Article mis à jour à 11h30
Voilà un an que la contraception des mineures de moins de 15 ans est entièrement remboursée par l’Assurance maladie. Une mesure qui complétait la loi de 2013 pour les mineures entre 15 et 17 ans.
Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie pour lever les freins à la contraception et faciliter son accès : la contraception sera gratuite pour les moins de 25 ans à compter du 1er janvier 2022.
C’est une annonce que le ministre de la Santé Olivier Véran a fait ce matin lors d’une interview sur France 2, ajoutant que la mesure comprendra « une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception. »
Une réponse aux freins financiers
« C’est ce qu’on demande depuis très longtemps », commente Caroline Rebhi co-présidente du Planning familial.
« Aller jusqu’à 30 ans n’aurait pas été de trop, car à 25 ans, on n’a pas forcément une stabilité financière, professionnelle, on peut être encore en train de faire des études. »
Cette décision répond à un constat selon le ministre, « un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes filles », en raison de son coût trop élevé.
Aurait-il été pertinent d’aller au-delà de 25 ans ? Certaines y voient une injonction non verbalisée à faire des enfants une fois passer le cap de cet âge fatidique.
Dans un thread, les créatrices du podcast La Menstruelle explique que le choix de ce palier a un sens :
L’aspect financier apparait en effet comme une des causes de « l’absence ou de l’échec » de contraception, notamment auprès des plus précaires, au même titre que « la non-tolérance des effets indésirables, les représentations négatives, la méconnaissance des moyens de rattrapage, l’ambivalence par rapport au désir de grossesse ». C’est ce que montre une étude de 2017 réalisée par Lolita Ogé.
Caroline Rebhi du Planning Familial préconise aussi que la mesure s’accompagne de formations des professionnels de santé :
« Aujourd’hui, une mineure a accès à la contraception, mais elle n’y va pas forcément, par manque d’information, parce qu’elle ne sait pas que le médecin ne préviendra pas ses parents. De l’autre côté, le médecin n’est pas forcément formé, n’a pas un logiciel à jour, ou ne sait simplement pas faire et réoriente vers le Planning familial qui est parfois très éloigné. »
Si le ministre a dans son annonce seulement évoqué la contraception hormonale, devraient être aussi inclus des dispositifs non-hormonaux, comme le DIU au cuivre ou le diaphragme.
Reste que l’annonce est bien accueillie par l’organisation féministe :
« Ce qui est important dans le principe de la gratuité, ce qui nous tient à cœur, c’est que ce soit l’équivalent de la loi chez les mineurs. Que ce soit un copié-collé. Car même à 25 ans, on n’est pas forcément autonome et indépendante, par rapport à ses parents, par rapport à son partenaire. Il y a encore un vrai besoin de confidentialité, d’anonymat. »
À lire aussi : Le futur de la contraception sans hormones est-il dans nos anticorps ?
Crédit photo : Reproductive Health Supplies Coalition via Unsplash
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