Ce 15 octobre, l’humeur n’était ni au tango ni encore à cet enfer d’American Smooth de mon côté.
Eh non, car on arrive au moment « ventre mou » de l’émission. Cet espèce d’entre-deux, où l’on est coincé entre excitation du lancement du programme et exaltation du verdict final.
Le moment où l’on se fait chier, en somme.
C’est donc un peu lassée par le rituel du vendredi soir que j’ai lancé le replay de DALS samedi matin, d’un doigt mollasson, sans même avoir pris le soin de chausser mes lunettes anti-lumière bleue.
Et l’univers m’a honteusement réprimandée pour mon cynisme puisque cette émission s’est finalement révélée non seulement délicieuse mais aussi et surtout JUSTE !
Un concept clair et efficace dans DALS
Exit l’idée farfelue des duels entre binômes du 8 octobre, bonjour au concept clair !
Cette semaine, c’était donc le retour du buzzer — mais cette fois-ci, il n’était pas question d’appuyer dessus pour récompenser un artiste pour sa prestation. Plutôt l’inverse en fait : si les jurés (officiels) étaient au moins 2 à buzzer, les candidats se retrouvaient immédiatement en hot seat.
Voilà qui est censé, voilà qui crée de l’enjeu ! Dès lors, ce prime est devenu haletant, et caractérisé par de belles performances.
Toutefois, je me dois de rééquilibrer un peu les notes données par Jean-Paul Gaultier, Denitsa Ikonomova, Chris Marques et François Alu !
Gérémy Crédeville : allez bosser (et vous coiffer) Monsieur
TF1 demeurant l’antre du premier degré, ce bon Gérémy Crédeville, qui dansait sur Machistador, s’est vu affubler d’une coiffure imitant celle du chanteur M.
Pour la modernité de la coupe, on repassera, mais n’étant pas jurée cheveux, il me faut plutôt analyser — en bonne théoricienne de la danse — sa performance scénique sur un cha cha.
Et bien que notre Gérémy national soit plein d’entrain, gesticuler en tous lieux dans un pantalon en cuir avec un regard de braise : ça ne suffit plus. Désormais, j’attends de la technique et plus d’élégance dans sa manière de guider sa partenaire.
Parce que cette semaine, j’ai un peu saigné des yeux devant cette chorégraphie, dont seule Candice Pascal est sortie victorieuse !
Vous me direz : c’est son métier… Oui, mais Gérémy nous avait habituées à mieux. Alors maintenant, il s’agirait de ne pas se reposer sur ses lauriers.
Pour son relâchement (et sa coupe de cheveux) j’attribue un 4 à Gérémy. Je sais, c’est sévère, mais il est grand temps qu’il se secoue.
Dita von Teese : changez de disque
Je suis absolument abasourdie par la grâce, la technique, le jeu de jambes affûté de l’incroyable Dita Von Teese. Sans rire, je crois qu’elle est l’une des meilleures danseuses et interprètes à avoir jamais foulé le parquet du studio 217.
Seulement, voilà des semaines qu’elle nous fait TOUJOURS LA MÊME CHOSE !
Dans des robes style glamour des années 50, le brushing cranté toujours impeccable, elle effleure le sol de bout en bout, dans des chorégraphies lentes et millimétrées qui ne laissent aucun pas, aucun geste au hasard.
Alors, oui c’est super. C’est même extraordinaire : je n’avais jamais été autant séduite par le cabaret que depuis que Dita Von Teese est dans DALS.
Seulement, comme l’a souligné son ami et juré Jean-Paul Gaultier, il s’agirait de nous pondre une choré sur un autre registre.
Quid d’un Jive sur du Justin Bieber par exemple ? Il n’y a rien que je demande plus que de voir la danseuse tressauter de la fesse sur un son pop ! Le décalage jouerait sans doute en sa faveur.
Pour la même raison que son petit camarade Gérémy Crédeville, à savoir le repos éternel sur les lauriers, je mets à Dita la note de 6 (parce que quand même elle sait bouger).
Michou : continuez comme ça
S’il y en a un qui ne me déçoit JAMAIS, c’est bien ce bon Michou ! Le jeune youtubeur a beau n’avoir aucune base en danse, il parvient à faire le show chaque semaine avec l’entrain d’une mangouste en quête d’un lézard.
Alors Chris Marques peut arguer tout ce qu’il veut que ça manque de technique et qu’à ce niveau-là de la compétition, on doit augmenter le niveau, moi je reste définitivement séduite par les qualités de showman de Michou.
Avec sa partenaire Elsa Bois, le vidéaste met une énergie folle à effectuer les pas avec rigueur — bien qu’il échoue souvent à la tâche.
Parce qu’il est sans doute l’un de ceux qui ont fait le plus de progrès, j’attribue un beau 7 à Michou, dont la bonne volonté n’a d’égale que la hauteur des cheveux de Gérémy Crédeville.
Wejdene : un peu de cohésion bon sang !
Bien qu’elle ait eu droit à quelques louanges cette semaine, je me dois d’adresser un avertissement à Wejdene — qui était pourtant l’une de mes favorites au début du concours.
La semaine dernière déjà, je pointais du doigt son manque d’accointance avec son partenaire, lequel a l’air prodigieusement saoulé un prime sur deux. Ainsi, et en dépit des efforts de la production à rapprocher ces deux-là dans un magnéto où le danseur pro se rend chez la famille de la chanteuse, il n’y a toujours pas l’ombre d’une connivence entre eux.
Résultat : les performances ont beau s’améliorer, elles demeurent un peu insipides, privées de la passion qui agitent les corps de quasiment tous les autres danseurs en devenir.
Pour cette absence de fusion persistante qui fait peine à voir à l’écran, j’attribue un 4 à Wejdene !
Aurélie Pons : quelle belle ascension
Je le dis chaque semaine : je trouve les jurés trop sévères avec Aurélie Pons, qui non seulement est une élève appliquée, mais en plus demeure l’une des apprenties danseuses les plus gracieuses de l’émission.
Et cette semaine, j’ai enfin obtenu gain de cause !
Aurélie Pons, absolument époustouflante, tant dans l’énergie que dans la maîtrise de la chorégraphie (il est vrai que d’habitude elle oublie un pas sur dix), a effectué un Paso Doble digne ce nom accompagnée d’Adrien Caby — qui, comme à l’accoutumée, a refusé d’enfiler un t-shirt.
Même si elle a demandé aux jurés de ne pas en tenir compte dans leur notation, il faut préciser par ailleurs que la jeune actrice a par ailleurs perdu son papa pendant la semaine de répétition et a tout de même tenu, non seulement à apprendre sa chorégraphie, mais en plus à monter sur scène vendredi 15 octobre.
Une leçon de courage et d’opiniâtreté qui a offert un superbe moment de télévision.
Pour le reste, je suis satisfaire de l’éviction de Vaimalama Chaves, qui aurait dû être éliminée dès le départ, et j’admets avoir honteusement bâillé devant l’American Smooth de Bilal Hassani — déjà parce que cette danse est prodigieusement chiante, ensuite parce qu’à force d’être excellent, ce bon Bilal m’ennuie un peu.
J’aime les progrès, j’aime voir les ascensions. De fait, quand l’excellence est acquise dès le départ, le spectacle en est forcément affecté.
Et sinon, j’attribue mon rituel 10/10 à Camille Combal pour l’ensemble de sa carrière, de DALS aux vidéos de cuisine qu’il fait sur son Instagram avec sa mère : sans doute le meilleur divertissement que j’ai vu ces 15 dernières années, Dune inclus.
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