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Amours

23 leçons apprises après 23 ans de couple

Fab vous présente les 23 leçons qu’il a apprises en 23 ans de couple avec sa chère et tendre. Soit plus de temps de vie avec elle que sans elle.

Publié le 23 août 2016, mis à jour le 13 septembre 2018 (rdv à la fin !)

Bonjour ! Ici Fab, vieux daron de bientôt-41-ans. L’autre jour, Mymy m’a dit « tu devrais écrire plus souvent des trucs pour filer des conseils » et ça tombe bien, parce que :

  1. J’aime bien écrire
  2. J’aime bien filer des conseils
  3. C’est des trucs que j’aurais aimé lire à 20 ans, je pense.

Il y a quelques choses que j’ai réussi à faire dans ma vie et dont je suis très fier : monter madmoiZelle, être extrêmement souple et être en couple avec ma mie (qui s’appelle Cath) depuis plus de 20 ans.

Soit plus de la moitié de ma vie. Soit un couple peut-être plus âgé que toi, chère madmoiZelle qui me lit.

Comment faire durer son couple ?

Vingt-trois ans de couple, c’est long, c’est fait d’embûches, de choix, de pas mal de boulot — sur soi, sur son rapport à l’autre.

C’est passionnant et c’est beau… mais on va pas se leurrer : on sait désormais que le Grand Amour des contes de fées, c’est une supercherie et que pour qu’un couple fonctionne dans le temps, il faut BOSSER.

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Du travail, on finit toujours par retirer des expériences, et je vous propose de vous partager 23 leçons que j’ai apprises en 23 ans de couple — sans détailler trop longtemps chacun des points, sinon j’étais parti pour en faire une thèse.

C’est bien sûr un chemin tout personnel : loin de moi l’idée de penser que c’est une recette valable pour le monde entier, parce que si ça existait… eh ben ça se saurait j’imagine !

Nota bene : mind-fuck total deux jours après avoir commencé cet article, je vois que Pastel a fait la même chose pour fêter ses 9 ans de couple avec son Bu.

SORTEZ DE MON ORDINATEUR ! (Je ne l’ai pas regardée pour ne pas m’influencer mais je suis sûr qu’elle est de bon conseil, allez la voir !)

1 — Non, le couple, ce n’est pas « des compromis »

L’un des trucs les plus utiles que j’ai compris pour faire durer mon couple : on nous met en tête, dès le plus jeune âge, que le couple, c’est des compromis, qu’il faut savoir transiger, blabla.

OUI je suis d’accord pour les conneries du quotidien du style « qu’est-ce qu’on va voir au ciné ? » ou « tu veux manger chinois ou italien ? »…

Mais c’est tout. Déso pas déso, les anciens : sur les valeurs profondes, qui font que tu es TOI, vraiment, ne transige jamais.

Quand ça te pique le ventre de dire « Ah ? Tu penses ça ? Je t’aime mais t’es sûr•e que tu penses ça ? », c’est qu’il y a un truc qui cloche.

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2 — La confiance, c’est la base de tout

Avec le recul, la raison principale de notre « longévité », c’est sans aucun doute cette confiance mutuelle développée au fil des années.

Un processus sans doute facilité par le fait qu’avec Cath, on s’est connus très jeunes : à l’époque, je lui ai naturellement accordé 100% de ma confiance, et vice-versa.

L’autre clé, c’est d’avoir réussi à l’entretenir et à la réparer, même dans les coups durs. Ça a parfois pris du temps, mais on finissait toujours pas revenir à un plein niveau de confiance en l’autre.

3 — Savoir gérer son entourage

Un couple, c’est un duo d’individus, influencés par leur entourage, qui finissent par influencer le couple.

Ce même entourage a toujours des plans, ou une vision des projets de votre couple qui peuvent différer de votre « plan de route », ce qui peut créer des tensions inutiles, ou des pressions.

