Salut toi ! J’ai décidé de lancer une nouvelle rubrique pour te parler de classiques du cinéma « qu’il FAUT avoir vus » mais que tu n’as pas vus parce que c’est plus marrant de re-regarder des Disney.
Laisse-moi commencer avec un exemple tout simple…
As-tu déjà été dans cette situation ?
Toi, mentant avec aplomb — Bien sûr que j’ai vu ce film sorti en 1922 ! Je l’ai trouvé un rien prétentieux, mais tout de même électrisant.
Le
connardpote avec qui tu discutes en soirée — Ah ouais, et c’est quoi ta scène préférée ?
Si toi aussi tu t’es déjà fait griller comme une bleue en parlant avec snobisme d’un film que tu n’avais jamais vu de ta vie entière, sache que tu n’es pas la seule !
Ça m’est arrivé un nombre de fois incalculable à l’époque où je devais absolument mettre mon grain de sel dans TOUTES les conversations, peu importe que je maîtrise le sujet ou non (personne insupportable).
Et si on inversait la vapeur et qu’on devenait celle qui apprenait un truc cool aux autres ? C’est le concept de cette rubrique !
Et comme je ne suis pas là pour vous parler podologie mais plutôt cinéma, j’efface tout ce que j’avais écrit sur l’hallux valgus pour me concentrer sur l’un de mes films d’horreur préférés : L’Exorciste.
Kikou !
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L’Exorciste, de quoi ça parle ?
En Irak, le Père Merrin est en proie à l’angoisse après avoir retrouvé la figurine de Pazuzu, un démon bien crado et pas très fun.
Parallèlement, à Washington, l’actrice Chris MacNeil est dans une belle panade. Sa fille Regan se plaint que son lit bouge, profère des menaces de mort à qui mieux mieux, et est sujette à de violents spasmes.
L’état de la gamine dégénère rapidement jusqu’à ce que celle-ci devienne quasiment méconnaissable.
Chris fait alors appel à l’Église pour lui fournir fissa un ou deux mecs capables de pratiquer un exorcisme. C’est le Père Damien Karras qui se retrouve chargé de l’affaire, aidé par le Père Merrin.
Pour libérer Regan, les hommes d’Eglise vont devoir affronter l’horreur…
L’Exorciste s’inspire d’une histoire vraie
Bon, ce que je m’apprête à vous écrire est à prendre avec des pincettes à nouilles (cet instrument existe t-il ?).
L’Exorciste est bien sûr une fiction. Mais Friedkin le merveilleux s’est appuyé sur une histoire vraie pour nous coller les miquettes.
Celle de Roland Doe. Un nom qui fait déjà frissonner.
Vous connaissez William Peter Blatty ? Non ? Je vous balance trop de noms sans rien vous expliquer et du coup on se croirait dans un roman de Tolstoï ?
William Peter Blatty est un écrivain connu notamment pour avoir écrit L’Exorciste.
Il a donc été le premier artiste à s’intéresser de près à l’histoire du jeune Roland Doe.
En 1949, alors qu’il n’était qu’un étudiant, William tombe sur un article dans le Washington Post qui va changer sa vie.
Il s’agit d’un fait divers. L’histoire d’un petit garçon qui aurait été possédé par un démon avant de subir un exorcisme musclé. L’écrivain se met alors à faire des recherches comme un forcené et pond le livre qui a inspiré Friedkin.
En 1991, un autre auteur met son nez dans l’affaire, Thomas B. Allen. Il publie La véritable histoire d’un exorcisme, un livre documenté par de nombreuses coupures de presse, au sujet du garçon possédé.
Le garçon possédé qui a inspiré L’Exorciste
Ledit jeune homme avait 13 ans à l’époque des faits. Il était décrit par ses voisins comme un garçon au tempérament calme et habitait avec sa famille dans le Maryland.
Pourtant, quand tombait la nuit, l’enfant commençait à manifester des signes de démence (toujours d’après l’écrivain : je ne suis personne pour juger de la prétendue folie d’un type).
