Je sais, quand on parle de chat « domestique », vous tournez un regard empli d’amertume vers le fauteuil d’où vous a chassé votre propre félin. S’il y a un•e domestiqué•e ici, c’est bien vous. Un miaulement un peu dédaigneux, et vous accourez au service de la bête en jurant que vous n’avez jamais rien entendu d’aussi mignon.
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Ceci est donc ma deuxième tentative pour vous défaire de l’emprise de votre adorable boule de poils sur votre petit coeur. Dans le numéro précédent, nous avions en effet essayé de nous rebeller ensemble contre la dictature du chaton trop choupinou, en allant admirer le poil soyeux de félins pleins de potentiel. Les oreilles touffues du caracal, la majesté de la panthère des neiges ou encore et surtout l’adorable chat(on) à pieds noirs… Bon sang, on y était presque.
Vous comprendrez que je ne sois pas prête à m’arrêter en si bon chemin.
Le port altier du serval, gros chat en puissance
Premier sur la liste : un félin qui n’est pas sans vaguement rappeler le caracal. Il faut dire que si le serval n’a pas de petite touffe sur les oreilles, il n’en reste pas moins bien pourvu. Ses deux beaux organes, et je parle toujours des oreilles, lui permettent d’ailleurs de repérer les sons les plus légers, les plus infimes, du petit dik-dik qui éternue à la sauterelle qui loupe une branche.
Nul doute que ça ne doit pas être facile tous les jours d’entendre tous les pets de lapins à 5 kilomètres à la ronde, mais cette ouïe d’exception fait du serval un excellent chasseur (même si j’exagère un peu avec mes histoires de pets, j’espère que c’est bien clair pour tout le monde). Et un chasseur qui en impose : le serval peut mesurer jusqu’à 110 cm de long, et presque 70 cm au garrot !
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Ajoutez à cela une belle silhouette tachetée montée sur de longues pattes musclées qui lui permettent de dominer la savane, une capacité à piquer des sprints et attraper les oiseaux en plein décollage, et une propension à jouer avec sa proie avant de la boulotter… Et vous avez un gros chat un peu plus dangereux que votre angora turc gonflé de mépris.
Ceci étant dit, l’animal arpentant les savanes du continent africain, vous avez le temps de souffler avant qu’il ne vienne vous virer de votre fauteuil préféré.
Le margay, nommé meilleur chat acrobate
De son côté, le petit margay ne dépasse certes pas les 79 cm de long, mais il n’en est pas moins impressionnant. Même si, bon, lui il s’en fout, personnellement. Non, vraiment. Regardez-moi cette tête : est-ce que vous avez déjà vu un félin aussi blasé par la vie ? Même le regard de votre chat en train de juger votre danse en slip ne vous renvoie pas une telle idée du néant.
Non allez, en vrai, avec ses énormes pupilles luisantes, le margay a davantage l’air d’être sous acide H24. Mais c’est ce qui fait son charme. L’adorable petite bête, non contente d’arborer un magnifique pelage à rosettes ouvertes, est d’une souplesse extraordinaire que lui envient tous ses collègues félins. Votre chat parvient à sauter sur l’énorme armoire de mamie Josie sans (trop) se gameller ? La belle affaire ! Le margay peut se suspendre aux branches par les pattes arrières et sauter d’arbre en arbre avec une élégance qui vous laissera pantois•e.
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Une aptitude qu’il doit surtout à ses articulations très souples, et notamment ses chevilles, qu’il peut faire pivoter sur 180°. Oui madame.
Je seraiii le meilleur grimpeuuur
De fait, le margay passe le plus clair de son temps la tête dans les hauteurs, dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et du Sud. Malheureusement, ce sont aussi les forêts les plus en danger, et le petit félin souffre de la déforestation, qui n’est rien d’autre pour lui que la destruction de son habitat.
Bref, si l’image du bébé margay ne parvient pas à sensibiliser en masse contre la déforestation, je ne sais pas ce qui marchera.
Le chat des sables, éternel chaton (mignon)
Tiens, en parlant de bébés, êtes-vous familier•e•s avec la frimousse du chat des sables ? Cette boule de poils, qui dépasse rarement les 50 cm de longueur et conserve à vie son joli pelage et son petit museau délicat, semble ne jamais réellement devenir adulte. Imaginez un chat qui reste un chaton toute sa vie. Et quel chaton, mes aïeux.
Mais attention ! Petit, mignon, mais costaud ! Le félin aux grandes oreilles n’est présent que dans une petite partie du monde, et notamment dans des zones désertiques d’Asie Centrale ou d’Afrique du Nord. S’étant parfaitement adapté à son environnement, il peut ainsi survivre à des températures extrêmes, comprises entre – 5°C et 52°C. Ceci étant, il n’est pas toujours facile de trouver de quoi se sustenter dans le désert, et le chat des sables peut se nourrir aussi bien de rongeurs que d’insectes divers et variés.
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Hélas, en raison de telles conditions, difficiles pour les nouveaux nés, l’espèce se fait rare. En Israël, où on la pensait disparue, le parc zoologique Ramat Gan Safari de Tel-Aviv a connu en 2012 une naissance exceptionnelle de cinq chatons des sables. Vous pensez si, du coup, ils étaient contents. Et complètement gâteux.
Ne sont-ils pas ado… Ah, vous avez déjà décédé. Autant pour moi.
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Les Commentaires
Pas besoin de vous préciser où je vais prendre mes pauses <3