Que ce soit la tante relou qui pose la question relou à propos du mariage ou les potes qui se projettent un peu trop dans votre relation.

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Alors que vos dimanches aprèm sont plus marrants que les leurs.

Avec Cath, on a plutôt bien réussi à gérer notre entourage individuel et commun, notamment en envoyant bien bouler les gens quand ils devenaient relous.

C’était d’autant plus simple qu’on a toujours réussi à se dire les choses qu’on ressentait ou dont on avait envie !

4 — Se construire ensemble, c’est mieux

Je sais que c’est simple à dire quand on rencontre la bonne personne très jeune, mais en tout cas c’était drôlement chouette de faire plein de premières fois ensemble, d’apprendre à grandir et à se connaître soi-même dans les yeux de l’autre depuis la fin de l’adolescence.

Ça n’est pas essentiel sur la durée, c’est évident (le plus dur est de réussir à gérer le temps qui passe), mais ça nous a clairement aidés à créer une complicité.

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5 — Miser sur le bon cheval

(Oui, je sais, on dirait que je parle de ma femme comme d’un canasson, mais elle dit pareil de moi tékaté.)

C’est bête à dire, mais on a souvent tendance à chercher un idéal qui n’existe que dans notre tête — et le pire, c’est qu’on combine des qualités de personnalité avec des critères physiques.

Quand j’ai rencontré ma femme, elle n’était pas vraiment dans mes « critères de beauté », mais j’ai vite compris qu’elle avait une personnalité qui pourrait coller à mes attentes, notamment dans son envie de se dépasser et de surpasser ses limites.

Petite anecdote, à ce propos : Cath avait 15 ans quand on est sortis ensemble, et elle tenait un journal intime à l’époque. Quelques mois plus tard, on s’est amusés à le lire. Au jour J, celui où on avait conclu, elle a écrit :

« Je sors avec Fab. Il est mignon mais pas hyper-craquant. »

Voilà voilà.

Et regardez où ça nous mène 23 ans plus tard !

faire durer son coupleNon cette photo n’est pas tirée d’un Jeune et Jolie datant de 1995

6 — Savoir gérer les parcours de vie qui divergent

Se construire ensemble, c’est vraiment fantastique (le point 4, si vous suivez), mais le plus compliqué, ça a été de réussir à grandir ensemble sans s’éloigner.

J’ai commencé à travailler tôt, en sortant de mon bac+4, alors que Cath était partie pour faire des études très longues. Assez vite, nos vies n’ont plus rien eu en commun.

J’étais dans un environnement de boulot, lancé sur les rails de la vie professionnelle, alors qu’elle allait bachoter ses Codes en tous genres pour encore de nombreuses années.

On s’est pris la tête, pas mal de fois. Puis on s’est rendus compte que si on décidait de se focaliser sur nos différences, on n’irait pas loin ensemble.

Déjà, est-ce qu’on voulait aller loin ensemble ? Oui : l’envie était toujours là, pour tous les deux. On a donc décidé de conjuguer nos vies différentes et d’apprendre l’un de l’autre.

7 — Savoir gérer les carrefours de vie

Si je perçois les parcours de vie comme des tendances à « long terme », les carrefours sont pour moi ces tournants où l’existence de l’un•e ou l’autre est chamboulée, qu’il faut réussir à gérer dans un temps beaucoup plus court, qui peuvent créer des crises beaucoup plus fortes — et donc potentiellement destructrices pour le couple.

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Parfait exemple dans Before Sunset, un excellent film que je vous conseille fortement

On en a vécus pas mal en 21 ans, et avec le recul, je pense que, comme toujours, la base, dans les moments compliqués, est de savoir

causer.

Dire les choses qu’on attend de l’autre dans cette période de changement, savoir passer au-dessus des prises de tête, qui peuvent envenimer ses discussions.

