Et oui, faire une thérapie n’est pas réservé aux vieux ou aux gens à part.
Ça arrive à tout le monde, à tous les âges. Et même quand on est jeunes, et en couple avec un homme qu’on aime et qu’on désire, il peut arriver que ça coince au niveau sexuel.
Et c’est ce qui m’est arrivé, dans mon couple.
Quand la routine sexuelle montre le bout de son nez
Au début, le sexe entre nous, ça se passait super bien.
J’ai fait ma première fois avec lui, on a pris notre temps, je n’ai pas eu mal et ça s’est super bien passé.
On faisait l’amour régulièrement, le matin, le soir, l’après-midi, plusieurs fois dans la journée, dans différentes positions… Mais après un an en couple, je me suis installée chez lui, et la routine s’est installée sur l’oreiller.
On s’aime comme des fous, on est super amoureux l’un de l’autre, super proches, on a des projets pour l’avenir, on a envie de faire notre vie ensemble.
Mais la routine s’est beaucoup trop immiscée dans nos rapports sexuels, et ce n’était franchement pas folichon.
Au fil du temps, notre vie sexuelle a commencé à se dégrader… J’ai eu mal, une fois, puis deux, puis trois. J’ai commencé à me monter la tête et à penser que si j’avais mal, j’allais avoir mal à chaque fois.
Ça devenait très plan plan, très répétitif. On faisait tout le temps la même chose, et moi je faisais la planche. J’étais fatiguée en rentrant le soir et je n’en avais plus très envie.
Bref, on est arrivés à un stade où si on le faisait deux ou trois fois par mois, c’était un miracle…
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Accepter de l’aide pour une meilleure vie sexuelle
On a essayé tant bien que mal de se débrouiller tous seuls pour réparer ça, pour que ça se passe mieux sous la couette.
J’essayais de faire plus d’efforts, d’essayer de dire oui plutôt que non. De temps en temps, on lisait des articles sur Internet, on se les envoyait. Mais sans succès.
J’avais mal, je ne mouillais pas assez, donc ça rendait la pénétration compliquée. On avait beaucoup de mal à communiquer sur le sujet, on ne savait pas trop ce qui se passait et ce qu’il fallait faire pour que ça se passe bien.
C’était un cercle vicieux, et après une énième dispute, on a décidé d’aller voir une thérapeute.
C’est d’abord mon copain qui a amené le sujet. Au début j’étais plutôt réticente, je ne voulais pas qu’on mêle quelqu’un d’autre à notre vie privée. Mais je me suis résignée à accepter, parce que notre couple en dépendait.
On a choisi une thérapeute jeune, de notre âge à peu près.
C’était important pour nous qu’elle soit de notre génération, parce qu’on pensait sincèrement qu’elle nous comprendrait mieux qu’un vieux de l’âge de nos parents qui pourrait être à la ramasse niveau sexualité.
Au début de la sexothérapie, la culpabilité
Je suis allée seule au premier rendez-vous.
Parce que je pensais que l’essentiel du problème venait de moi, que c’était chez moi que ça n’allait pas. Je pensais qu’il y avait quelque chose dans la machine qui ne fonctionnait pas bien.
Je n’avais jamais vraiment eu d’expérience avant lui, alors que lui était plus expérimenté. Je me disais que je ne savais sûrement pas bien m’y prendre, et que c’était ma faute si ça ne se passait pas bien.
Et comme c’est moi qui avais mal, c’était sûrement moi le problème.
La thérapeute m’a tout de suite conseillé de venir avec Monsieur au prochain rendez-vous. J’ai vite compris que l’amour, on le faisait à deux, et que si on voulait réparer ça, il fallait faire la thérapie ensemble.
Parce que si ça ne va pas de mon côté, c’est peut-être que Monsieur a lui aussi des choses à apprendre pour que ça se passe au mieux. Et parce qu’on est un couple, et qu’on doit régler nos problèmes ensemble, faire front commun.
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Arrêter le sexe pour mieux s’épanouir sexuellement ?
Très vite, la thérapeute nous a mis dans le bain : plus de sexe !
Si ça ne marche pas, ça ne sert à rien de vouloir forcer et de risquer d’avoir mal ou d’être frustrés. Donc, plus aucun rapport sexuel !
Waouh. Le choc !!
