Certaines madmoiZelles ont suivi sur le forum ma lutte effrénée pour récupérer une connexion Internet, miracle de notre technologie moderne. Du coup avant de complètement péter les tuyaux et de commencer à sacrifier des chatons pour signifier mon extrême mécontentement au dieu des Internets, petit retour sur la chronologie d’une crise de nerfs.
5 octobre : Je me rends joyeusement, innocemment dans une des toutes nouvelles boutiques du FAI à nom de fruit, que nous appellerons ici Banane pour plus de confidentialité, afin de changer de forfait et payer ainsi moins cher mais avec plus d’heures d’appel. À ce point du récit il est important de noter que j’ai signé pour un forfait incluant la connexion Internet ET le forfait téléphone. Ça va tout le monde suit ? C’est très bien ! Je ressors donc avec le contrat, le soleil brille, les oiseaux chantent et les poneys sautent sur des arcs-en-ciel pailletés.
Ici la lectrice avertie aura compris que tout se passe beaucoup trop bien et qu’un drame se prépare.
11 octobre : En me réveillant je constate effarée que ciel ! Ma bananebox affiche désormais un voyant orange du plus mauvais effet, signifiant donc je ne peux plus me connecter à Internet. Zut ! Flûte ! Crotte ! Heureusement une copine me prête ses accès à un Hotspot, je peux donc travailler en espérant que le souci se règle vite.
12 octobre : La connexion n’étant pas revenue je prends mon courage à deux mains, et j’appelle le SAV de Banane (du coup mon courage ne tenait plus qu’à une main, l’autre étant occupée avec le téléphone, sinon tout ceci n’a aucun sens, voyons). Après moultes tribulations pour obtenir le bon service et un raccrochage à la gueule au bout de 23 minutes d’attente je finis enfin par tomber sur une brave dame avec qui se noue le dialogue suivant :
– Alors oui c’est normal que votre Bananebox ne marche plus car vous avez fait une demande de résiliation. – Ha bon ? – Oui oui je le vois sur votre dossier ! Le 2 octobre vous êtes passée chez notre concurrent avec des initiales (que vous appellerons
QuézacDTC, toujours pour des raisons de confidentialité bien sûr !) – Attendez, mais je n’ai JAMAIS demandé à changer de fournisseur ! – Ah bah alors vous vous êtes faite dégrouper abusivement, ce sont des choses qui arrivent. Je vais demander à ce qu’on reprenne la ligne, il y en aura pour 7 jours (qui seront payés bien sûr). Voilà. Bisous
Je voudrais qu’on s’arrête un moment sur cette dernière phrase. Pas bisous, non, avant. Quand elle dit « ce sont des choses qui arrivent ». Je voudrais quand même souligner l’effort surhumain que j’ai du déployer pour ne pas lui hurler dessus en allemand et me rouler par terre la bave aux lèvres. Je veux dire bon, un talon qui casse, laisser tomber ses clés, oublier la pizza dans le four, ÇA, ce sont des “choses qui arrivent”. C’est balot, quoi. Mais qu’un FAI se prenne pour un Jack Sparrow des temps modernes et pirate les lignes des clients de ses concurrents, ça me dépasse un tantinet et ça me paraît quand même assez exceptionnel. Est-ce une obscure stratégie marketing ? Est-ce que les gens de DTC espèrent qu’on ne se rendra compte de rien ? Est-ce qu’ils se font un kif en faisant chier de pauvres abonnés candides ? Ont-ils besoin de répandre le mal autour d’eux pour se venger d’on ne sait quel affront ? Le mystère reste entier…
« Partons à l’abordage de ce nouveau client, Bob ! »
Bon bon bon, ceci dit n’ayant rien de plus à faire je me décide à attendre que le Saint Internet daigne regagner ma box égarée.
On arrive ainsi au 24 octobre, jour où
considérant que j’ai assez attendu comme ça, je rappelle à nouveau les gens de chez Banane pour leur signifier qu’on a bien rigolé, mais que ça commence à me courir sur le haricot magique de danser la samba avec mon ordi en espérant capter du wi-fi clandestinement.
