Face à la répression violente en Iran, que peut-on faire pour aider les Iraniennes ?

« Ils me disent qu’ils ne veulent plus de ce système, ils veulent la démocratie. Ils ne croient plus en leurs réformes, et ils ont raison. Le gouvernement iranien est une dictature. […] Ils veulent un nouveau gouvernement,un nouveau régime, un nouveau système. »

Interviewée par la journaliste Christiane Amanpour sur CNN, la réalisatrice et autrice de BD Marjane Satrapi a évoqué les paroles des Iraniens et Iraniennes qui depuis une dizaine de jours sont dans les rues.

La mort de Mahsa Amini, cette jeune femme de 22 ans, originaire du Kurdistan, arrêtée par la police des mœurs et décédée dans un hôpital de Téhéran le 16 septembre dernier, a engendré un vent de résistance en Iran. Des manifestations ont lieu dans tout le pays, et sont violemment réprimées par les forces de l’ordre. Selon les dernières informations d’Iran Human Rights, 76 personnes ont été tuées depuis le début des mouvements de protestations.

En première ligne de ces actions, des femmes ont coupé leurs cheveux et brûlé leur hijab.

Dans le sillage de Mahsa Amini, d’autres jeunes femmes tuées par les forces de l’ordre alors qu’elles se joignaient aux manifestations.

Hadis Najafi, 20 ans, a été tuée le 20 septembre à Karaj. Son nom est depuis associé à une vidéo devenue virale, où l’on distingue une jeune femme de dos, en train de s’attacher les cheveux et prête à se lancer dans le chaos des affrontements avec la police. Plusieurs médias ont depuis rectifié cette information : la femme qui apparait dans la vidéo n’est pas Hadis Najafi.

Que faire pour soutenir les Iraniennes ?

Reste que plusieurs jeunes femmes tuées dans la répression des mouvements de manifestations deviennent l’incarnation de cette révolte, des martyrs dont les noms sont scandés par la foule qui continue de descendre dans les rues : Hananeh Kian, 23 ans, tuée à Noshahr, Ghazaleh Chalab, 32 ans, tuée à Amol ou encore Mahsa Mogoi, 18 ans, tuée à Ispahan.

Que faire pour soutenir les Iraniennes et montrer sa solidarité avec tout le peuple iranien ? L’actrice britannico-irannienne Nazanin Boniadi (Les Anneaux de pouvoir) a partagé sur son compte Instagram ses recommandations pour soutenir les manifestants, notamment celle d’inciter son ministère des Affaires étrangères à intervenir et à engager une pression internationale sur le gouvernement iranien.

Elle invite aussi chaque personne qui en a la possibilité à manifester. Triste ironie, le rassemblement qui s’est tenu à Paris ce dimanche 25 septembre a été réprimé par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène, alors que le cortège voulait rejoindre les abords de l’ambassade d’Iran.

C’est aussi l’actrice Golshifteh Farahani qui se fait le relais sur Instagram de ce qu’il se passe chaque jour en Iran, et qui n’hésite pas à pousser un coup de gueule pour que l’Occident sorte du silence :

« Comment pouvez-vous vous prétendre féministe ? Comment pouvez-vous exiger l’égalité entre hommes et femmes, soutenir MeToo et être absent pour le mouvement de Mahsa Amini ? Cela n’a rien à voir avec la religion ou l’idéologie, avec le fait de porter ou non le hijab. C’est une question de LIBERTÉ DE CHOISIR pour les femmes et leur CORPS »

Soutenir, c’est aussi se tenir au courant. Plusieurs journalistes et activistes des droits humains publient en continu des images des manifestations, notamment la journaliste Masih Alinejad, mais aussi Farid Vahid de la fondation Jean Jaurès, ou encore l’historienne Nina Ansary.

Des ONG, telles que Iran Human Rights, mais aussi Amnesty Iran (qui a lancé une pétition), Hengaw permettent aussi d’avoir des informations fiables et vérifiées sur l’évolution des événements.

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Crédit photo : Matt Hrkac via Flickr