Les faits divers sont formidables : toute l’année durant, ils viennent égayer nos journées entre deux heures de travail chiants. Ils sont comme une parenthèse comique dans le sérieux étouffant de la vie.
Et puis, les faits divers nous remettent face à notre côté faillible, et il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer et nos bras pour se balancer dans tous les sens en criant « SA MAIR SA FÉPEUR ».
Quoiqu’il arrive, les faits divers nous divertissent. Ils sauvent nos dimanches après-midi pluvieux en les rendant d’un coup un peu plus mouvementés, et font de grands sujets de conversation quand on n’a plus rien à dire à ses copains. En ce sens, oui, pour moi, c’est un peu toujours l’été et les faits divers sont dans mon coeur, où ils se sentent plus compris que chez Léa S, peu amatrice du genre.
Alors c’est parti pour la sélection des faits divers les plus WTF de ces dernières semaines. Accroche-toi à ton slip, c’est du lourd.
Une femme épouse un pont (on lache rine)
Ou le fait divers qui nous rappelle que l’amour est aveugle, n’a pas d’âge, et peu être utilisé à des fins artistiques.
L’amour est aveugle, mais dans ce cas précis, il est surtout statique. Une Australienne répondant au prénom de Jodi a choisi d’épouser le pont du diable. Une idée plutôt saugrenue, oui, mais la jeune femme est une artiste alors y a dérogation.
Jodi avait mûrement réfléchi à la question d’épouser ou non ce bien joli tas de pierres, mais elle a finalement décidé de se lancer dans la grande aventure du mariage. Sur son blog, elle explique :
« Ce n’est pas une décision que j’ai pris à la légère, […] nous nous apportons mutuellement de la joie, et la force de ses pylônes me portera toujours jusqu’à la maison. »
Je trouve ça personnellement un peu honteux, sachant que je me demande bien comment ils ont pu demander au pont s’il était d’accord ou pas. Peut-être qu’ils ont un code entre eux, du genre « si je m’effrite vers la gauche je suis triste, si je m’effrite sur la droite je suis content », un truc du genre.
Une femme confond son tube de baume pour les lèvres avec celui de la colle forte
Ou le fait divers qui nous rappelle l’importance de rester bien concentrées tant un fail hygiénique est vite arrivé
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C’est en Nouvelle-Zélande que l’affaire se passe. Une sexagénaire s’est malencontreusement collé les lèvres à la colle forte en voulant se mettre du baume pour les lèvres.
Évidemment, comme toute personne sensée quand il se passe quelque chose de physiquement handicapant, elle a appelé les secours. Difficile d’expliquer à ses sauveurs et sauveuses ce qui lui arrivait, PUISQU’ELLE AVAIT LA BOUCHE COLLÉE. Décidément une bien mauvaise journée pour la Néo-Zélandaise.
La légende voudrait qu’elle ait par ailleurs, le matin même, essayé de faire démarrer sa voiture avec un tampon hygiénique, et qu’elle comprit alors cette sensation d’inconfort qu’elle ressentait depuis qu’elle était sortie des toilettes.
Si j’invente ce dernier paragraphe ? Oui. Mais je trouvais ça plus drôle que de conclure ce faits divers par « tout est rentré dans l’ordre pour elle », même si c’est vrai : tout est rentré dans l’ordre pour elle.
Une journaliste dessine un pénis à une heure de grande écoute
Ou le fait divers « ah bah bravo ».
Dans la vie, les trolls sont partout : sur Internet ou dans la rue, ils viennent pour nous compliquer un peu la vie, pour nous faire perdre nos nerfs ou nous faire faire des erreurs.
Le troll du jour, c’est la journaliste Siobhan Riley pour la chaîne Michigan ABC 12 (note la simplicité du nom de cet espace télévisuel, qui me donne envie de rebaptiser madmoizelle « madmoiZelle slip dentelle Picardie 34 »).
En bonne professionnelle qu’elle est, elle a dessiné sur l’écran tactile (technologiiiiie) les endroits de la région où se trouvaient les embouteillages. Et évidemment, comme le monde est bien fait, ça a dessiné un champignon à long pied.
