Comment un showrunner peut-il à ce point être capable du pire comme du meilleur ? Comment expliquer le gouffre qui sépare l’excellente première saison d‘Euphoria d’une deuxième saison médiocre ou pire, de l’indigeste The Idol ? La façon de travailler de Sam Levinson – ou plutôt, sa fâcheuse tendance à voler le travail de ses collaboratrices est une piste de réponse.
Petra Collins : le vrai nom derrière l’esthétique d’Euphoria
Rappelez-vous : en juin, on apprenait qu’à l’origine, c’était la réalisatrice Amy Seimetz qui devait écrire et diriger The Idol. Après son départ du projet, dont les détails sont encore très flous, Sam Levinson et The Weeknd, qui jugeait la version de Seimetz « trop féministe », avaient repris les rennes de la série. Cette dernière a finalement été écourtée et arrêtée après seulement une saison, unanimement décriée par la presse et le public.
Le 12 septembre, une utilisatrice publiant sous le nom bethany a révélé que ce n’était pas la première fois qu’une femme était évincée et invisibilisée d’un projet dont Sam Levinson récupérait tous les bénéfices et la reconnaissance, avec la complicité d’HBO.
Sur Twitter, la jeune femme a mis en ligne un message de l’artiste canadienne Petra Collins. À 30 ans, la photographe et directrice de la photographie est suivie par un million de personnes sur Instagram. Sur ce compte, elle publie des clichés sublimes où des néons éclairent des modèles féminins et dégagent un puissant sentiment d’onirisme. Un rapide coup d’œil sur son travail suffit pour être frappée par la ressemblance avec l’esthétique d’Euphoria. Il y a une raison à cela, et elle est aussi dramatique que révoltante.
Petra Collins a ainsi expliqué que Sam Levinson lui avait annoncé avoir écrit une série basée sur ses photos, en lui proposant de la réaliser. La photographe a alors déménagé à Los Angeles et a travaillé pendant cinq mois sur la série. Elle explique avoir « imaginé tout un monde pour Euphoria ». Or, au terme de ces mois de labeur, HBO lui a annoncé qu’elle ne serait finalement pas embauchée, arguant qu’elle était « trop jeune. » À ce moment, l’artiste pensait que la série serait complètement abandonnée. Ce n’est qu’un an plus tard, en sortant de chez elle, qu’elle a réalisé que son œuvre lui avait été volée :
« J’ai été anéantie car cette esthétique est ce que j’ai construite toute ma vie. Maintenant, je dois en changer parce qu’elle est devenue mainstream et m’a été volée. Le pire est quand des gens qui ne savent rien de cette histoire viennent me dire que la série ressemble à mes photos. »
Pour l’heure, ni Sam Levinson ni HBO n’ont réagi aux déclarations de Petra Collins.
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