Révoltant, insupportable, poignant.
Voici comment résumer le documentaire Les enfants placés : que fait la République ? diffusé sur France 3, le mercredi 27 janvier.
Durant 90 minutes, Sylvain Louvet dépeint le quotidien glaçant et encore trop méconnu des enfants placés. Une réalité qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux comme en 2019 lors de la diffusion d’un premier documentaire sur le sujet.
Pour ce premier reportage, il avait filmé, parfois en caméra cachée, les conditions déplorables d’accueil dans des foyers à travers la France, ainsi que la violence de certains éducateurs envers les enfants. Des images bouleversantes qui avaient déclenché deux missions parlementaires.
Après la diffusion de ce droit de suite, même constat, même émotion. Abandon des enfants à l’âge de 18 ans par l’Aide sociale à l’enfance, placement des enfants en attente d’une famille ou d’une place en foyer à l’hôtel, voici quelques-unes des pratiques révoltantes dénoncées sans ambages dans ce docu.
Face à ce cri d’alarme sur les défaillances d’un système, voici comment on peut agir.
Après l’émotion, l’action associative
Alors que le journaliste a laissé délibérément son adresse mail sur son compte twitter, il ne s’attendait pas à une déferlante de messages sur sa boîte : offres d’emplois, solutions d’hébergement et propositions de soutiens financiers.
Interrogé par Rockie, Sylvain Louvet a fait part de sa surprise :
« Je les traite au fur et à mesure. Les gens qui ont été indignés passent à l’action. Et ne se contentent pas de rester dans leurs coins. Cela représente un vrai espoir. Il y a un intérêt des citoyens pour la détresse des enfants placés. »
Si vous avez été émues par la situation désastreuse de ces enfants livrés à eux-mêmes, vous pouvez à votre tour, proposer votre aide à Sylvain Louvet en lui écrivant directement sur Twitter ici.
Il transfère ensuite les offres d’entraide à l’association Repairs!
qui vient en aide aux enfants sortants de foyers et de familles d’accueil. C’est une structure spécialisée gérée par des anciens enfants placés qui « ont vécu cette violence institutionnelle», précise Sylvain Louvet. L’association accompagne les enfants qui à l’âge de 18 ans sont abandonnés par l’Aide sociale à l’enfance. Devenus majeurs, ils et elles n’ont malheureusement aucune solution de repli.
Vous pouvez directement contacter l’association ici et ainsi proposer votre aide en fonction des besoins.
Après l’émotion, l’action politique
Le fil rouge de ce documentaire est la mort de Jess Sebbah âgé de 15 ans, tué par un autre adolescent du même âge dans un hôtel des Hauts-de-Seine en décembre 2019. Ce triste événement a mis en lumière une pratique de l’Aide sociale à l’enfance, à savoir le placement dans des hôtels faute de places en foyer ou chez une famille d’accueil. Une solution éphémère qui dure et contribue a fortiori à un suivi éducatif défaillant.
Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié ce mardi 26 janvier, il y a entre 7.500 et 10.000 mineurs hébergés ainsi en France.
Face à cette situation, Lyes Louffok, ex-enfant placé et auteur du livre L’enfer des foyers, invite les indignés à voter aux prochaines élections départementales afin d’écarter les responsables.
Une manière d’agir en amont car l’Aide sociale à l’enfance est gérée par le conseil départemental dont les membres sont élus.
Pour Sylvain Louvet, l’idée n’est pas de voter contre mais « en revanche, de scruter les programmes des candidats. » Il souligne :
« Il faut savoir que la protection de l’enfance est un sujet majeur oublié des politiques. Ce n’est pas un électorat puissant pour eux car ce sont des familles cabossées ou dissolues qui ne votent pas. Alors que c’est le deuxième plus gros budget en matière d’action sociale du département, c’est absent des programmes des élections ».
Alors, pour que la politique sociale, ne soit plus un angle mort des élu·es, il faut actionner le levier politique et voter.
Avec ces deux champs d’action évoqués par le réalisateur, notre indignation légitime peut se transformer en actes concrets. Et ça fait du bien, non ?
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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