En fait cette histoire est nulle. Je vois pas ce que l’Internet tout entier a à foutre des champignons de la forêt.
Une campeuse se fait réveiller par un inconnu lui léchant l’anu’
Ou le fait divers qui te fera préférer le train l’hôtel
Si tu es comme moi, cette histoire aura un double effet Kiss Cool sur moi, mais laisse-moi donc te la conter avant toute chose.
Mercredi 25 juillet, une jeune vingtenaire qui campait à Avignon a été réveillée d’une façon peu agréable : un inconnu était en train de lui lécher l’anus. Lorsqu’il a réalisé qu’elle n’était plus endormie, il s’est très vite échappé. Plus tard, la campeuse a porté plainte pour agression sexuelle et l’agresseur a été retrouvé (il a par ailleurs, lors de la deuxième audition, avoué avoir besoin de soins pour soigner ses pulsions, comme on peut le lire dans Midi Libre).
Effet #1 : Une femme sort de son sommeil parce qu’un inconnu lui lèche l’anus. En bonus, on comprend que le nom de son camping, c’est La Bagatelle. Et la bagatelle, c’est une façon familière et désuète de désigner l’acte sexuel. Il n’en fallait pas plus pour que je pleure des litres de rire. Parce que oui, parfois, j’ai 6 ans d’âge mental.
Effet #2 : C’est une agression sexuelle, ça fait carrément moins marrer et j’envoie mentalement à la victime une pluie de paillettes et de Dragibus, même si ça console de rien. Cette actualité, clairement, m’a fait ressentir tellement d’émotions différentes d’un coup que j’ai cru mourir écartelée.
Mission : livrer de la drogue à un homme habillé en rouge et blanc aux Fêtes de Bayonne
Ou le troll ultime.
Un Avignonnais (décidément, c’est la semaine du 84) a été arrêté sur l’autoroute : pas de chance, il avait avec lui une grande quantité de stupéfiants. Il a alors raconté sa bien jolie histoire à la police.
Par hasard, il a croisé un homme – que nous appellerons Michel – qui lui a demandé de lui rendre un petit service moyennant finances : aller retrouver un certain Momo à la gare de Bayonne et lui donner en main propre toute cette drogue. Mais Michel n’est pas bâtard et, pour ne pas trop le faire galérer, il lui a donné un indice sur le physique du receveur : Momo l’attendrait, habillé en blanc et rouge.
Problème : en pleine festivité à Bayonne, c’est plutôt compliqué de croiser des gens qui ne sont pas ainsi vêtus et trouver une personne précise dans cette foule s’apparente à chercher un Tic Tac dans une piscine remplie de perles de culture.
De toute façon, notre héros-du-lol n’a pas eu le temps d’arriver à destination puisqu’il a été interpellé par la police. Et c’est presque triste, parce que j’aurais aimé qu’on me raconte l’histoire de cet homme, le regard perdu. De cet homme qui tournait sans cesse autour de la gare de Bayonne en demandant à toutes les personnes sur place si, par hasard, elles ne s’appelleraient pas Momo. C’eut été bien beau.
– via 7sur7 (ma Bible), Le Matin.ch, Midilibre et Sud Ouest.
Les Commentaires
Ah non mais tu as bien raison ! Une agression sexuelle reste une agression sexuelle et c'est une histoire sordide, mais le titre utilisé par les sites qui ont repris l'information, le nom du camping et le fait d'imaginer la scène dans l'instant, donc sans recul, donne selon moi un côté sur le coup fictif à l'affaire. C'est bien pour ça que je parle de deux effets différents que provoque cette news. 1) J'ai ri comme rarement, 2) j'ai fait Et je pense que parmi celles qui ont ri - j'espère pas trop m'avancer - ne pas être la seule ici à avoir réagi comme ça (je dis « ici » parce que les madmoiZelles > le reste du monde à lire les commentaires sous les articles de certains papiers traitant du sujet :coeur