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Vendredi 13, chat noir… d’où viennent les superstitions ?

À l’occasion de ce vendredi 13, voici quelques explications sur les superstitions les plus répandues et leurs différentes origines possibles…

Publié le 13 janvier 2017

Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais aujourd’hui, nous sommes un vendredi 13.

Chez les superstitieux, c’est souvent synonyme d’une mauvaise journée, ou en tout cas, un jour redouté. Pour la Française des Jeux, ça indique une grosse cagnotte.

Mais d’où vient cette superstition, et toutes les autres très populaires qui font carrément partie de nos habitudes du quotidien ?

Je reviens avec vous sur plusieurs de ces croyances, et les différentes explications et origines que l’on peut leur attribuer… Même si c’est difficile de savoir précisément d’où elles viennent !

D’où vient la superstition qui veut que le vendredi porte malheur

Commençons par le plus logique de cette liste de superstitions à expliquer puisque nous sommes aujourd’hui un fameux vendredi 13.

Tout d’abord, une des superstitions qui a le plus la dent dure, c’est la vision du chiffre 13 comme un porte-malheur.

Certaines compagnies aériennes ont passé à la trappe le treizième rang de leurs appareils, tout comme certains immeubles aux États-Unis, où les étages passent directement du n°12 au n°14.

La triskaidekaphobia (comprenez la phobie du chiffre 13) est extrêmement répandue, mais pourquoi ça ?

La première explication viendrait de la mythologie nordique, qui nous raconte qu’un jour 12 divinités dont Odin auraient organisé une boustifaille suivie d’une fiesta dans le Valhalla, à laquelle Loki (le dieu de la guerre et du mal) n’a pas été invité.

Ce dernier l’aurait vraiment mal pris et se serait incrusté en faisant la gueule.

Le dieu le plus aimé de tous et fils d’Odin, Balder, aurait essayé de chasser l’intrus, ce qui déclencha une bagarre dans laquelle il trouva la mort. Depuis, le chiffre 13 porte malheur dans les pays scandinaves et surtout le fait d’être 13 à table.

Ensuite, comme tu dois t’en douter, c’est aussi à cause du dernier repas du Christ, auquel auraient pris place Jésus et ses 12 apôtres, ce qui fait 13 également (je suis nulle en maths, mais quand même).

Avec ces deux histoires, la croyance de l’aspect maléfique de ce chiffre est ancrée dans le folklore.

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« On est 13 mais on va prendre une table de 26 car on veut tous manger du même côté, merci »

Pour ce qui est du vendredi, cela vient également de légendes bibliques et nordiques.

Concernant le christianisme, l’histoire veut que c’est un vendredi 13 qu’Eve et Adam ont croqué la pomme interdite, que c’est également un jour comme celui-ci que Noé a pris les flots, que le Roi Salomon a vu son temple détruit et même que le Christ a été crucifié.

Le malheur du vendredi 13 est aussi présent dans la mythologie nordique : selon la légende, lorsque les populations scandinaves et germaniques se sont converties au christianisme, la déesse de l’amour et de la fertilité, Frigg, a été bannie et considérée dès lors comme une sorcière.

Pour se venger, elle aurait convoqué chaque vendredi (car, surprise, le mot Frigg signifie « vendredi » dans les pays du nord) 11 démons et le diable — ce qui, avec sa présence, fait 13 tout rond — pour préparer des malédictions et des sales coups, genre pisser dans la boîte aux lettres des gens. Ou un truc du genre.

Mettez les deux ensemble et paf ça fait pas des Chocapics mais bien un jour que tout le monde redoute.

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Et une série de films d’horreur.

Mais comme tu dois le savoir, pour certaines personnes, le 13 est aussi un porte-bonheur. Il vient d’une croyance païenne toute simple : le nombre de lunes dans l’année.

Chaque année, il y a systématiquement 12 lunes « normales » et 13 pleines (ou l’inverse selon les ans). Cet astre étant considéré comme bon et maternel dans bien des religions, le chiffre 13 peut ainsi être perçu comme un signe de chance.

Jeter une pincée de sel derrière son épaule : explication de cette superstition

Cette superstition est assez répandue dans ma famille.

Une de mes grand-mères met toujours une pincée de sel devant la photo de ses petits-enfants lorsque l’un d’eux a besoin de soutien : pour passer le bac, le permis, un entretien d’embauche important, moi quand j’essaye de faire une soustraction simple de tête…

De plus, je l’ai toujours vue jeter une pincée de sel par-dessus son épaule gauche quand la salière tombait sur la table.

Mais d’où ces habitudes viennent-elles ? Eh bien pour commencer, il faut savoir que le sel a toujours été synonyme de prospérité et de chance, dans beaucoup de croyances, car a longtemps été une denrée rare.

Dans la Rome antique, c’était un des biens les plus précieux, et les légionnaires étaient payés en paquets de sel. C’est d’ailleurs de là que vient le mot « salaire » !

Au même titre que l’or peut être considéré comme un porte-bonheur aujourd’hui, le condiment en était un il y a déjà des milliers d’années.