Dialogue donc avec une dame de l’autre bout du monde :
– Alors oui c’est normal que votre Bananebox ne marche plus car vous avez fait une demande de résiliation. –
SANS DECONNER ?!Oui je sais mais non, c’est les gens de DTC qui m’ont pris ma ligne, j’ai rien demandé moi. – Ah d’accord eh bien je vais demander à ce qu’on reprenne la ligne il y en aura pour 7 jou… – Nan mais stop(in the name of love)! J’ai appelé le 12 octobre pour le même problème et votre collègue m’a dit avoir déjà fait la demande et qu’il y en aurait déjà pour 7 jours (payés bien sûr). Faudrait peut être voir à arrêter de me prendre pour un jambon hein ! – C’est bizarre y a rien dans votre dossier, bon je vous rappelle lundi pour savoir si c’est revenu, hein, bisous ! – Tuez-moi… par pitié…
Pour conclure cette charmante épopée, revenons ENFIN au 25 octobre où je reçois le fabuleux SMS suivant de la part de Banane : « Vous avez résilié votre abonnement Internet, votre offre PIGEON sera donc remise. Appelez le 3615 CUICUI ». Traduction en humain : « On continue de ne pas prendre en compte vos appels surtaxés. Vous allez maintenant perdre votre ligne mobile en plus de votre accès Internet. Appelez encore notre numéro surtaxé pour parler dans le vent. Bisous ».
VOILÀ.
Comme je suis sympa je partage ma frustration avec vous et je vous offre ce beau cliffhanger, c’est comme ça, c’est cadeau :
Faye va-t-elle retrouver un jour sa connexion Internet ? Va t-elle en plus perdre tout moyen de communication, ce qui serait un poil gênant pour son travail ? Finira t-elle par effectuer un attentat terroriste au siège social de Banane ? Pourra-t-elle remanger des fruits un jour sans trembler des genoux ? LA SUITE… AU PROCHAIN ÉPISODE.
En attendant, je cherche toujours du wi-fi
Allez, bisous !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Il y a maintenant deux ans, il m'est arrivé exactement la même chose que dans l'article. Mais vraiment.
Je me suis inscrite à une offre étudiante pour l'internet, auprès d'Alice, qui a parfaitement fonctionné durant un mois. Puis, soudain, le soir même du début des cours, voilà t'y pas que plus rien ne fonctionne. J'appelle le premier soir pour voir ce qui se passe. Ils me disent qu'ils ne savent pas. Un second. Un troisième. Ainsi de suite. Ils finissent par comprendre qu'il y a eu un autre opérateur pirate sur ma ligne, me disent qu'ils s'en occupent "Comptez une quinzaine de jours madame !" Soit. Je continue à appeler régulièrement pour savoir où ils en sont, et à chaque fois, pendant les trois premières semaines, je dois réexpliquer le problème au téléphone. Sachant que j'en étais facilement à un appel tous les deux jours. (J'étais en 3d cette année là, j'avais vraiment besoin d'internet pour bosser chez moi.)
Au bout d'un mois et demi, deux mois, je m'énerve pour de bon. Un dernier rappel "Problème toujours pas réglé ?" "Non madame, on est désolés, je peux comprendre votre agacement mais il faut attendre encore une quinzaine de jours, etc." "Vous me gonflez, je vais chez un autre opérateur." (J'ai donc claqué la porte, appelé Orange, qui m'ont envoyé un technicien et la box dans la semaine, et depuis tout fonctionne parfaitement.)
Le marathon avec Alice ne s'arrêtant pas là... Cinq mois après, je reçois un courrier où ils m'annoncent qu'ils ont réglé le problème, et trouvé l'opérateur coupable, enfin ! Et que celui-ci voulait bien me rembourser les quelques mois que j'avais eu sans internet. Joie. Mais que comme j'étais partie sans être restée au moins un an chez eux, je devais leur rembourser toute l'année où je n'avais pas été là. Moins joie.
Comme j'ai dit non, ils ont finit par confier le cas à des huissiers. (Et là j'ai eu le droit à de charmantes aventures avec La Poste, mais passons) J'ai persisté à dire non, je leur ai seulement renvoyé la box (Mine de rien, ils m'auront coûté cher) et ils ont finit par laisser tomber. Plus eu de nouvelles depuis un an.
Tout ça pour dire que c'est tous des connards. (Mais que pour le moment, le mien est efficace.)