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Culture

« Faking It » c’est terminé, mais il n’est pas trop tard pour vous y mettre

Faking It se termine avec sa troisième saison. Aki vous explique pourquoi cette série de MTV vaut quand même le détour !

— Article initialement publié le 26 mai 2016

C’est sur sa troisième saison que s’achève le programme estampillé « pour ados » de MTV, après de folles aventures, des triangles amoureux, des confessions, et bien sûr une certaine maturité acquise.

MTV diffuse plein de séries, même si beaucoup l’ignorent ! Par exemple, on a pu y découvrir Teen Wolf ou Awkward. Actuellement, la chaîne propose Les Chroniques de Shannara, Scream mais aussi Faking It qui vient donc d’être annulée.

Cette dernière fait partie des séries que je prends énormément de plaisir à regarder car c’est touchant, sans prise de tête, avec des personnages pour qui j’ai une grande sympathie.

À lire aussi : J’aime les séries « pour ados » de la CW, et alors ?

Un plot délirant mais au fort potentiel

Faking It a un scénario un peu tiré par les cheveux, ce qui fait son charme : Amy (Rita Volk) et Karma (Katie Stevens) (et oui, la phrase « Karma is a bitch » est bien prononcée) sont deux meilleures amies ; pas vraiment des losers, mais clairement pas populaires.

Karma se triture l’esprit pour trouver des moyens de devenir une fille cool aux yeux des autres, et par un quiproquo cocasse, leur lycée va croire que les deux protagonistes forment un couple lesbien. De ce fait, elles se retrouvent éligibles au bal de promo, et elles vont continuer à « faire semblant », le titre de la série.

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Le côté « Je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie » a plus d’intérêt et parle à un plus grand nombre de personnes.

Sauf que ce serait trop simple si les deux amies étaient sur la même longueur d’ondes. Karma veut profiter de cette visibilité pour percer, évidemment, tandis qu’Amy réalise qu’en fait, elle est probablement lesbienne ou bisexuelle.

Et c’est là que ça devient intéressant, car deux BFF qui veulent grimper sur l’échelle sociale, ça aurait été un peu trop insipide. Mais le côté « Je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie » a plus d’intérêt et parle à un plus grand nombre de personnes.

Les programmes MTV partent souvent d’un postulat de départ un peu délirant : par exemple, The Hard Times of RJ Berger racontait l’histoire d’un loser de première possédant un pénis d’une taille considérable, ce qui le mettait sur le devant de la scène au lycée. On peut aussi penser à Awkward. qui propulsait l’héroïne sous les feux de la rampe après une tentative de suicide ratée (ou du moins, c’est ce que ses camarades croient).

C’est pareil dans Faking It : le duo principal se fait connaître suite à un événement que les héroïnes ne contrôlent pas.

Un appel à la tolérance

Et ça aborde même le sujet encore tabou de l’intersexualité.

L’univers de Faking It est… édulcoré, en quelque sorte. Le lycée ultra libéral se trouve à Austin, Texas (l’un des États les moins tolérants des États-Unis), et il encourage la diversité. D’ailleurs, l’étudiant le plus populaire de l’établissement se trouve être Shane (Michael J. Willett), fier d’être gay et out, et il est à la recherche de potes lesbiennes à intégrer à son cercle social.

Tandis que les cours d’arts dramatique et artistique battent leur plein, les hippies et les nerds sont mieux considérés que les sportifs, et organisent tellement de manifestations qu’on se croirait en France ! La série aborde même le sujet encore méconnu de l’intersexualité. En gros, on est dans un lycée idyllique où même moi, j’aurais pu être populaire.

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En ce moment, beaucoup de conversations tournent autour d’une problématique : celle des personnages de femmes lesbiennes qui finissent très régulièrement mortes ou évincées d’une façon ou d’une autre de l’intrigue.

Je suis donc forcément déçue de voir que Faking It renforce la tendance avec son annulation, car depuis Glee, il n’y en a pas tant que ça, des ados homosexuel•les dans une série. Et en plus, il y avait ce côté bon enfant similaire.

C’est assez ironique, car plein de trucs louches se passent dans le lycée de Faking It : de la drogue circule, les résultats académiques des personnages sont assez catastrophiques, et les choses partent un peu en vrille, surtout au niveau des professeurs.

Mais Faking It dégage un sentiment de tolérance qui n’est pas feint. Le créateur de la série, Carter Covington, a déclaré qu’il avait en fait conçu un monde dans lequel il aurait aimé vivre à l’époque difficile de son adolescence, alors qu’il venait du Texas profond et qu’il était rejeté par ses camarades. Certaines scènes sembleront ainsi très authentiques, et rappelleront surtout des expériences personnelles.

À lire aussi : Le fils d’un terroriste raconte son chemin vers la tolérance

Des stéréotypes brisés

Cependant, ça reste une série dans un univers lycéen, et elle comporte tous les clichés que ça peut supposer.

Cependant, ça reste une série dans un univers lycéen, et on y retrouve tous les clichés que ça peut supposer. Il faut le reconnaître, les personnages sont stéréotypés. Lauren (Bailey Buntain, vue dans Bunheads), la fille du beau-père d’Amy, en est le meilleur exemple puisqu’elle symbolise la Regina King (Lolita malgré moi) de service, un peu Queen B, mais pas à la hauteur de ses ambitions.

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Les hormones sont en folie et les intrigues tournent principalement autour des romances possibles, comme Karma qui a des vues sur Liam (Gregg Sulkin), le meilleur pote de Shane, alors qu’elle se fait passer pour la copine d’Amy (vous suivez toujours ?).

Karma joue les filles narcissiques, c’est elle qui veut gagner en popularité, et Amy est la bonne pote pour qui on a tendance à prendre parti.

Les relations amicales sont aussi passées au crible, qu’elles soient féminines ou masculines, tout comme le questionnement éternel sur l’avenir. Et ce n’est pas sans oublier tous les rapports avec les adultes également, car si les rôles des parents sont toujours un peu surjoués pour apporter la touche comique des séries de la chaîne, selon un rapport de maturité souvent inversé, Faking It fait aussi réfléchir les daron•nes des adolescent•es. Du coup, les adultes peuvent également s’y attacher.

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Comme dans bien des séries MTV, malheureusement, il arrive que certains arcs narratifs tombent dans les limbes et n’aient jamais de dénouement. Dans un autre registre, les grossièretés que les personnages peuvent parfois sortir finissent par être bipées… Malgré tout, les thèmes abordés font vraiment preuve de modernité.

Sans être parfait, avec un scénario qui n’est pas au niveau d’un Gilmore Girls, l’ensemble demeure assez original, vraiment mignon et contemporain, et Faking It pourrait bien conquérir quelques cœurs.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

15
Avatar de judy22
30 mai 2016 à 12h05
judy22
Dommage parce qu'il y avait encore plein d'axes à approfondir et que ça faisait du bien d'avoir une série qui aborde ces thèmes! Et Amy reste juste mon perso préféré (coeur coeur)
0
Voir les 15 commentaires

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