Et surtout ravaler votre ego, parce que oui…

8 — Se laisser guider par son ego, c’est très con

Réagir avec son ego est potentiellement nocif, dans n’importe quelle relation, qu’elle soit professionnelle ou amicale, mais c’est à mon sens encore plus destructeur dans le couple.

Attention, je ne veux pas dire de vous asseoir sur vos valeurs pour laisser l’autre les écraser (cf. le point 1), surtout pas… mais réagir à une situation uniquement en y voyant son petit intérêt ou ses petites blessures, c’est plutôt contre-productif.

Ça transforme vite une paire d’amoureux en une belle paire de connards.

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S’il y a bien une personne qui mérite que vous vous mettiez dans ses baskets quand il y a un problème ou un conflit, c’est votre chère moitié, non ?

9 — L’interdépendance c’est bien

On aime penser, avec Cath, qu’on pourrait très bien se passer l’un de l’autre (on le fait d’ailleurs toute la semaine, elle vivant à Lille et moi à Paris), mais qu’on est bien plus forts ensemble.

Une sorte de dépendance, qui n’est pas nécessaire à nos existences mais qui la rend plus sympa et plus costaude, m’voyez ?

C’est sans doute, avec le recul, l’une des clés qui nous a permis de rester ensemble toutes ces années.

10 — Faites un test de personnalité

Ce n’est pas une blague. Si vous pensez que ces histoires de tests de personnalité, c’est un truc d’Illuminati, pas de souci : passez au point suivant !

Il y a 15 ans, avec ma femme, on a fait tous les deux un équivalent du test MBTI. Au départ, c’était plutôt pour rigoler et en apprendre un peu plus sur nous, individuellement.

À l’époque, on s’imaginait pas que ça nous permettrait à ce point de comprendre qu’on avait tous les deux des champs de compétences forts, mais surtout complémentaires.

Le génie de ces tests réside dans le fait qu’ils ne portent aucun jugement de valeur. Il n’y a que des façons de réagir à certaines situations, des comportements différents.

C’est là que j’ai compris que Cath n’était pas une « maniaque du rangement » mais une personne « qui aime s’attarder sur des détails ».

Et que je n’étais pas un « gros bordélique » mais quelqu’un qui a besoin d’un « environnement créatif pour s’épanouir ».

Surtout, ce truc nous a appris à rire de nos différences de personnalité et à désamorcer les tensions du quotidien !

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11 — Conjuguez vos différences

Oui je sais. « Conjuguez vos différences », ça fait slogan publicitaire des années 80… et pourtant, j’ai toujours adoré demander à Cath ce qu’elle pouvait penser de telle ou telle situation, que ce soit dans ma vie pro ou perso.

Ça a toujours été tellement enrichissant de lui demander son avis.

À chaque fois que notre couple a battu de l’aile, c’est parce que je me rendais compte qu’on arrêtait de se poser mutuellement ce genre de questions, qu’on évitait ces problématiques.

12 — Savoir gérer au mieux les engueulades

Oh bah oui, on s’est pas mal engueulés en 23 piges. Quand on y met trop d’ego, les engueulades peuvent vite s’emballer, on peut se dire des trucs qui vont nous faire du mal.

L’important à ce moment-là, c’est de réussir à désamorcer la situation. D’aller faire un tour, boire un verre d’eau, de sortir de l’escalade.

Attention, je ne vous dis pas de fuir la situation pour revenir comme si rien ne s’était passé. Oh que non. Y a rien de pire que de faire ça.

Non, je vous suggère juste de vous casser du champ de bataille pour revenir et régler la situation de façon apaisée.

À lire aussi : La Communication NonViolente, pour prendre soin de soi et des autres

Y a plein d’autres solutions pour désamorcer une dispute qui monte dans les tours. Vous pouvez par exemple vous inventer un safeword, qui vous permettra d’en sortir psychologiquement immédiatement.

