paris.
Elles s’engagent donc à prendre en compte dans l’approche des féminicides « les divers systèmes de dominations, notamment du racisme, sexisme, classisme, validisme, psychophobie, LGBTQIA-phobies, grossophobie, âgisme, islamophobie, antisémistisme, putophobie, xénophobie. »
Les premières signataires appellent ainsi d’autres organisations féministes à signer cet engagement et se joindre à cette mobilisation.
À lire aussi : À l’origine des féminicides, ce docu Arte décrypte les ravages des violences masculines
Crédit photo : Jeanne Menjoulet via Flickr
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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