Mise à jour du 30 avril 2015 :
Najat Vallaud-Belkacem, est revenue sur l’affaire de la jeune fille musulmane qui s’est vue refuser l’accès à son collège de Charleville-Mézières, à deux reprises, à cause de sa longue jupe noire. Invitée sur RTL, la ministre de l’Éducation Nationale revenait sur la polémique :
« Aucune élève ne peut être exclue en fonction de la longueur ou couleur de sa jupe. »
Plus étonnant, la ministre a salué les décisions prises par la direction du collège de la jeune fille :
« L’équipe pédagogique a fait preuve du discernement nécessaire. »
Najat Vallaud-Belkacem a pris la défense de l’équipe de direction du collège qui avait jugé que la jupe longue de l’élève était un signe ostentatoire religieux :
« Aucune élève ne peut et n’a d’ailleurs été exclue en raison de la longueur ou de la couleur de sa jupe […] La réalité de ce qu’il s’est passé dans cet établissement scolaire c’est que l’équipe pédagogique a fait preuve du discernement qu’on attend d’elle pour juger du caractère prosélyte ou pas, non pas de la tenue mais de l’attitude de l’élève. »
Avant de conclure par des propos qui se veulent apaisant au vu de l’embrasement autour de l’affaire depuis quelques jours :
« Je note en particulier que sa mère s’est exprimée pour demander à ce que les choses s’apaisent et je crois que c’est important que ce dialogue se fasse avec les équipes, c’est ce qu’on attend d’elles […] On connaît la loi de 2004, on sait ce qu’elle interdit exactement en terme de ports ostentatoires de signes religieux. Il faut que les équipes sur le terrain puissent juger par elles mêmes de l’attitude (prosélyte) ou pas. »
La jupe noire de l’élève serait donc vue comme une provocation envers l’éducation même si la jeune fille se défend de toute volonté de nuire. La mère a confié à l’AFP que sa fille se conformerait aux directives de l’éducation nationale.
Mise à jour du 29 avril 2015 :
Le 28 avril, Kiabi France a réagi via Twitter à la suite du déferlement médiatique provoqué par l’affaire de le jeune collégienne qui s’est vu refuser l’accès à son établissement scolaire à cause d’une jupe noire jugée trop longue pour respecter la loi sur la laïcité française. L’enseigne de prêt-à-porter publiait un message qui traduisait son incompréhension de la décision prise par la direction de l’établissement scolaire des Ardennes.
Ce message qui, ne le cachons pas, permet aussi à Kiabi de mener une opération marketing efficace, était accompagné du hashtag #JePorteMaJupeCommeJeVeux, vivement relayé sur les réseaux sociaux afin de soutenir l’adolescente visiblement victime d’abus d’autorité de la part de la direction de son collège.
Article initialement publié le 28 avril 2015 :
Sarah, 15 ans, s’est vu refuser l’accès à son collège des Ardennes à cause de sa jupe longue qui a été jugée comme étant un « signe ostentatoire d’appartenance religieuse » selon la principale. L’élève de 3ème a été renvoyée chez elle à deux reprises à cause de cette jupe noire qui serait « trop longue pour respecter la loi sur la laïcité ».
Selon L’Ardennais, Sarah porte le voile depuis un an mais accepte de le retirer chaque matin avant de rentrer dans l’établissement scolaire. L’étudiante et sa famille ne comprennent pas en quoi une jupe achetée à Kiabi pour un prix modique irait à l’encontre de la loi de 2004 sur la laïcité à l’école !
La principale, soutenue par le directeur académique Patrice Dutot, a écrit une lettre aux parents de Sarah expliquant que sa tenue avait un caractère religieux manifeste et demandait aux parents de «faire rectifier la tenue vestimentaire de la jeune fille » si ils souhaitaient qu’elle poursuive sa scolarité au collège.
Sarah reste encore très étonnée de la décision prise par la direction de son établissement et déclarait au journal local :
« Cette jupe n’a vraiment rien de particulier, elle est toute simple, elle n’a rien d’ostentatoire. Il n’y a aucun signe religieux du tout. »
Dans une déclaration faite à Buzzfeed, Nicolas Cadène, rapporteur général de l’observatoire de la laïcité, pointait le doigt sur les mesures abusives prises par l’établissement de la collégienne :
« Ce que dit la loi de 2004 c’est que les signes et tenues qui sont portés pour revendiquer une appartenance religieuse sont interdits. On pense évidemment au voile, à la kippa, à une grande croix, à un turban sikh ou une tenue de moine bouddhiste. Une jupe noire ne contrevient donc pas à la loi à priori. »
À lire aussi : « La République se mobilise enfin pour l’école », à lire sur Slate
Espérons que l’établissement revienne rapidement sur sa décision : déjà qu’on privait certaines filles de classe à cause de jupes « trop courtes », si on s’y met pour les « trop longues »…
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