Mise à jour du 6 février 2016 — En France aussi, la lutte contre les mutilations sexuelles féminines continue.
Article initialement publié le 6 février 2014 — L’Organisation Mondiale de la Santé définit les mutilations génitales féminines comme étant « toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou autre lésion des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales ».
Ces pratiques restent très courantes en Afrique Noire et en Égypte.
Source : GAMS Belgique, données 2008
Ces chiffres datent de 2008, et la situation de l’Égypte reste très préoccupante :
« L’excision en Égypte trouve ses racines dans la culture pharaonique. Les dieux égyptiens antiques (communs à d’autres ethnies, comme par exemple celle des Dogons au Mali) étaient androgynes, tout comme les enfants : le prépuce était l’attribut « femelle » des garçons, et le clitoris l’attribut « mâle » des filles.
À la puberté, les sexes devaient se séparer clairement et on supprimait donc ce caractère androgyne en circoncisant les uns et en excisant les autres. »
– Extrait de Les droits des femmes dans le monde – La santé
« Excision : parlons-en ! »
Selon l’UNICEF, 125 millions de femmes seraient excisées et 30 millions de filles de moins de quinze ans pourraient subir une mutilation génitale dans les prochaines années. En France, elles seraient 53 000 à avoir été mutilées.
En 2016, l’état des lieux reste hautement préoccupant
La mobilisation
« Excision : parlons-en ! » vise à pousser l’action au-delà de l’alerte : le sujet des mutilations génitales est déjà amplement connu, reste à entraîner des actions efficaces contre la perpétuation de sa pratique.
À lire aussi : Les mineures risquant l’excision à l’étranger protégées par une nouvelle mesure au Royaume-Uni
Le premier objectif est de mieux comprendre les motivations qui engendrent la pratique de l’excision. Entre religion, coutumes, traditions et volonté de contrôler la sexualité des jeunes femmes, les origines de l’excision sont multiples. Mieux les comprendre permet de mieux cibler les actions auprès des populations concernées.
L’initiative « Excision : parlons-en ! » vise également à fédérer et donner davantage de visibilité aux associations et aux acteurs institutionnels déjà mobilisés sur cette question, afin de coordonner leur action.
On progresse !
Le 5 mai 2015, le Nigeria a adopté une loi interdisant les mutilations génitales féminines !
Informer pour convaincre
C’est dans ce cadre qu’un colloque sur les mutilations génitales s’est tenu à Paris le 6 février : excision, les défis de l’abandon.
Pour Philippe Duamelle, intervenant pour l’UNICEF en Égypte, l’information des parents est une des clés pour éradiquer ces pratiques : « Je n’ai pas rencontré de parents qui voulaient le mal de leur enfant… il faut qu’ils reçoivent une information correcte sur l’excision », et il rappelle qu’en Égypte, « 72% des excisions sont pratiquées par le corps médical ».
Il s’agit désormais de prolonger la mobilisation : on ne peut pas se contenter de parler de l’excision une fois par an. L’attention médiatique doit être continue : plusieurs actions de sensibilisation auprès d’entreprises et d’institutions sont prévues dans les prochains mois, ainsi que des animations via les réseaux sociaux pour accentuer davantage la publicité de ce combat.
La ministre des Droits des femmes s’est exprimée en conclusion du colloque : « l’excision est une expression des violences faites aux femmes. Lutter contre l’excision, c’est lutter pour les droits humains ».
Et la lutte contre les mutilations génitales féminine est loin d’être gagnée.
À lire aussi : Des drapeaux occidentaux mutilés… pour dénoncer l’excision
Pour aller plus loin :
- Les droits des femmes dans le monde – la santé
- « Excision : parlons-en ! », présentation du colloque
- « Excision : parlons-en ! », le site de la mobilisation
- Retrouvez les citations des intervenant•e•s au colloque via @excisionparlons
Les Commentaires
HAHAHAHAHA. LOL
La France, toujours là lorsqu'il s'agit de pointer du doigt la "barbarie" des autres,quand elle même mutile chaque année des centaines de bébés intersexuées. Quelle hypocrisie !