Imaginez : vous choisissez « girafe ». Si l’un d’entre vous dégaine un « girafe » la prochaine fois, vous saurez que vous êtes en train d’aller un poil trop loin dans la bagarre.

Ça marche très bien.

13 — Partenaires de vie

Je sais que ça va faire hurler les plus « romantiques » d’entre vous, mais je considère ma femme comme mon « associée » dans la vie. Oui, associée, comme si notre couple était quelque part un projet d’entreprise. Et je pense que c’est réciproque.

D’ailleurs, aux États-Unis, partner s’utilise aussi bien pour désigner votre partenaire de couple que votre associé•e en affaires !

De la même façon que Navie et SML expliquaient que la fidélité dans le couple partait d’un « contrat », de notre côté, on a un « deal » de vie : je l’ai rarement dit ou écrit publiquement, mais Cath a subvenu à l’intégralité des besoins de la famille pendant sept années que je passais à monter madmoiZelle sans me verser de salaire.

J’en parle beaucoup plus longuement dans un post publié sur mon blog perso il y a quelques mois : Derrière madmoiZelle, un projet de couple

J’aurais pu me payer beaucoup plus tôt bien sûr, mais ça aurait signifié moins investir dans le projet mad.

Avec son accord, j’ai pu ne pas me payer pendant toutes ces années, pour plutôt embaucher des gens et faire grandir madmoiZelle.

Sans elle, madmoiZelle ne serait pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui. madmoiZelle aurait même pu déposer le bilan, car certaines années ont été compliquées.

Et bien sûr, c’est réciproque ! L’année passée, Cath a gagné un peu moins de sous ; j’ai pu prendre le relais et en ramener un peu plus.

14 — Savoir se quitter pour mieux se retrouver…

On a connu un tournant dans notre couple en 2013 : je suis parti travailler la moitié de la semaine à Paris, vivre à 300 bornes de notre domicile familial.

Ça faisait quelques années que j’en rêvais, j’avais la conviction que ma boîte ne pouvait pas grandir sans être à Paris, mais je restais à Lille pour toutes les mauvaises raisons du monde : je ne voulais pas laisser Cath se débrouiller dans le quotidien avec nos filles et je ne voulais pas ne pas les voir pendant tout ce temps, rater leurs couchers et les moments de vie.

Puis un jour, l’évidence m’est venue : j’allais finir par leur en vouloir si je laissais passer cette opportunité, voire les blâmer de l’échec de ma boîte si je ne tentais pas au moins le coup. C’eût été dommage, non ?

J’ai donc expliqué mon projet à Cath et on s’est organisés pour faire en sorte que ça colle à nos exigences communes.

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15 — …mais il faut VRAIMENT que ce soit partagé

Ça paraît bête de le souligner, et pourtant…

Un de nos couples d’amis a fait exactement la même chose (lui qui part la moitié de la semaine) MAIS la femme l’a subi.  Forcément, elle a fini par péter un câble et ils ont déménagé.

Les premiers mois de cette nouvelle vie sont assez sportifs, il nous a fallu résoudre pas mal de prises de tête et nous adapter à ce nouveau rythme de vie.

Mais ça fait plus de 5 ans et ni l’un ni l’autre ne le regrettons. Je dis ça parce que je viens encore de le vérifier ce week-end (toujours bien vérifier si les changements passés conviennent toujours aux deux) !

Aujourd’hui, on se demande vraiment si on arrivera à revivre un jour ensemble sous le même toit en permanence. La distance a resserré nos liens, nous a sortis du quotidien — alias le pire ennemi du couple.

Qui sait, peut-être même qu’on finira comme Françoise Hardy et Jacques Dutronc, ou le couple Astier, connus pour vivre en couple avec des enfants mais avec chacun leur appart !

16 — Devenir parent, c’est compliqué…

VOTRE ATTENTION SIOUPLÉ CECI N’EST PAS UN EXERCICE !!!