Il hurlait, s’infligeait des coups, insultait tout le monde… Bref, grosse ambiance !
Les deux prêtres dont je vous parlais plus tôt ont fini par intervenir et pratiquer sur lui un rituel pour le débarrasser de toute empreinte démonique.
William Friedkin a révélé en 2016 lors d’une conférence de presse :
« Lorsque j’ai commencé à réaliser ce long-métrage, je pensais que j’allais faire un film d’horreur.
Mais quand le prêtre, qui présidait l’Université de Georgetown, m’a fait lire ses notes, j’ai su que ce n’était pas un film d’horreur et qu’il s’agissait d’un véritable cas d’exorcisme. »
Voilà, voilà. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez écouter l’épisode d’Inspiré de faits réels, le podcast qui compare films d’horreur et réalité, au sujet de L’Exorciste !
https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/308220036&color=%23ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false
L’Exorciste, un tournage chaotique… voire maudit ?
L’Exorciste a fait couler beaucoup d’encre. Tout un tas de rumeurs plus ou moins abracadabrantesques ont circulé à son sujet.
Seulement voilà, certains faits se sont avérés être plus que des bruits de couloir ! L’horreur s’est en fait vraiment immiscée sur le plateau de tournage.
Dans la famille « j’ai succombé à L’Exorciste », je demande Jack MacGowran.
Essentiellement connu pour son rôle de chasseur de vampires dans le film parodique Le Bal des vampires, l’acteur a, d’après Le Figaro, succombé à une épidémie de grippe.
Et il n’est pas le seul ! La pauvre Vasiliki Maliaros (la mère du père Karras) n’a pas non plus survécu au tournage et mourut avant même que le film sorte sur grand écran.
En tout, neuf personnes auraient trouvé la mort entre le début et la fin du tournage, affirme le site L’Internaute.
De plus, un incendie a ravagé le plateau de tournage. Les causes de l’incident demeurent toujours bien mystérieuses.
Le Figaro révèle par ailleurs dans un article consacré aux films « maudits » :
« Le réalisateur n’hésitait pas à tirer de vrais coups de feu pour que les acteurs aient l’air réellement terrifiés ».
Un mec sympa, ce Friedkin…
Quand le réalisateur de L’Exorciste nourrit les rumeurs
William, je le kiffe pour avoir pondu ce que je considère être un chef-d’oeuvre absolu. Rien que les dix premières minutes du film sont incroyables ! Le mec prouve qu’il est possible d’allier horreur et sublime.
Cela dit, Friedkin était doué, mais c’était tout de même un sacré petit filou. Et encore je suis polie.
Selon William Blatty, l’auteur dont je vous parlais plus tôt, le réalisateur aurait volontairement fait circuler des histoires sordides pour faire de la pub à son propre film…
Ainsi, la rumeur selon laquelle l’un des acteurs aurait perdu la raison et serait devenu dangereux viendrait du cinéaste lui-même. Et serait totalement fausse, of course.
L’Exorciste, un miroir de la société
Si l’Exorciste a connu un énorme succès, tant auprès de la critique que du public, c’est parce qu’il en disait long sur son époque.
L’action se déroulait dans les années 70, en plein mouvement hippie, qui prônait entre autres la libération sexuelle. Un truc qui ne plaisait pas trop à l’Église, et c’est un euphémisme !
En faisant de Regan un personnage anti-religieux, Friedkin levait le voile sur les discordes entre l’Église et ce qui était, pendant ces années-là, une contre-culture.
L’Exorciste soulève donc des problématiques propres à son époque. Moderne, il parle d’horreur pure, mais aussi de religion et de société.
Clairement, la volonté derrière ce film n’est pas seulement de vous filer des cauchemars…
Voyez l’Exorciste. Revoyez-le. Revoyez-le encore. Revoyez-le souvent. C’est une oeuvre qui se révèle un peu plus à chaque visionnage. Un film profond, intelligent, et diablement effrayant !
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