Walter Sobcek, comme son nom ne l’indique pas, est un duo français. Depuis 2010, ils secouent la blogosphère à coups de remixes bien sentis (Oh Yeah! de Housse De Racket, récemments signés sur le label Kitsuné, My Name Is Trouble de Keren Ann, 1901 de Phoenix, Sweet Carrie de Nightwaves et You Can Dance de Chilly Gonzales, qui a d’ailleurs été listé par Annie Mac et Rob Da Bank sur BBC Radio One).
Voici leur dernier clip, Miami, réalisé par Diane Sagnier. C’est doux, c’est iodé, c’est ensoleillé, et ça donne envie de chiller sur la plage après une nuit passée à vagabonder dans la ville.
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madmoiZelle : Vous avez inventé un personnage, né sur les collines de Hollywood, ex-habitué des milieux porno des années 90. Votre musique se veut medium de la vie de ce personnage fictif. Comment vous est venue cette idée ?
On a rencontré un garçon très particulier, c’était lors d’une soirée sur les hauteurs de Los Angeles. Un mix entre le “Dude” de “The Big Lebowski” et le Patrick Bateman de “American Psycho”, à la fois terriblement cool et vraiment inquiétant. On a passé la soirée à écouter ses histoires porno, ses états d’âme, ses regrets, ses soirées sans fin… C’était très décadent, et glamour à la fois. Comme si Sofia Coppola réalisait un gonzo. Toutes ses histoires semblaient bien réelles. Le mec se livrait et tout à coup, il a dit « je vais chercher une coupe, ne bougez pas ». On ne l’a jamais revu. C’est le plus grand choc de notre vie juste après la divulgation des “bathroom pictures” de Scarlett Johansson…
Et puis, cette rencontre avec ce type nous a donné la clé pour lancer le projet Walter Sobcek. Walter Sobcek, c’est lui. À travers nos titres, nous ne sommes que ses messagers. Ce trip aux USA, qui était pour nous une sorte de voyage initiatique, nous a donc offert une rencontre surréaliste et inattendue qui nourrit depuis nos textes et alimente notre univers. C’était il y a très longtemps, Timbaland était alors le mec qui avait le GROS son, c’est dire si c’est vieux…
En quoi cet imaginaire sert-il vos morceaux ?
Parmi le flot d’aventures que nous a raconté ce mystérieux personnage, certaines sont devenues les thèmes de certains de nos titres. Miami par exemple, raconte sa véritable fuite de L.A vers la côte Est, pour oublier une séparation douloureuse. On n’avait jamais vu un homme pleurer autant pour une fille…
Vous citez dans vos influences, entre autres, Phoenix, Toto, Depeche Mode. Expliquez-moi pourquoi pour chacun de ces artistes.
Pour Phoenix, revenons à Lennon. Il disait « le rock français, c’est comme le fromage anglais ». Il avait tort : la preuve, Phoenix est un grand groupe de rock. Wolfgang Amadeus Mozart sera peut-être leur Revolver à eux. On est fan.
Toto, il n’est pas toujours de bon ton de trouver ça « audible ». Nous, on assume totalement. Michael McDonald, Steely Dan, Fleetwood Mac dont on vient de remixer le morceau Dreams, tout ce son californien, léger et cheesy, c’est la B.O de notre vie.
Depeche Mode, c’est l’autre versant de notre Musical Hall Of Fame – le coté plus européen, froid et électro. On a grandit à la fois avec Depeche Mode, la House de Chicago, Gainsbourg, Everything But The Girl, puis plus récemment avec Ladyhawke, Tellier ou Kavinsky et Daft Punk…
Charlotte Le Bon s’est occupée de votre artwork. Racontez-nous.
C’est très simple. On aimait beaucoup son travail de graphiste, qu’on a découvert via le blog de Spank Magazine. Et comme on l’avait brièvement rencontrée au Social Club (où l’on jouait pour la soirée Spank), on lui a soumis l’idée et elle a dit oui. Quand on a reçu la pochette, on lui a envoyé un mail pour lui dire: « c’est bizarre ton truc dans le pola, non ? » Elle nous a répondu « c’est le soleil, et on a jamais vu un pola photographier le soleil, sinon, en vrai la photo, elle serait cramée ». C’est absurde. On a adoré.
Votre single « Je me souviens » a réussi à conquérir le grand public, et vos très fréquents mix et remixes font souvent parler de vous dans la blogosphère. D’autres projets à venir ?
Nous allons nous enfermer en studio ces prochaines semaines à Berlin où l’un de nous deux réside pour enregistrer 6 titres. Nous n’avons publié que 3 titres depuis 2 ans (Je me souviens, She’s Gone et Miami), il est temps qu’on travaille un peu pour nous, puisque pour l’instant, on a surtout fait beaucoup de remixes pour d’autres artistes (Housse de Racket, Gonzales…)
On bosse également sur un court-métrage basé sur le personnage de Walter Sobcek. Ce sera sûrement un objet un peu barré. En fait, on a pensé Walter Sobcek comme un projet multimédia. Le son seul ne nous intéresse pas. Le rapport de la musique à l’image, ça c’est en revanche capital dans l’approche de notre travail.
Le nom de votre duo laisse entendre que Walter n’est qu’une seule et même personne. Votre identité est-elle volontairement floue – entre le duo et le personnage unique, la France et les États-Unis, dont votre univers se réclame ?
Aussi étrange que cela puisse paraitre, nous sommes deux mais ne sommes qu’un. La personne aux deux personnes, en quelque sorte… Walter Sobcek est un personnage semi-imaginaire, incarné par un double cerveau. L’un habite à Berlin, l’autre entre Paris et Miami. Nous sommes constamment reliés par Skype, en vidéo, nous passons des heures à communiquer et à travailler comme ça. Nous ne nous voyons que très peu. Il n’y a pas de mystère, juste la volonté de raconter des histoires, celles de Walter. À quoi bon nous montrer ? On commence un peu à nous presser de le faire, mais cela ne nous intéresse pas. Nos clips, eux, sont bien plus agréables à regarder…
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