Dans certains États conservateurs du pays, la censure d’ouvrages dans les bibliothèques scolaires se multiplie. Des ouvrages bien spécifiques, notamment liés « aux communautés LGBTQI+ » et aux « communautés de personnes de couleurs », a écrit dans un communiqué la Maison-Blanche.
Une situation sur laquelle se penche de très près Joe Biden et son administration. « En 2022, nous avons eu un record d’interdictions de livres en vingt ans », précise alors la Maison-Blanche. En effet, cette année, selon l’Association des bibliothèques américaine, 2 571 ouvrages ont fait l’objet de signalements, contre 729 en 2021, rapportait en mars dernier Courrier International.
Des actions qui « abîment la démocratie, privent les étudiants de ressources très importantes et peuvent contribuer à la stigmatisation et à l’isolation que subissent les communautés LGBTQ + et d’autres », peut-on lire dans le communiqué de la Maison-Blanche.
Un poste spécifique créé
Alors qu’une offensive conservatrice est de retour en force dans le pays – en témoigne l’abrogation de Roe v. Wade qui garantissait le droit à l’avortement – les interdictions de livres sont un sujet devenu particulièrement sensible aux États-Unis. En effet, cela reflète les grandes scissions idéologiques présentes dans le pays, notamment liées aux questions relatives au genre, à la sexualité ou au racisme. Certains États écartent alors drastiquement des livres accusés de promouvoir l’homosexualité, ou jugés trop progressistes.
Parmi les oeuvres considérées comme choquantes ? Des classiques, comme le roman Beloved de Toni Morrison. Prix Pulitzer en 1988, il raconte l’histoire d’une ancienne esclave qui choisit de tuer son enfant pour lui éviter de subir à son tour les atrocités de l’esclavage. Le roman graphique Maus, d’Art Spiegleman, qui revient sur l’Holocauste, a lui aussi été pris pour cible par les conservateurs.
Afin d’y remédier, Joe Biden a ainsi nommé un coordinateur spécifique, chargé de régler cette problématique. Ce nouveau poste, qui sera rattaché au ministère de l’Éducation, a vocation à « faire face à la menace grandissante pour les droits civiques » que posent ces interdictions.
Les Commentaires
Je suis pas vraiment d'accord avec l'idée de mettre à disposition des mineurs des ouvrages avec des images pornographiques (encore plus des images représentants un homme et un enfant avoir des rapports sexuels).
Le roman graphique raconte la vie sexuelle d'une personne durant son adolescence mais aussi dans sa vie d'adulte (et avec des images explicites). Et il raconte des choses pour lesquels les ados de 14ans n'ont pas encore de curiosité et qui peut les impressionner (l'évocation de fantasmes sexuels entre enfants/ados et adultes, la première visite chez le gynéco - raconter d'une manière qui peut faire peur, les relations sexuelles entre adultes, l'utilisation de sextoys).
De base c'est pas destiné à des ados.
Et franchement qu'il y ait plusieurs personnes au États-Unis qui aient pu penser que mettre un livre contenant:
- des images d'adulte ayant des relations sexuelles
- des images de masturbations, de fellation, de dilto, de sexto
- image comprenant un adulte en train de toucher les parties génital d'un mineur
- une image comprenant la personne en train de "gouter" ses fluides corporels...
Dans la bibliothèque d'un collège/lycée...
J'ai du mal à comprendre. C'est limite de la provocation.
Savoir à quoi un mineur peut être exposer au niveau des images et écrits à caractère sexuel est une question d'éducation. Ça dépend de sa sensibilité, des questions qu'il se pose...
Le lycée est un lieu d'instruction. Imposer ce livre à l'école c'est imposer une éducation que tous les parents ne cautionnent pas.
Et ils doivent avoir le dernier mot dessus car c'est eux qui sont en charge de l'éducation.
Il existe énormément de livres abordant les questions LGBT+ qui sont adaptés aux mineurs. Pourquoi prendre un livre destiné aux adultes?
Il n'y avait pas assez de problèmes comme ça?
Pour l'autre livre je ne sais pas si la personne s'est trompée entre deux livres qui ont le même titre mais deux auteurs différents. En revanche je partage pas l'idée selon laquelle ça serait ok de mettre dans une bibliothèque de lycée un récit hyper cru dans lequel un enfant de 10 ans fait une fellation.
Il n'y avait pas playboy ou le kamasoutra dans la bibliothèque de mon collège/lycée. Ni romans graphiques sexuels. Pourtant certains livres abordaient bien les questions de sexualité y compris les sujets LGBT.
C'est largement faisable.
Les bibliothèques d'école ont toujours sélectionnaient les livres qu'elles proposent. Elles s'adaptent au public mais aussi au contexte (un lieu d'instruction qui acceuille tous les enfants).
Ça ne veut pas dire que les autres livres sont bannis de la surface de la terre ou que les ados ni auront jamais accès. Juste qu'ils ne sont pas dans le lycée car il ne sont pas abordables pour tous les lycéens.