Dès le 7 juin, la proposition de loi AVIS, qui vise à lutter contre les fakes news, sera discutée publiquement à l’Assemblée Nationale.
Et à la veille de ces débats, est parue sur Le Monde une tribune de la chercheuse Francesca Musiani, qui analyse l’influence des grandes plateformes de diffusion (comme au hasard Facebook et Google) sur la propagation de ces dites fake news.
Pour lire la tribune sur le Monde c’est ici !
Je l’ai lue pour vous, parce que je pense que c’est important d’avoir conscience de ces mécanismes.
Les plateformes de diffusion ont besoin de ton attention et font tout pour la capter
L’idée de base est que les plateformes de diffusion génèrent du profit grâce aux données des utilisateurs. Elles les exploitent pour exposer ces derniers aux publicités auxquelles ils seront les plus sensibles.
Pour faire simple, Facebook, Google, et globalement beaucoup d’acteurs sur Internet récoltent des informations sur ce que tu as l’air d’aimer, pour te proposer en publicité des produits ou des services que tu es la plus susceptible de réellement acheter.
Par exemple, dès que je réserve un billet d’avion, j’ai derrière des tonnes de pubs qui me proposent des hôtels, des locations de voiture, des activités à faire là où je vais bientôt m’envoler (c’est le fonctionnement des cookies).
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Où est le lien avec les fake news, te dis-tu ? Selon la chercheuse, pour récolter un maximum de données sur leurs utilisateurs, les plateformes veulent les retenir le plus longtemps possible… et donc promeuvent les contenus qui sont le plus susceptibles de leur plaire.
Or, ceux-ci sont les plus sensationnalistes, et/ou ceux qui sont partagés par les contacts dont tu aimes déjà régulièrement le contenu. Cela favorise la création de cette « bulle » où tu peux finir par ne voir que des choses qui confortent des opinions déjà établies, quitte à ce qu’elles soient fausses.
Pour lutter contre les fake news, si on recommençait à s’informer par nous-mêmes ?
Bon. Pour moi, le fait de ne voir sur nos réseaux sociaux que des choses qui confortent nos opinions et sont parfois fausses ou déformées, ça pourrait ne pas être si grave (quoi que) si on s’informait autrement que via ces plateformes.
Mais le fait est que pour beaucoup, Facebook, Google, Twitter, sont devenus nos canaux d’informations principaux, et que donc cette bulle est effectivement très efficace pour nous empêcher de prendre connaissance d’opinions qui diffèrent des nôtres.
D’ailleurs, Facebook ou Google ont tenté de « lutter » à leur manière contre les fake news en appliquant des labels de fiabilité à certains sites, mais ça reste confier la tâche de t’informer à d’autres que toi.
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Et depuis que Facebook a appliqué un algorithme qui favorise encore davantage les contenus partagés par tes proches, par rapport à ceux des pages que tu suis, ce phénomène s’est sans doute accentué.
Moi par exemple, je me suis aperçue que je consulte beaucoup moins 8ème étage depuis quelques temps, parce qu’il ne remonte plus dans mon fil d’actualité. Les seuls posts de la page que je vois sont ceux qui sont sponsorisés.
En fait c’est exactement ce dont on te parlait dans cet article, qui expliquait pourquoi tu ne vois peut-être plus tous les contenus de madmoiZelle sur Facebook.
Tout ça pour dire, finalement, que le mieux pour s’informer est peut-être de sortir de ces plateformes de diffusion, et de se remettre à aller directement sur les pages d’accueil des médias que tu aimes consulter, ou d’utiliser d’autres stratégies comme celle des flux RSS si tu ne veux rien manquer !
Et toi, comment consultes-tu tes médias préférés ? Par les réseaux sociaux, ou directement par leur site ? Es-tu prête à changer tes habitudes ? Pourquoi ?
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