Prenez des notes : devenir parent, quand on le désire, est sans doute la plus belle aventure du couple, mais c’est aussi la plus périlleuse. Passer de deux à trois est tellement compliqué.

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Ça redistribue toutes les cartes et si vous ajoutez à ça la fatigue des premiers mois (voire années), l’adaptation à la vie de parents peut être un piège pour le couple et très mal se passer.

C’est le moment ou jamais de ne pas sombrer dans l’ego, de se réintéresser à l’autre, de se parler, parce que boudiou… ça peut éventuellement tanguer très fort.

17 — …mais devenir parent la deuxième fois, c’est ENCORE plus compliqué

Et ça peut tanguer encore plus fort quand arrive le deuxième enfant ! Pour plusieurs raisons.

D’abord, la maternité du premier est auréolée de la magie de la nouveauté, qui s’est estompée dans notre cas. Ensuite, il faut ajouter à ça la gestion de l’aîné•e… bref, ce fut sportif.

Je sais que je suis un peu complètement relou à le répéter aux potentiels jeunes parents, mais faisez gaffe, on vous ment on vous spolie : la parentalité, c’est beaucoup de bonheur mais ce n’est pas un chemin pavé de pétales de roses.

Et il vaut mieux être costaud dans sa tête et dans son couple pour s’en sortir.

Surtout, il faut continuer de…

18 — S’inventer des moments à deux

Sans doute la clé de la longévité de notre couple, qui continue à bien tourner depuis qu’on a des enfants : on s’obstine à dénicher chaque semaine un soir ou deux pour se retrouver en amoureux.

Pour faire le point sur nos vies, dire ce que le quotidien nous aurait empêchés de nous dire, faire ce que la vie pourrait nous empêcher de faire.

Genre des puzzles. Ou mieux.

Y a des semaines où on n’a pas grand-chose à se dire et d’autres où on peut rester 3h à table, mais dans tous les cas, on se garde notre soirée les yeux dans les yeux.

Ça coûte des sous le restau, certes, mais les années où les finances étaient plus serrées, on se faisait une bouffe à la maison : pas de télé, pas de série ou de film… une seule envie, se causer.

De la même façon, on fait en sorte de s’organiser tous les 3 à 6 mois un week-end en amoureux.

On se débarrasse des mômes (chez des ami•es ou nos parents), on se trouve un Airbnb ou un gîte — pas forcément très loin, mais suffisamment éloigné de notre quotidien pour nous permettre de nous retrouver.

Eh ben croyez-moi que c’est drôlement bien.

19 — Ne pas trop ressasser le passé

Je suis pas du genre nostalgique, à regarder en arrière au moindre coup de mou et à me dire « ohlala on a fait tout ce chemin ensemble et au nom de ça, il faut à tout prix qu’on reste ensemble ».

Non, avec Cath on préfère se regarder dans les yeux et se dire « Okay, qu’est-ce qu’on fait ensemble de nouveau ? Est-on encore bien ensemble ? On s’aime encore ? ».

Forcer c’est pas bon.

Parce que rester ensemble au nom d’une Histoire (avec un grand H), ça me semble un peu passéiste et ça me semble être le meilleur moyen pour éteindre le feu de l’amûûûûr. Regarder en avant, toujours, même jusqu’à…

20 — Savoir évoquer sa séparation, parce que bon

…se séparer, c’est pas grave.

(Bam t’as vu la transition ?)

Cath et moi, on part du principe qu’il vaut mieux se séparer et rester bons amis que rester ensemble et finir par se détester. Donc savoir dire « stop » au bon moment est essentiel.

Faire durer son couple à tout prix, ça n’a aucun sens. La meilleure façon d’en arriver là, c’est encore de désacraliser la séparation. De savoir l’évoquer, et même d’en faire un sujet de rigolade.

Se préparer au pire scénario est souvent la meilleure manière de l’éviter !

