La crise économique due à la pandémie de coronavirus n’a pas épargné la mode de grande diffusion.
Contrairement à ce que l’existence de la vente en ligne pourrait laisser croire, les grandes enseignes ont souffert de pertes conséquentes ces derniers mois.
Le futur restant flou, elle vont devoir redoubler d’ingéniosité pour faire face.
La crise de la fast-fashion en quelques chiffres
Fashion Network a publié un papier faisant le point sur l’état actuel de la fast-fashion, extrêmement touchée et impactée par la crise du COVID-19.
Des chiffres témoignent des problèmes qu’ont rencontré plusieurs marques de mode de grande diffusion. En voici quelques exemples :
- H&M compte encore des dizaines de milliers d’employés dans le monde au chômage partiel et le géant de la mode prévoit un deuxième trimestre déficitaire, après que ses ventes aient chuté de 46% en mars.
- Gap a perdu 900 millions de dollars net le premier trimestre.
- Chez Primark, 68.000 employés ont été au chômage partiel en Europe et l’enseigne n’aurait rien vendu du tout dans le monde entre le 22 mars et le 21 avril.
Le groupe espagnol Inditex (auquel appartient par exemple Zara) s’en serait pour sa part assez bien sorti, puisque que les salaires des employés ont continué à être payés et cela sans même avoir eu recours au chômage partiel.
Pourtant, Inditex a quand même souffert d’une perte de 409 millions d’euros. Ce serait dû au fait que le groupe est très performant dans sa gestion de stock.
Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut de la Mode à Paris, explique à l’AFP :
Les marques se retrouvent avec d’énormes stocks sur les bras, c’est difficile de reprendre le timing alors que la mode est dépendante d’un calendrier, de saisons.
Cette crise a d’ailleurs conduit certains groupes à annuler des commandes chez leurs fournisseurs asiatiques, ce qui n’a pas avantagé les travailleurs locaux
, habitués à produire énormément pour un maigre salaire et qui voient actuellement leur situation se fragiliser encore plus.
Marguerite Le Rolland, analyste chez Euromonitor, pense que la consommation de mode ne va pas augmenter tout de suite, en partie parce que les revenus de beaucoup ont baissé pendant cette crise.
D’après elle, toujours via Fashion Network :
Le plaisir et l’aspect social du shopping sera très difficile à maintenir avec les mesures de distanciation sociale en place.
La crise existait déjà, le COVID-19 est la goutte d’eau
En réalité, cette pandémie a été en quelque sorte un « coup de grâce » pour l’industrie de la mode de grande diffusion.
Un article de Ouest-France fait le point sur les difficultés que rencontraient déjà certaines enseignes de fast-fashion et que la crise actuelle n’a fait que confirmer.
En effet, plusieurs marques (Naf Naf, La Halle, Camaïeu) ont récemment été placées en redressement judiciaire : lorsqu’une entreprise ne peut plus faire face à ses dettes accumulées, une procédure est mise en place pour permettre la poursuite de l’activité de l’entreprise si on estime qu’elle a une chance de s’en sortir.
Le secteur de l’habillement est en fait crise depuis de nombreuses années. Le marché de la mode aurait perdu 15 % de sa valeur depuis 2008 selon l’Institut Français de la Mode.
L’une des causes est notamment la politique des promotions, qui pousse à proposer des prix toujours plus bas que le concurrent, ce qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’aide finalement pas toujours à faire du chiffre.
À cela s’ajoute le fait que les grandes enseignes de mode sont actuellement menacées par les plateformes multi-marques en ligne comme ASOS ou encore Zalando.
Le numérique est-il l’avenir de la mode ?
Forbes revient également sur les nouvelles initiatives de la mode et sur les nouveaux moyens de communication mis en place pendant le confinement.
C’est une période qui a poussé les marques à être davantage créatives et à repenser leur manière de faire.
Finalement, le lien entre les différentes marques et leur communauté se sont vus renforcés grâce à l’investissement des espaces numériques.
Contre toute attente, c’est finalement ce qui a davantage renforcé les liens entre les créateurs, les marques et figures emblématiques de la mode avec leurs consommateurs et abonnés.
Le fait que de nombreuses choses se soient faites en ligne au lieu d’être complètement annulées leurs a permis de s’adresser à un plus grand public et d’inclure davantage de monde.
C’est ce qui s’est passé avec le Met Gala Challenge ou encore La Fashion Week pour ne citer qu’eux !
En bref, l’industrie de la mode est forcée de revoir tout son fonctionnement si elle veut perdurer et remonter la pente.
Repenser la communication et investir au maximum le numérique semble être la priorité en ces temps de distanciation sociale !
En ce qui te concerne, comment le confinement et le coronavirus ont-ils changé ton rapport à la mode et au shopping en général ?
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