À l’approche de la fin de l’année, l’heure est aux bilans : et si on revenait ensemble sur quelques recherches psychologiques qui ont rythmé l’année 2014 ?
Les câlins pourraient vous protéger des microbes
On entend généralement que pendant la saison des grippes et autres joyeux rhumes, il vaudrait mieux éviter les contacts avec nos prochains, et privilégier un rapprochement avec nos gels hydroalcooliques et quelques fruits blindés de vitamines.
Figurez-vous que pour le chercheur Sheldon Cohen (et al.), les câlins fréquents pourraient également nous aider à réduire la possibilité de choper une infection, et, si d’aventure nous attrapions un quelconque rhume, nos symptômes seraient moins sévères !
Je vous explique : le scientifique souligne que lorsque nous sommes stressés, en conflit ou anxieux, nous serions plus susceptibles d’attraper des virus. Sheldon Cohen ajoute que lorsque nous sentons que nous sommes soutenus par notre entourage, nous serions protégés contre ces stress et anxiétés, et donc, par ricochet, nous pourrions échapper aux virus du moment…
Pour parvenir à ce constat, Cohen et son équipe ont interrogé des volontaires sur un certain nombre d’éléments (leurs sentiments actuels, la perception de leur soutien social, la fréquence des câlins…), puis les ont exposés à un virus bénin. Et BIM : les personnes qui faisaient plus fréquemment des câlins étaient moins victimes du virus !
Pour Sheldon Cohen, les câlins sont une forme de soutien social : lorsque nous sommes des adeptes du câlin, nous aurions le sentiment d’avoir plus de soutien social, et nous serions donc moins stressés, ce qui permettrait à notre corps de lutter contre les infections potentielles.
CÂLIN GÉANT POUR TOUT LE MONDE !
Finalement, l’expérience menée par Cohen parle surtout du rôle de la psychologie dans ces infections. Elle n’affirme pas que si vous passez votre temps à câliner votre entourage, vous ne serez jamais malade, mais que, peut-être, vous serez moins stressé, plus apaisé, et que votre corps en sera un peu plus fort !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à cliquer ici ou là.
Le sentiment de gratitude peut nous aider à garder nos sous
Faire des économies, pour certain-e-s d’entre nous, c’est un vrai challenge : comment résister à un nouveau livre ? Une nouvelle série ? Une nouvelle fringue ? Un nouveau food truck ? Lorsque l’on craque pour ces trucs-là, nous cédons à une envie de « gratification immédiate », c’est-à-dire que nous avons envie de nous faire plaisir là, maintenant, tout de suite. Et si vous êtes ok avec ça, tout roule !
Mais si vous souhaitez essayer une nouvelle stratégie pour lutter contre la tentation et économiser vos euros, les chercheurs-es vous conseillent de cultiver un sentiment de gratitude…
Dans une recherche récente, une équipe de chercheurs-es a demandé à des volontaires d’écrire quelques lignes à propos d’un évènement qui les avaient rendus heureux, ou reconnaissants, ou encore de raconter une histoire neutre. Ensuite, les scientifiques ont proposé aux sujets d’obtenir une certaine somme d’argent maintenant, ou d’attendre quelques jours, semaines ou mois pour obtenir une somme d’argent plus importante.
Les participant-e-s qui avaient raconté une histoire neutre, ou une histoire qui les avaient rendus heureux, ont pour la plupart choisi de toucher la somme d’argent tout de suite. En revanche, ceux qui s’étaient remémoré un évènement pour lequel ils avaient ressenti de la reconnaissance ont fait le choix inverse et ont accepté d’attendre un certain temps pour obtenir plus d’argent.
Cette expérience a montré que le sentiment de gratitude pouvait nous permettre d’être patients et de ne pas céder à la gratification immédiate – finalement, les chercheurs-es montrent ici que nos décisions sont souvent liées à nos émotions…
Pour en savoir plus, rendez-vous ici, là, ou encore là-bas !
Nos avatars virtuels peuvent avoir un impact sur nos comportements IRL
Une recherche menée par Gunwoo Yoon explique que la manière dont nous nous représentons dans le monde virtuel aurait un impact sur la manière dont nous nous comportons dans la « vraie » vie.
Gunwoo Yoon et son équipe ont rassemblé 194 participant-e-s, et ont proposé à certain-e-s de jouer avec Superman (le héros gentil), à d’autres de prendre les traits de Voldemort (un méchant), et à d’autres encore de jouer à un jeu neutre. Pendant 5 minutes, les participant-e-s jouent et doivent vaincre leurs ennemis.
Ensuite, Gunwoo Yoon leur propose une seconde expérience : les chercheurs-es font croire aux participant-e-s qu’ils doivent préparer une mixture qu’un autre participant devra goûter. Le scientifique met à la disposition des volontaires du chocolat et de la sauce chili, et les laissent libre des quantités de chocolat ou de sauce qu’ils souhaiteront faire goûter au participant fictif.