Je crois que j’ai beaucoup pleuré en apprenant ça, j’avais peur qu’on en arrive à un stade où on ne ferait plus jamais l’amour du tout, pour avoir des enfants ça allait être compliqué…
Et en même temps, ce n’était pas si con que ça, comme plan.
On allait devoir réapprendre à se toucher, s’embrasser langoureusement, à dire à l’autre ce qu’on aime ou pas et par la même occasion à communiquer, à se mettre dans de bonnes conditions, à mettre en place des rituels…
Quand on rentre dans une vie de couple, ce sont des choses qui se perdent parfois. On se contente du petit bisou sur les lèvres, et on ne prend plus le temps de s’embrasser longuement avec la langue, de prendre un temps pour se retrouver.
Réapprendre à se connaître et à communiquer
La thérapeute nous a proposé différents exercices qui se basaient sur la communication, les cinq sens. C’était progressif, petit à petit on avançait dans l’exploration sensuelle de soi et de l’autre.
D’abord des baisers langoureux tous les jours, puis des massages sensuels une fois par semaine, avec des bougies, des huiles essentielles, et des huiles de massage.
D’abord nous n’avions le droit de masser que le dos, puis tout le corps, mais toujours au-dessus des vêtements, surtout quand il s’agit de caresser les zones érogènes…
On se masse 10 minutes chacun, puis on prend un temps pour discuter, dire ce que l’on a aimé ou pas, ce qu’on voudrait que l’autre fasse ou ne fasse pas. On réapprend à se toucher, se caresser, et surtout à communiquer.
Dépasser le tabou autour du sexe
Pour moi, le sexe était un sujet tabou. Ça touche à l’intime, à son propre corps, c’est assez délicat. La thérapie m’a beaucoup aidée là-dessus.
La thérapeute nous a notamment donné un questionnaire sur le sexe, avec plusieurs propositions de pratiques sexuelles : l’ambiance, les positions, les préliminaires, etc.
Nous avons dû barrer ce que nous n’aimons pas du tout, et mettre une à trois étoiles pour les choses que l’on aime. Et ensuite venait la phase de discussion, qui était très gênante au début.
Avant je disais souvent ce que je n’aimais pas, mais je n’osais pas parler de ce que j’aime…
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Bilan après trois mois sans sexe
On en est là : ça fait trois mois qu’on a commencé la thérapie. Ça nous fait du bien, on réapprend à s’écouter, se toucher, et s’aimer !
J’ai la sensation d’être encore plus amoureuse de mon homme qu’avant, de retomber amoureuse de lui, de ressentir ce que j’ai ressenti au tout début de notre relation (les papillons dans le ventre, tout ça).
Je me dis vraiment que je suis avec la bonne personne, et que c’est bon, je ne me suis pas trompée !
La thérapeute nous l’a dit, dans quelques semaines, on va pouvoir recommencer à faire l’amour ! J’espère que ça va arriver bientôt. J’ai hâte. On a hâte.
Après trois mois sans sexe, à se titiller avec des massages, ça devient dur.
Heureusement, la thérapeute a mis l’accent sur la masturbation. On a le droit au plaisir solitaire, et nous avons trouvé des noms de code pour nous dire quand nous allons nous toucher.
Avant la thérapie je me masturbais déjà, mais ce n’était pas un sujet que l’on abordait au sein de notre couple.
Évidemment j’ai toujours quelques appréhensions, j’ai peur d’avoir de nouveau mal, que ça recommence comme avant… Mais j’ai la sensation qu’on sera beaucoup mieux armés pour que ça se passe bien.
En tout cas, on va tout faire pour !
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Les Commentaires
Je connais exactement le même genre de "symptômes". Le plus troublant étant que ce n'est pas la longueur de la relation qui rentre en jeu. Moi, ça me fait ça à chaque fois au bout de quelques temps, car j'ai pas vraiment réconcilié corps et tête et que je suis trop en attente. Juste pour préciser que ça n'a surement pas seulement à voir avec l'effet routine ou parce qu'il s'agit de la même personne avec qui la première fois a eu lieu. Certes, faire l'amour ça se fait à deux, mais l'image qu'on a de soit, c'est un peu plus en interne (même si l'autre aide beaucoup).
Bon courage à tous les deux (et bravo).