Donc par exemple, on a été voir L’économie du couple, un film mettant en scène un couple qui se sépare et se bat autour de la valeur de leur appartement. Les personnages sont minables, mesquins l’un envers l’autre.

Si un jour ça nous arrive, on pourra se dire mutuellement « Vas-y on fait pas L’économie du couple, okay ? ».

Et bim, une chance de plus de désamorcer une discussion potentiellement tendue !

21 — C’est long, c’est dur, c’est beaucoup de travail, mais qu’est-ce que c’est bien

Oh que oui. Je vous le souhaite à toutes et à tous. Un jour, après un moment pour le moins tendu, on s’est dit « à deux, c’est mieux qu’à un ». Et je ne regrette rien.

Bonjour ici 2018 ! J’ai écrit cet article en 2016, et depuis deux ans, pas mal de choses ont bougé. Pour rester fidèle à la tradition, je vous propose deux leçons supplémentaires…

22 — Réussir à rester sur la même longueur d’ondes, malgré le temps et les épreuves

Quelques semaines après la publication initiale de cet article, #Badmoizelle m’a littéralement envoyé une droite qui m’a collé à terre. Pendant quasiment une année, j’ai été l’ombre de moi-même.

Je ne m’en rendais pas compte mais j’avais sombré dans une dépression. Ce fut difficile à gérer pour Cath, qui a cherché le plus possible à m’épargner, à prendre sur elle, alors que j’étais au fond du trou.

J’ai fini par en sortir par le haut, grâce à une thérapie, qui m’aura fait faire un bond en avant personnel extrêmement puissant.

J’ai tant appris sur moi et sur les autres (je recense 18 leçons tirées de cette thérapie) alors que de son côté, Cath n’avait rien vu venir, et est restée coincée sur la berge.

Paradoxalement et avec le recul, la sortie de ma dépression aura été infiniment plus compliquée à gérer que la crise en elle-même.

Ça a sans doute été l’un des moments les plus critiques de notre couple. On n’arrivait plus vraiment à se parler, à se comprendre, nos systèmes de références avaient complètement bougé.

Ma plus grosse erreur, après un week-end de crise, aura été « d’obliger » Cath à aller voir un psy. Je n’arrivais pas à comprendre qu’elle ne fasse pas le même chemin que moi.

Bien sûr, et parce qu’elle m’aime, elle finira par le faire sous la contrainte, y aller deux fois pour me faire plaisir, avant de laisser tomber. Et que je finisse par lâcher prise sur le sujet — une des grandes leçons de ma thérapie.

Il faut que je la laisse faire son propre chemin.

Aujourd’hui, près d’un an après ma sortie de la thérapie, sans rentrer dans des détails trop perso, je crois pouvoir dire qu’on est en passe de s’en sortir magnifiquement bien. Et on a trouvé une solution qui nous convient parfaitement.

Même s’il reste du boulot — et il en restera toujours — on est sur la bonne voie pour sortir de cette épreuve. Et de la meilleure des façons possible.

En tout cas, je l’espère très fort, et elle aussi je crois.

23 — Se dire la vérité vache, et l’accepter sans ego

Les moments tendus révèlent le meilleur — ou le pire — de chacun·e d’entre nous. On a pas mal travaillé avec Cath pendant cette période compliquée, à se dire des trucs difficiles, à les prendre avec bienveillance, même si ça fait mal à la gueule parfois.

On s’est engueulés comme rarement, on s’est dit des trucs durs, mais essentiels, qui devaient sortir, et on s’en est sortis parce qu’on a réussi à ne pas perdre de vue un élément essentiel : on s’aime et on tient l’un à l’autre.

Jusqu’à la preuve du contraire ! (cf. le point 20)

P.S. — Je vous en ajoute une 24ème pour la route : faites l’amour ! Enfin, si c’est votre truc, bien sûr. Faites l’amour, baisez, faites-vous plaisir, communiquez, testez ce qui vous tente, faites sentir à l’autre que vous le/la désirez… Kiffez, quoi !