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Ceci était une montagne de flouze pendant l’Antiquité.

Jusqu’au XIXème siècle et sa démocratisation, le sel était à manier avec précaution puisque ce n’était pas une chose que l’on pouvait trouver sous les jupons de la voisine.

Faire tomber la salière sur la table était donc synonyme d’un drame latent (financier, mais pas seulement), que l’on pouvait éviter en en jetant une pincée par-dessus son épaule gauche, pour conjurer le mauvais sort.

Dans la religion catholique, ce condiment a toujours été utilisé pour chasser les mauvais esprits et les sorcières car il a été choisi par certains « hérétiques » du Moyen-Âge pratiquant l’Alomancie, une technique de divination.

Et toi même tu sais qu’à cette époque, c’était plutôt mal vu d’avoir d’autres croyances que le catholicisme, surtout si elles découlaient d’anciennes religions.

La légende veut que la personne qui faisait tomber le sel pouvait être soupçonnée d’être une sorcière, et pour éviter de finir grillée sur le bûcher, le rejeter par-dessus son épaule serait une façon de dire « lol, non c’est trop pas moi, t’as cru quoi ? ».

D’ailleurs, pour conclure ce paragraphe, il est intéressant de noter que Léonard de Vinci a peint dans son célébrissime tableau La Cène une salière renversée, placée à côté du coude de Judas.

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J’ai fait une super infographie explicative.

Et on sait qu’après ce repas, ça s’est légèrement fini en eau de boudin pour le p’tit père Jésus. Je dis ça, je dis rien.

Ouvrir un parapluie à l’intérieur : une superstition qui a une véritable explication

J’ai personnellement un souvenir intact de cette fois où je jouais à ouvrir et refermer un parapluie dans la maison de mes parents alors que j’avais 5 ans. Une de mes tantes me disait alors d’une voix ferme qu’il ne fallait pas faire ça, car déployer cet objet dans un espace clos portait malheur.

Et comme beaucoup de superstitions très populaires, celle qui laisse croire qu’un parapluie ouvert à l’intérieur apporterait la malchance sur le foyer perdure dans le temps.

Mais d’où vient cette croyance ?

Il y a plusieurs hypothèses. La première, la plus répandue, dit que c’est parce qu’au XVIIIème siècle, à l’époque où les parapluies pliables à armatures métalliques ont commencé à se démocratiser en Europe, leur mécanisme n’était évidemment pas encore celui que l’on connaît aujourd’hui.

À la place, ils étaient équipés d’un système d’ouverture assez dangereux et brutal, faute de mieux.

Le fait que l’ouvrir dans un espace clos porterait malheur découlerait donc du bon sens : celui de ne pas tout péter ou de blesser quelqu’un qui passait par là vu que les parapluies de cette époque s’ouvraient violemment.

Pour éviter ça, la rumeur qu’un tel acte apporterait la malchance sur la maison s’est répandue, au point d’en faire une superstition que l’on connaît encore aujourd’hui.

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Aucune allégresse avec un parapluie à l’intérieur, mais dehors, ça va.

La deuxième explication — et c’est ma préférée — est une hypothèse racontée par ce bon vieux Stéphane Bern il y a quelques années sur le plateau de 

Comment ça va bien ! (oui j’ai regardé pendant quelques temps, arrêtez de me juger).

À lire aussi : « Les Recettes Pompettes » débarquent en France : Monsieur Poulpe cuisine bourré avec Stéphane Bern !

L’invention de cette croyance serait l’œuvre d’un marchand de parapluie parisien très malin, qui aurait convaincu ses clients et clientes — toujours au XVIIIème siècle — que laisser cet objet ouvert dans un espace clos porterait malheur.

Le but était que ceux-ci laissent sécher leurs parapluies fermés pour que les baleines métalliques rouillent plus vite, et qu’ainsi ils reviennent acheter un nouveau modèle.

Habile Bill. Bravo l’obsolescence programmée.

D’où vient la superstition autour du fait de passer sous une échelle ?

Ici encore une fois, c’est une superstition tellement répandue qu’il n’est pas rare de voir des gens faire un détour voire changer de trottoir quand une échelle posée contre un mur barre leur chemin.

La croyance veut que si l’on passe en dessous, on s’apporterait le malheur et la malchance.

Il y a deux explications possibles, qui tiendraient leurs origines du Moyen-Âge.

La première est religieuse : une échelle posée contre un mur forme un triangle — cette forme représenterait la Sainte Trinité dans la religion catholique (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) — et passer à travers représenterait un sacrilège, qui provoquerait la colère divine.

La seconde est beaucoup plus rationnelle et n’a rien de mystique. Ce serait simplement parce que passer sous une échelle représente un danger, puisqu’on risque de recevoir sur la tête les outils d’un artisan maladroit.

Prétendre que passer dessous apporte la malchance est donc un moyen de dissuader les gens de le faire, et d’éviter les accidents.

Dernièrement, une autre origine biblique pointe le bout de son nez, puisque la croyance veut que lorsque Jésus a été crucifié, une échelle a été posée contre sa croix pour descendre le cadavre du Christ après sa mort.

