On apprend beaucoup des films, mine de rien : en voyant sur l’écran nos acteurs préférés se foutre dans des merdes pas possible, on prend inconsciemment note pour ne pas reproduire ces fails. C’est ce qu’on appelle l’éducation cinématographique et ça m’a évité de commettre bien des erreurs en matière de relations amoureuses. Pour toi, pour moi, pour nous, j’ai décidé de référencer toutes ces bourdes que je n’ai jamais faites parce que j’ai vu les personnages de mes films préférés se viander en les commettant à l’écran.
(Avertissement : c’est plein de spoilers. Si tu vois le titre d’un film que tu n’as jamais vu et que tu souhaites voir un jour, zappe le paragraphe. Pour me punir, j’accrocherai toutes les lettres de menaces que tu m’enverras sur le mur au-dessus de mon lit. Bisous.)
Trop penser aux autres
Dans Love Actually, Sarah (Laura Linney) rate un soir l’occasion de faire du frotti-frotta toute nue avec son fantasme de toujours parce qu’elle préfère aller soutenir son frère autiste qui fait une crise parce qu’il n’arrive pas à joindre le pape. Sachant qu’elle passe déjà le voir tous les jours, et ce quelque soit son état de fatigue, elle aurait au moins pu réfréner ses pulsions altruistes et penser uniquement à elle pendant trois minutes*. Au lieu de quoi elle laisse son rendez-vous en plan, en slip et tout dur de l’intimité sur son lit. Elle réussit donc le combo d’être à la fois pas assez égoïste et complètement cruelle.
"Ça te dérange pas si on remet ça à plus tard ? J'ai oublié d'étendre le linge de la voisine…"
Pour moi c’est un peu comme si elle se mettait à hurler en plein ébat « Ma mère vient de m’envoyer un message en me demandant d’aller acheter du pain, salut, on remet ça plus tard ! »
Sarah, enfin : le sens des priorités, tout ça. L’entraide, c’est bien, l’entraide ponctuée de parties de fesses avec l’être aimé, c’est vachement mieux.
(*À moins qu’il ne soit plus endurant).
S’emballer très, très vite
Dans (500) jours ensemble, Tom (Joseph Gordon-Lewitt) nous le prouve : s’enflammer après le premier échange de muqueuses sans vêtements, c’est pas le truc le plus sain du monde pour soi comme pour l’autre.
Pour soi, parce que c’est la meilleure façon de vivre un ascenseur émotionnel
(pire encore qu’avoir un pic de bonheur puis d’entendre soudainement Call me maybe repris par Miossec au yukulélé) : se dire au bout de 3h « c’est la femme/l’homme de ma vie » et se faire larguer comme une malpropre trente minutes plus tard étant un peu trop contrasté pour être vécu sans dépression passagère. Pour l’autre, parce que c’est étouffant et que ça fout les chtouilles (oui : les chtouilles).
En ce sens, en chantant You make my dreams come true après le premier coït avec sa donzelle, Tom m’a déconseillée de m’emballer au point d’être plus gnangnan que l’enfant illégitime de Taylor Swift et Hélène Ségara après le premier orgasme.
Avoir trop d’argent
Quand j’étais petite, j’ai été traumatisée par l’adaptation cinématographique de La Guerre des Roses avec Michael Douglas et Kathleen Turner (un petit bijou d’humour noir, soit dit en passant). C’est l’histoire d’un couple qui se déchire et se sépare dans la haine de l’autre. Bonne ambiance. Très vite, après deux enfants, un mariage et une richesse croissante, ils décident alors chacun de pourrir allègrement la vie de l’autre pour récupérer le plus de biens matériels possible.
C’est grâce à ce film que j’ai compris que l’argent n’était pas forcément une bonne chose pour le couple et qu’il pouvait rendre les séparations plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. Ce qui tombe plutôt bien, puisque je n’ai jamais eu les capacités de réussir dans la finance ou tout autre domaine qui rapporte grandement.
S’engager dans un triangle amoureux
Dans les films (et principalement les films français, d’ailleurs), quand on voit que deux personnages tombent amoureux de la même personne et que cette dernière s’avère réceptif, on sait déjà que cette histoire va mal tourner et que tout ce petit monde en ressortira tout cassé comme un iPhone confié à un enfant en bas-âge. Du moins, si au moins un des trois est plus possessifs que les autres.
Et en plus pour prendre des bains, c'est moyennement pratique.
J’y ai donc compris qu’à moins de vouloir souffrir très fort (ce que je ne souhaite pas, en bonne personne en paix avec elle-même), j’ai compris qu’avec ma personnalité, ce genre de fonctionnement n’était que peu préconisé. Comprends-tu, je suis fille unique : j’ai déjà du mal à partager du papier toilette alors je me vois difficilement rester sereine en partageant mon mec.
Faire dans l’illégalité
Dans Blow avec Johnny Depp et Penelope Cruz, George Jung est spécialisé dans le commerce de substances potentiellement illicites. Un jour, il rencontre Mirtha, ils tombent tous deux très amoureux l’un de l’autre, décident de se marier et de fonder une famille. Leur couple se détériore un peu tandis que George essaie tant bien que mal de ne pas se retrouver en prison. Mais un jour qu’ils se disputent en voiture, ils sont arrêtés par la police et Mirtha explique aux flics que son époux est un fugitif pour qu’il soit incarcéré. Et dès que ce dernier se retrouve derrière les barreaux, elle en profite pour divorcer. Normal. George ne peut RIEN FAIRE. Parce qu’il est EN PRISON. Parce que sa femme l’a TRAHI.
Un couple en apparence tout à fait idyllique.
Du coup je fais tout pour ne jamais dévier du droit chemin : avoir des dettes envers la justice, c’est être bien trop vulnérable vis-à-vis de l’être aimé qui sait tout et peut donc décider quand il le souhaite d’aller tout balancer à la police pour se débarrasser de toi salement.
Voilà, je profite de cet article pour remercier le cinéma : désormais, je connais la marche à ne pas suivre et je te serai toujours reconnaissante à toi, grand septième art, de m’éviter de me ramasser comme un étron de pigeon sur le trottoir de la vie.
Les Commentaires
Tout ça par finir par se rendre compte qu'elle aime le mec qui l'aime depuis le début... au moment où lui, ne l'aime plus et l'abandonne. Vraiment la loose sur toute la ligne cette Scarlett.