Pendant un voyage, je suis sortie avec un homme.
Au cours d’une dispute, il m’a giflée. Quelques années plus tard, il assassina sa femme.
Mon ex était violent, je fais quoi ?
C’était à des centaines de kilomètres de moi. Je ne connaissais pas sa nouvelle compagne, et tous les hommes violents ne deviennent pas des meurtriers…
Mais les comportements passés semblent les indicateurs les plus instinctifs pour prédire les comportements futurs.
En apprenant son crime, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir de la culpabilité.
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Les réseaux sociaux rendent aujourd’hui facile d’avoir un œil sur un ex abuseur. C’est sur Facebook que j’ai découvert qu’il se mariait.
Je n’aurais jamais pu imaginer qu’il commettrait le pire, mais violent, il l’avait été.
Est-ce que j’aurais dû entrer en contact avec sa nouvelle copine ? Est-ce que j’aurais dû la prévenir ?
Après la violence conjugale, la culpabilité
Les survivant·es de violences conjugales physiques ou psychologiques comme le cyber-harcèlement conservent des cicatrices profondes de ce qu’ils ou elles ont subi·es.
Les témoignages évoquent la difficulté à faire confiance et à aimer à nouveau bien sûr, mais aussi un sentiment de honte, de la culpabilité, de l’anxiété.
Les victimes se sentent bien souvent une responsabilité vis à vis du ou de la nouvelle partenaire de leur ex abuseur. Peut-être auraient-elles aimé être elles-mêmes prévenues de quoi celui qui semblait parfait au départ avait été capable dans le passé.
Elles se retrouvent alors coincé·es dans un dilemme : contacter le ou la nouvelle partenaire au risque de se mettre et de la mettre en danger, ou vivre avec la culpabilité de ne rien dire.
Prévenir la nouvelle partenaire, un exercice à risque
Non seulement entrer en contact avec le ou la nouvelle partenaire d’un ex peut mettre en danger chaque partie, mais cela peut aussi être très éprouvant pour le ou la survivant·e si elle n’est pas crue.
Après 11 ans de violences domestiques, Lauren a voulu mettre en garde la nouvelle copine de son ex-mari, comme elle l’explique à Broadly :
« On a parlé au téléphone et je lui ai dit que James avait été arrêté pour violences conjugales.
Elle était méprisante. Elle m’a répondu qu’il lui avait déjà dit et qu’elle le pensait très honnête. Il lui avait dit que j’étais cinglée et que j’allais l’appeler. »
Le sentiment d’impuissance peut alors être immense et ne pas être entendu·e peut rouvrir les plaies…
Mais est-ce vraiment aux victimes de porter cette responsabilité ?
Si la police fichait les abuseurs…
Au Royaume-Uni, l’association Paladin lutte contre le harcèlement et les violences domestiques et milite pour ficher les coupables de stalking et de violences domestiques.
La responsabilité de prévenir les nouveaux conjoints reviendrait alors à la police et libérerait les victimes de ce poids.
Elles n’auraient alors plus qu’à espérer que le ou la nouvelle partenaire ne subisse pas ce qu’elles ont traversé…
Et toi, penses-tu qu’il faut prévenir quand un ex a été violent ?
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