Le 18 juillet prochain sortira sur nos écrans Ant-Man et la Guêpe, le second volet Marvel sur l’homme fourmi.
Cet opus mettra en lumière Evangeline Lilly, qui incarne la fameuse Guêpe !
Et c’est donc au détour d’une Interview que la super-héroïne a soulevé une dichotomie intéressante…
Les acteurs n’ont pas l’habitude des costumes inconfortables
En pleine promo pour le Marvel de l’été, l’actrice munie d’une paire de talons hauts raconte que ses collègues masculins ont pour habitude de se plaindre de l’inconfort de leur costume de super-héros.
Pourtant, elle révèle :
« Lorsque j’ai enfilé mon costume, je l’ai porté, j’ai joué dedans, et je me suis dit : ce n’est pas si horrible… ou est-ce que j’aurais le costume le plus confortable des héros Marvel ? »
Il ne lui faut pas longtemps pour démentir sa propre hypothèse :
« Ou alors, est-ce que c’est simplement que les hommes n’ont jamais eu de leur vie à mettre des vêtements inconfortables pour des raisons esthétiques ? »
Hmmmmm, une question qui mérite d’être posée. Pour ma part, il est évident que… OUI MEUF. OUI. MILLE FOIS OUI.
Ne serait-ce que porter des talons toute la journée relève d’un manque de confort évident, là où les hommes portent généralement des chaussures plates, ne compressant pas l’intégralité de leur orteils et n’obligeant pas leurs pieds à une cambrure presque dangereuse.
Les acteurs peu habitués à « souffrir pour être beaux » se plaindraient donc de l’inconfort des tenues imposées.
Et c’est tout à fait normal, car être serré, compressé, étriqué, c’est chiant du cul pour littéralement tout le monde !
D’autres stars répondent aux clichés sexistes
Evangeline Lilly n’est pas la seule à répondre aux dichotomies sexistes imposées par l’industrie du cinéma.
Il y a quelques semaines, lors d’un festival de Cannes haut en événements marquants, Kristen Stewart décidait qu’elle en avait ras le bol de s’infliger une montée des marches en talons, et les enlevait avant de gravir l’Everest cannois :
La jeune actrice avait d’ailleurs en 2017 évoqué ce problème au magazine The Hollywood Reporter :
« Il y a certainement un code vestimentaire distinct. Les gens sont très en colère contre toi si tu ne portes pas de talons.
Mais j’ai l’impression que tu ne peux plus demander ça aux gens aujourd’hui, que c’est même un acquis. Si tu ne demandes pas aux mecs de porter des talons et une robe, alors tu ne peux pas me le demander non plus. »
EXACTEMENT. Merci !
Son genre ne devrait obliger en rien l’actrice à porter des escarpins dans lesquels elle n’est pas à l’aise.
Personnellement, ça me semble être tout à fait basique comme droit, de porter ce que l’on veut, au moment où on le veut.
Mais a priori
, le cinéma est un milieu encore assez rétrograde et codifié, dans lequel il n’est pas bien vu de ne pas se conformer aux « normes sexistes » établies.
Merde à la fin, laissez les gens en paix.
Heureusement que face au sexisme primaire, certaines stars savent répondre parfaitement.
Par exemple, lors d’une conférence de presse tenue en 2015 par les acteurs et le réalisateur du film Mad Max Fury Road, un journaliste a demandé à Tom Hardy :
« Quand vous lisiez le scénario, avez vous pensé, à un moment : Pourquoi il y a toutes ces femmes ? Je pensais qu’il s’agissait d’un film de mec ? »
Ce à quoi l’acteur tout en muscles ET en cerveau lui a rétorqué :
« Non, même pas une minute, je pense que ça paraît évident. »
Voilà. C’est exactement ça : ça paraît évident et pourtant, ce genre de questions demeurent, symboles d’un problème toujours existant.
2018, l’année du changement ?
Toutefois, il faut souligner le changement qui est en train d’opérer.
Si tu poses un œil attentif sur le dernier festival de Cannes, par exemple, tu peux constater qu’il a été très riche en rebondissements, et surtout en revendications. Encourageant, dans une ère post-Weinstein.
16 personnalités du cinéma, co-auteures du livreNoire n’est pas mon métier ont par exemple monté les marches. Sonia Rolland, Firmine Richard, Aïssa Maïga et treize autres femmes métisses et noires ont fait passer un message fort.
Le poing levé, elles sont venus interpeller les professionnel·les du cinéma ainsi que la ministre de la culture Françoise Nyssen sur la sous-représentation des femmes de couleur au cinéma.
https://instagram.com/p/Bi2GfeogB8d/?utm_source=ig_embed
Le sourire aux lèvres, en habits de lumière, elles ont monté quelques marches et ont marqué un arrêt. La chanteuse burundaise Khadja Nin s’est alors jointe à elles pour lever le poing et entamer une danse.
Un autre jour du festival de Cannes 2018, en fin d’après-midi, Cate Blanchett ainsi qu’Agnès Varda ou encore Marion Cotillard ont monté les marches en compagnie de 79 autres femmes engagées.
La présidente du jury a déclamé avec émotion :
« Il est temps que toutes les marches de notre industrie nous soient accessibles. Alors allons-y ! ».
Un message puissant, partagé par les autres personnalités du cinéma alors présentes sur les marches.
Elles étaient 82, et ça n’était pas un chiffre anodin. Il s’agit du nombre de réalisatrices qui ont monté les marches depuis la création du festival. Contre 1688 hommes…
Le plafond de verre se fissure, le statu quo vacille, les langues se délient et les paroles sont écoutées. J’espère que ça va continuer !
Les Commentaires
Par contre je ne suis pas vraiment d'accord avec le passage de l'article disant que les hommes n'ont pas l'habitude de mettre des vêtements inconfortables pour l'esthétique... Je pense aux entretiens d'embauche, où les hommes ont pour obligation de porter chemise, veste et cravate même par trente degrés... Entre la rigidité des cols amidonnés, la pression d'une cravate serrée et la chaleur d'une veste, les hommes ne sont pas vraiment mieux lotis que les femmes... Et puis leurs chaussures pointues n'ont pas exactement l'air confortable non plus (les chaussures à bout rond existent mais sont plutôt mal vues), même si on ne peut pas comparer ça à une paire d'escarpins !