Résultat ? Les Superman ont versé beaucoup plus de chocolat que les autres participants dans la mixture, alors que les Voldemort ont ajouté plus de sauce chili dans leur préparation ! Pour Gunwoo Yoon, le signal est clair : les Voldemort ne souhaitent pas forcément que le participant fictif passe un bon moment…
En fin de compte, cette observation ouvre plein de questions différentes : est-ce les 5 minutes de jeu et les avatars choisis qui ont eu un impact sur les comportements, ou d’autres variables ont-elles pu entrer en ligne de compte ? N’est-on pas dans le jeu virtuel ce que nous sommes aussi dans la vie ? Finalement, le jeu vidéo n’est-il pas un « lieu » à part entière, dans lequel nous interagissons avec ce que nous sommes ?
Pour en savoir plus sur l’expérience de Gunwoo Yoon, rendez-vous ici !
Les larmes de joie nous aident à garder un équilibre émotionnel
Est-ce que ça vous arrive de pleurer lors d’un évènement heureux ? Un joli mariage, une remise de diplôme, un chaton mignon ? Eh bien sachez que pour la chercheuse Oriana Aragon, nos larmes de joie pourraient en fait nous aider à rétablir un équilibre émotionnel !
Lorsque nous sommes bouleversé-e-s, que nous traversons une émotion très positive, nous aurions besoin de « redescendre », de revenir à un équilibre – et pour cela, nous exprimons une réponse habituellement négative (les pleurs). En faisant cela, nous nous aidons à nous remettre plus vite de ces montagnes russes émotionnelles.
Dans une expérience, Oriana Aragon a demandé à des volontaires d’observer différentes photographies de bébés. De manière générale, les participant-e-s ont exprimé l’envie de prendre soin des bébés, de les protéger… mais ont aussi mentionné une envie de leur pincer la joue, de les « manger tout cru »… Ces expressions sont courantes, mais pour les chercheurs-es, elles expriment une dose d’agressivité, qui existe pour contre balancer une émotion positive trop forte !
À lire aussi : Pourquoi les animaux mignons nous rendent-ils dingues ?
Pour creuser le sujet, n’hésitez pas à faire un tour ici !
Pourquoi certain-e-s se souviennent plus de leurs rêves que d’autres ?
Oui, hein, pourquoi ? En 2013, la chercheuse Perrine Ruby (et son équipe) avait montré que les « grands rêveurs » (les veinard-e-s qui se souviennent de leurs rêves) se réveillaient plus souvent au cours de la nuit que les « petits rêveurs » (celles et ceux qui ne se souviennent pas de leurs épopées nocturnes), et que les cerveaux des premiers étaient plus réactifs aux stimuli de l’environnement.
En fait, cette réactivité aux stimuli expliquerait la fréquence des éveils au cours du sommeil, et ces éveils permettraient quant à eux de se souvenir de nos rêves.
Cette année, pour une nouvelle étude, l’équipe menée par Perrine Ruby s’est attelée à l’observation de l’activité cérébrale : peut-on voir des différences dans les cerveaux des grands et petits rêveurs ?
Pour les scientifiques, la réponse est affirmative : les grands rêveurs auraient une activité cérébrale spontanée plus forte pendant le sommeil au niveau du « cortex préfrontal médian » et de la « jonction temporo-pariétale », des zones qui sont liées à l’attention que l’on peut porter aux stimuli de l’environnement. L’activation de ces zones expliquerait pourquoi certain-e-s réagissent plus aux stimuli extérieurs, ce qui explique pourquoi ils et elles se réveillent plus souvent et donc pourquoi ces chanceu-x-ses se souviennent de leurs rêveries !
Pour en lire un peu plus sur le sujet, rendez-vous ici !
Cette fournée de recherches 2014 n’est pas exhaustive, bien sûr, et il y a eu tout un tas d’expériences plus ou moins marquantes, de réflexions plus ou moins intéressantes – le site Psychomédia propose d’ailleurs une revue de certaines d’entre elles.
De notre côté, sur madmoiZelle, nous avons aussi parlé d’une floppée de trucs : nous avons passé en revue quelques astuces pour devenir de meilleur-e-s sportifs-ves, nous avons évoqué le syndrome de Stockohlm, nous avons disserté sur la Communication Non Violente… Nous avons aussi réfléchi à propos du matérialisme, de la manière dont nous pouvions changer nos habitudes, des extraterrestres, de la controverse au sujet du MBTI, des relations entre frères et sœurs, des ruptures amoureuses…
Pour terminer cette rétrospective 2014, je vous souhaite une belle année 2015 – des moments heureux, de la bienveillance, des jolies choses !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Personnellement j'ai besoin de contact physique régulièrement sinon je déprime sévère au bout d'un certain temps (2-3 mois) donc je suis absolument certaine que ça joue sur ma bonne santé psychique. Je n'ai pas été malade pendant 2 ans après être retournée vivre avec ma famille, ceci explique peut-être cela.
Intéressant l'étude sur les "petits" et "grands" rêveurs, je me souviens souvent de mes rêves et j'ai remarqué que je suis sensible aux stimuli extérieurs quand je dors (les odeurs et la musique par exemple: les unes me réveillent tandis que la musique est intégrée aux rêves si elle n'est pas à un niveau trop élevé). Je me réveille parfois pendant la nuit puis me rendors aussitôt, et j'imagine que ça arrive régulièrement sans que je m'en souvienne...