Le consentement est, et doit rester, au cœur de tout, mais il est aussi vrai que la routine peut attaquer un couple comme une sale rouille tenace.

Alors réfléchissez, de temps à autres, à votre vie sexuelle, à votre satisfaction, à celle de votre moitié… et bonne bourre !

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Les Commentaires

67
Avatar de Lol'o
15 septembre 2018 à 00h09
Lol'o
@Lol'ô Je ne sais pas si tu as des enfants, et si tu en as et que ça s'est super bien passé dans ton couple, tant mieux (sincèrement !)
Mais faut que tu aies conscience que tu as eu de la chance.
La société nous vend une grossesse et parentalté facile, parfaite, rose tous les jours, keduboneur.
Sauf que ça correspond très, très rarement à la vraie vie.
Les débuts avec un enfant sont souvent durs, pour plein de raison.
Et comme dit @Fab dans son article, ça rabat beaucoup de cartes. Si on avait une répartition des tâches satisfaisante par exemple, eh ben y a des taaaas de nouvelles tâches qui apparaissent, et la durée ridicule du congé paternité n'aide pas à les partager équitablement (même avec un père qui a toute la bonne volonté du monde).
Si tu ajoutes à ça la fatigue (parce qu'en vrai, l'immense majorité des bébés ne fait pas nos nuits à 1 mois, spoiler alert), eh bien, non, ce n'est pas facile, et il vaut mieux avoir un couple solide ! (il suffit de voir le nombre de couples qui se séparent pendant la première année de l'enfant).
Ça n'empêche pas qu'on aime nos enfants, qu'on a des moments super avec eux et que personnellement je n'ai aucun regret (ce n'est pas le cas de tout le monde, et ça ne fait pas de ceux dont ce n'est pas le cas de mauvais parents, par ailleurs). Bien sûr on s'inquiète de son bien-être (si on s'en foutait franchement ce serait fastoche hein ^^°) Mais ben un bébé ça a beaucoup de besoins, pas forcément compatible avec nos besoins à nous d'adultes. Donc oui c'est dur aussi.
Oui, Azeban, j'ai 4 enfants. Le message que j'ai voulu faire passer, c'est qu'avoir un enfant c'est pas tous les jours facile, mais qu'il n'y a rien de plus "gratifiant". Je pourrai écrire des livres sur le bonheur d'être parent, et sur les 1 000 raisons de se réjouir du manque de rose de certaines journées, ou nuit. L'idéal n'existe pas, à chacun de se l'inventer. Et rassure toi, je ne juge pas mal, les parents malheureux, ils ont de bonnes raisons pour ressentir ça, je les plaints de tout mon cœur, et aussi leurs enfants, ils passent malheureusement à côté d'une expérience magnifique. Je crois qu'en écrivant mon "conseil", je pensais aux enfants de Fab, qui un jour peut-être liront cette rubrique et se diront, ben, merde alors, pour nos parents nous étions des taches à gérer. Et ça m'a fait de la peine. Ils préfèreraient sans doute lire, on était crevé, on s'est transformé en zombis, mais ce n'est pas insurmontable, on s'est découvert des ressources que nous ignorions avoir. Les couples qui survivent à ça, sont les couples qui face à l'adversité, se disent, on les a voulu, on les a eu, ensemble on va assumer quoi qu'il en coûte, l'amour viendra à bout de ces jours difficiles. Mais que Fab se rassure, je suis absolument convaincue, que finalement ce n'est pas textuellement ce qu'il voulait dire. Tu vois, ce que je trouve choquant dans ces mots, c'est l'aboutissement aux commentaires que tu as certainement lus : Je n'étais pas sûre de vouloir des enfants, maintenant, je suis certaine de ne pas en vouloir. J'ai peine à croire que c'était le but du conseil ! Me trompe-je ?
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