Un féminicide tous les deux jours et demi. Tel est le bilan du ministère de l’Intérieur, qui a rendu publique son étude nationale sur les morts violentes au sein du couple samedi 2 septembre.
Avec un total de 118 féminicides recensés, l’étude du ministère n’enregistre qu’une faible baisse par rapport à 2021, où l’on dénombrait 122 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Une victime sur trois avait déjà subi des violences et 16 % avait porté plainte
Du côté des auteurs, la typologie reste la même, souligne le ministère : « Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin (84 %), le plus souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle ».
Les femmes constituent quant à elles 81 % des victimes. Dans l’écrasante majorité des cas, ce sont des femmes de nationalité française, âgées de 30 à 49 ans, et sans emploi.
Sur les 118 victimes de féminicides, 37 femmes (quasi un tiers), avaient subi des violences antérieures de la part de leur bourreau. Vingt-quatre d’entre elles l’avaient signalé aux autorités, dont 19 par dépôt de plainte (ce qui représente 16 % des femmes tuées au total).
Comme le soulignent nos confrères du Monde, « trois des victimes faisaient l’objet d’un dispositif de protection. L’une des victimes disposait d’un « téléphone grand danger » permettant l’intervention rapide des forces de l’ordre grâce à une touche préprogrammée et, pour deux autres, leur conjoint ou ex-conjoint faisait l’objet d’un contrôle judiciaire ».
Les tentatives d’homicides au sein du couple en hausse
Le rapport relève également une recrudescence (45 %) des tentatives d’homicides au sein du couple, avec 366 faits (dont 267 victimes féminines) enregistrés en 2022, contre 251 en 2021.
Les principaux mobiles du passage à l’acte sont la dispute (dans 26 % des cas) et le refus de la séparation (23 %). Géographiquement, c’est le département du Nord qui enregistre le plus de féminicides, suivi par les Alpes-Maritimes et le Rhône (ex æquo) puis la Seine-Saint-Denis.
L’étude du ministère précise également que douze enfants mineurs ont été victimes d’infanticides en 2022, un chiffre identique à 2021.
Publier ce bilan au sortir de l’été n’a rien d’anodin : chaque année, les mois de juillet et août représentent une période particulièrement vulnérable pour les femmes victimes de violence. L’année dernière, le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » avait recensé 18 féminicides en France entre le 1er juillet et le 15 août 2022.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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