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Représentée ici dans le tableau La Descente de Croix de Rubens.

Cet objet serait devenu un symbole de décès (évidemment), mais aussi de cruauté et de trahison. Au XVIIème siècle, il arrivait que certains condamnés à mort passaient sous une échelle alors que le bourreau la détournait, afin de continuer dans la métaphore.

Le pain posé à l’envers, une superstition qui a elle aussi une explication

Et c’est une excellente transition que voilà.

Car je ne sais pas pour toi, mais il m’est arrivé plus d’une fois de voir ma mère remettre le pain à l’endroit si je l’avais posé à l’envers sur la table.

Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu que c’était un mauvais présage que de manger sur une table avec ce qu’on appelle « le pain du bourreau ».

Si les gens autour de toi retournent (peut-être) le pain lorsqu’il est posé à l’envers, ça n’est peut-être pas de la maniaquerie mais bien une vieille croyance qui a, ici aussi, plusieurs explications.

Au Moyen-Âge et jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, le bourreau bénéficiait du « Droit de Havage », un privilège réservé aux exécuteurs de la justice royale, qui lui donnait la possibilité de se servir gratuitement chez les commerçants, autant que ses mains pouvaient prendre.

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Fallait bien qu’il y ait un avantage à ce métier un brin ingrat.

Les boulangers, pour ne pas vendre par mégarde le pain réservé au bourreau du village, le lui gardaient de côté en le posant à l’envers sur leur établi.

Et comme les bourreaux étaient étroitement liés à la mort et au malheur de par leur profession en plus de vivre à l’écart de la communauté, le pain positionné ainsi est devenu synonyme de malédiction.

Si c’est cet aliment en question qui est resté dans la croyance, c’est parce que pour les autres denrées, les épiciers, bouchers et autres fruitiers se contentaient de marquer d’une croix le panier réservé au bourreau.

Enfin, comme pour beaucoup, l’autre explication découle de la religion catholique puisque ce serait carrément satanique de foutre la miche à l’envers (et je parle pas de tes fesses).

En effet, le pain est l’incarnation du corps du Christ dans la croyance et le mettre dans le mauvais sens ce serait simplement invoquer l’Antéchrist.

C’est ce qu’on appelle l’effet papillon mes enfants !

Les chats noirs, des bêtes démoniaques selon les superstitions ?

Parmi toutes les superstitions qui existent, celle du chat noir porte-malheur est aussi très connue.

Si la véritable origine de cette peur des matous aux poils foncés reste une croyance très répandue, il est difficile de savoir exactement d’où elle vient et quelle est son explication réelle.

En tout cas, c’est au Moyen-Âge, sous l’inquisition médiévale, que le Pape Grégoire IX décrète que les chats noirs sont les incarnations du Diable, ainsi que les compagnons principaux des sorcières et qu’il faut les exterminer…

Alors que le matou était un animal plutôt populaire dans les campagnes, grâce à son talent de chasseur. Mais le Pape s’en tamponnait le coquillard apparemment.

Peu à peu, et lors des chasses aux sorcières qui ont suivi à la fin du Moyen-Âge et pendant la Renaissance, les chats — et surtout ceux avec une robe noire — sont véritablement persécutés, emmurés dans les maisons comme des sacrifices au Diable pour l’éloigner des foyers ou jetés au bûcher.

Seuls quelques-uns (de couleur claire) ne sont pas (trop) source de frayeur pour les citoyens et citoyennes de l’époque.

Rien que de posséder un tel animal pouvait te faire accuser de sorcellerie et t’envoyer sur l’échafaud. On est sur une époque pas hyper tolérante.

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Moui, en effet.

La lumière qui se reflète dans leurs yeux, leurs mouvements lascifs, leur paresse et leurs vagabondages font d’eux des animaux très impopulaires à cette période.

S’y ajoutent des légendes comme celle du Matagot, qui raconte qu’il était possible pour un sorcier d’échanger son âme contre un chat noir maléfique qui lui apportera la richesse et la prospérité. Ce qui est plutôt cool.

Mais il n’y a pas qu’en Europe que le matou noir est impopulaire !

Au Japon, il est également craint à cause de la légende du chat-vampire de Nabeshima. L’histoire raconte qu’un gros chat noir aurait tué puis pris l’apparence de la favorite du prince Nabeshima de la province d’Hizen, afin de sucer le sang du souverain chaque nuit.

Bref, avec tout ça, ces boules de poils noirs n’ont pas la cote chez les superstitieux… Sauf au Royaume-Uni, où cet animal serait synonyme de bon présage, puisque la légende veut que Napoléon aurait croisé un chat noir juste avant la bataille de Waterloo, ce qui lui aurait porté malheur et assuré la victoire des Anglais.

Voilà pour ce tour d’horizon des superstitions courantes !

À lire aussi : La peur de se faire égorger au cinéma, et autres angoisses irrationnelles


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

35
Avatar de skippy01
13 mars 2020 à 11h03
skippy01
La superstition, ça porte malheur.
1
Voir les 35 commentaires

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