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Après un passage remarqué au MoMA de New York, l’exposition Tim Burton est enfin arrivée sur nos terres françaises ! La Cinémathèque de Paris accueille l’événement pendant près de 5 mois (du 7 mars au 5 août 2012) pendant lesquels les plus grands fans de l’artiste pourront admirer ses oeuvres sous tous les angles, et les novices pourront découvrir que Burton ne se limite pas qu’à des films mais est un véritable touche-à-tout.
Lundi matin, j’ai pu assister au vernissage de l’exposition : voici donc un descriptif détaillé de ce que vous pourrez voir dans l’expo (les propos entre guillemets sont extraits de la conférence de presse que Tim Burton a tenue après le vernissage).
L’exposition
L’exposition se compose de 6 salles, représentant des périodes de la vie de Tim Burton. L’ambiance générale est plutôt sombre (voir totalement noire pour les deux premières salles) et totalement caractéristique de l’esprit Burtonien.
La première salle est remplie de tirages photos de grande taille représentant notamment Jack et Sally, des poupées et la série de la Fille Bleue. Les couleurs franches (bleu, rouge) se mélangent à l’ambiance morbide des clichés. De la salle suivante, une musique enfantine et entêtante se fait entendre : il suffit de passer la tête pour voir un carrousel fluorescent animé, inspiré de Beetlejuice. Autour, sur les murs noirs, sont gribouillés de fins monstres fluo. Cette pièce a été réalisée avec la technique spéciale : la salle est tapissée de velours noir sur lequel des dessins inspirés de ceux de Tim Burton ont été sérigraphiés à la peinture fluorescente. En projetant de la lumière noire dessus, les dessins s’éclairent. Si vous portez des vêtements blancs : effet garanti !
La troisième pièce, la plus grande et la plus claire, est littéralement recouverte de dessins, esquisses, croquis et peintures de Tim Burton, classés par catégories : animaux, couples, clowns, pirates, nains, hommes, femmes… Une véritable prolifération de détails et de couleurs s’offrent à vous ! Au centre de la pièce, deux sculptures et une petite vitrine avec des personnages en résine (diapo 1 à 6). Tim Burton dit : « Le dessin permet de communiquer, d’exprimer ses idées subconscientes, sans avoir à parler ». On remarque aussi des essais de styles de dessin, parfois assez éloignés du trait le plus connu de Burton.
La salle suivante est consacrée à la jeunesse de Tim Burton : des cahiers de cours datant des années 70 sont exposés, ouverts sur des leçons d’histoire de l’art où l’on peut apercevoir le nom de Gustave Courbet par exemple. Des premiers croquis sont également présentés, où le style de Burton n’est pas encore bien défini (diapo 7 et 8) mais des éléments comme la tête d’extraterrestre de Mars Attacks! (diapo 8) sont déjà présents. Burton dit : « Nos enseignants nous ont toujours poussé à nous libérer à travers le dessin ». Des essais de planches anatomiques et des extraits de vidéos que Burton a réalisés avec ses camarades de classe sont également visibles.
L’époque Disney est également évoquée : Tim Burton passera 4 années au sein des ateliers Walt Disney. Enfermé seul dans un studio (il dort sur sa table avec un crayon dans la main au cas où quelqu’un rentre), il est chargé de dessiner des monstres pour Taram et le chaudron magique. Aucun de ses dessins n’est retenu dans la version finale du film, il se consacre alors pleinement à ses projets perso. Burton dit à propos de cette période : « Elle fut très fructueuse, ils m’ont laissé beaucoup de liberté dans mon dessin ».La salle suivante sera la plus intéressante pour les fans du Burton cinéaste. Elle regroupe par ordre chronologique des dessins, des éléments de décor, des costumes, des extraits vidéos et des figurines de ses plus grands succès (diapo 11 à 19). Les pièces phares : les masques de Batman et Batman Returns, les figurines en résine des Noces Funèbres
, le costume d’Edward aux mains d’argent, les mini-têtes en résine avec toutes les expressions de L’étrange Noël de Mr Jack, les dessins originaux de La planète des singes, les figurines en résine de Mars Attacks!, la grande planche anatomique d’un martien, et les poupées brûlées de Charlie et la chocolaterie.
Au milieu de tout cela, un grand écran et un rétroprojecteur diffusent des extraits de 2 minutes de 6 ou 7 films de Tim Burton, avec des transitions très bien faites, comme si c’était un seul et même film !Des écrits de Burton sont également nombreux. Des feuilles griffonnées avec les caractéristiques de ses personnages (pour Edward aux mains d’argent, il écrit : « Edward est un robot, mais en apparence il est très humain ») mais aussi des correspondances avec Johnny Depp (diapo 20) à propos d’un de ses personnages (à propos de Willy Wonka : « Johnny, j’ai eu une pensée à propos d’une réplique quand tu rentres dans la salle du chocolat ») et des pense-bêtes.
L’exposition se termine avec une très grande série de serviettes en papier de restaurant gribouillées (diapo 21) : il semblerait que Tim Burton soit très inspiré par certains logos ou formes et en fasse de petits personnages.
Alors, véritablement immanquable ?
L’exposition est incontestablement très jolie : elle retranscrit à merveille l’ambiance d’un film de Tim Burton, coincé quelque part entre l’enfance, la mort, le comique, le poétique et la tristesse. Pour les novices (un peu comme moi, même si j’ai mes bases en matière d’univers Burtonien), l’exposition est véritablement l’occasion ou jamais de découvrir un artiste qui sait tout faire ; mon coup de coeur allant droit vers ses dessins à l’aquarelle, notamment la dernière série qui se trouve en face des serviettes en papier gribouillées (et aussi pour l’âne indigné de la diapo 9, j’adore sa trombine).
Deux petites déceptions selon moi : l’expo est quand même assez courte. J’ai eu la chance de pouvoir la parcourir relativement seule (on devait être une petite dizaine dedans au moment où j’y étais), en m’arrêtant régulièrement, en prenant le temps de faire 90 photos, je l’ai bouclée en une bonne trentaine de minutes. Sachez qu’il y a quand même de quoi voir, surtout dans la troisième pièce où les dessins sont nombreux, si vous souhaitez décortiquer toutes les oeuvres exposées, vous doublez largement le temps de visite.La scénographie est tout ce qu’il y a de plus normale. Si vous avez eu la chance de voir l’exposition Tim Burton au MoMA de New York, vous risquez d’être déçu(e)(s) puisque ce n’est pas vraiment la même. Surement la faute aux coûts exorbitants des transports d’oeuvres, les assureurs d’oeuvres d’art ne connaissent pas la crise. Si je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus démesuré et fou-fou, la sobriété de la scénographie peut plaire à beaucoup d’autres qui verront là l’occasion de se concentrer davantage sur les oeuvres exposées.
Infos pratiques
Tarifs : Plein tarif : 11€ / Tarif réduit : 8€50 / Moins de 18 ans : 5€50 / Forfait expo + musée : 13€
Horaires : lundi, mercredi à vendredi : 12h-19h / week-end, jours fériés et vacances scolaires (14 au 29 avril et 4 juillet au 5 août) : 10h-20h / nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
Lieu : La Cinémathèque française / 51 rue de Bercy – 75012 PARIS / Métro Bercy
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Les Commentaires
En prenant notre temps de tout bien regarder, on la faîtes en 1h30 je dirais, en tout cas 3h c'est largement suffisant, tu peux y aller sans crainte.