Publié le 20 novembre 2019
En partenariat avec Puissance Alpha (notre Manifeste)
Puissance Alpha regroupe 4 concours permettant d’intégrer à différents niveaux d’admission jusqu’à 16 grandes écoles d’ingénieurs.
Toutes habilitées CTI (Commission des titres d’ingénieur) et membres de la CGE (Conférence des grandes écoles), elles sont présentes sur 27 campus en France, et t’ouvrent les portes de près de 50 domaines de professionnalisation.
Grâce à Puissance Alpha, tu peux intégrer une école d’ingénieurs en post-bac, en rentrée décalée, directement en 2ème année après un bac+1 ou encore en post-prépa.
Le concours est accessible aux titulaires d’un bac S, STI2D, STL et ES option maths, et les admissions se font, selon les niveaux d’entrée, sur des phases d’étude de dossier et d’examens (oraux et/ou écrits).
Puissance Alpha et madmoiZelle
Si Puissance Alpha s’est approché de madmoiZelle pour un partenariat, c’est dans le cadre d’une campagne pour la féminisation du métier d’ingénieur en France.
Il faut savoir qu’en 2019, les femmes en école d’ingénieurs représentent moins de 30% des effectifs. Et sur plus d’1 million d’ingénieurs diplômés d’une école française, dont 809 000 sont en activité, seulement 20% sont des femmes. (sources : Le Monde et Orientation éducation)
Le marché du travail est actuellement en pénurie d’ingénieurs, et il est important que le métier qui bâtit la vie quotidienne des Français et Françaises soit féminisé !
Le but de cette campagne n’est pas de promouvoir les écoles d’ingénieurs privées spécifiquement, mais de parler, à travers le prisme du témoignage, de la multiplicité des parcours de femmes qui ont choisi cette voie.
Montrer la vraie vie des vraies meufs qui ont choisi la voie de l’ingénierie, toutes filières et écoles confondues, pour ouvrir le champ des possibles et peut-être faire naître des vocations.
4 témoignages de femmes seront donc mis en avant dans les prochaines semaines, via des articles et une vidéo. Tu peux déjà lire les deux premiers ici :
- Je n’ai jamais aimé les cours, pourtant j’ai fait une école d’ingénieurs
- J’ai un profil littéraire, pourtant j’ai fait une école d’ingénieurs
Et pour le troisième, bonne lecture !
Je m’appelle Louise, j’ai vingt ans et je suis en deuxième année d’école d’ingénieurs à Grenoble. J’ai décidé de témoigner à ce propos, parce que dans mon école, mes 20 meilleurs amis sont des garçons.
J’adore les garçons, mais les filles, c’est sympa aussi. Et dans mon école d’ingénieurs, il n’y a pas beaucoup d’ingénieures…
Mon rapport à l’école et ma scolarité
Pendant ma scolarité, j’ai toujours été parmi les premiers de classe, et pour être honnête, c’était majoritairement des premières de classe.
Or après mon bac, je suis allée en prépa maths, et la proportion de filles a chuté d’un coup.
Depuis deux ans, j’ai intégré une école de physique où il y a 26% de filles, et malgré toute la communication autour de l’ingénieure au féminin, ce chiffre n’évolue pas vraiment…
C’est vraiment dommage, parce que ces études sont formidables.
Alors oui, j’ai toujours aimé l’école. Mais je n’ai jamais été une acharnée du travail !
Au contraire, depuis toute petite je suis investie dans de nombreuses activités extra-scolaires, surtout la musique que je pratique depuis plus de 13 ans.
Je joue de la trompette, et le conservatoire est bien le premier endroit où, à 6 ans, je me suis retrouvée seule parmi plusieurs dizaines de garçons (c’est bien connu, la trompette, c’est pour les hommes !).
Le fait d’être la seule fille ne m’a jamais dérangée, mais j’ai toujours milité auprès des plus jeunes : j’ai fait de la pub, j’ai donné des cours…
Et j’ai travaillé pour devenir meilleure que les quelques garçons plus âgés qui croyaient en leur supériorité naturelle.
Ça m’a définitivement vaccinée contre les stéréotypes qui font que les filles vont en biologie et les garçons en maths, et c’est peut-être un peu par défi que je me suis inscrite en prépa plutôt qu’en médecine.
Mon choix d’aller en école d’ingénieurs
Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire et la prépa « laissait toutes les portes ouvertes ».
En réalité, 9 personnes sur 10 vont en école d’ingénieurs en sortant de prépa maths, puisqu’après deux ans de travail, personne n’a vraiment trouvé sa voie.
J’ai hésité un peu, ne sachant pas si être ingénieure me plairait, puis j’ai intégré mon école d’ingé. Je n’ai pas regretté une seconde.
Bien sûr, il y a comme partout des cours qui me plaisent moins que d’autres et des choses à critiquer, mais de manière générale, c’est un vrai plaisir de vivre ces études.
L’école d’ingé permet des rencontres rapides car il y a beaucoup d’événements pour rencontrer les gens.
À plusieurs centaines de kilomètres de ma Bretagne natale, je n’ai pas dû passer plus d’un soir toute seule pendant les 6 premières semaines.
La plupart des élèves forment des colocations au cours de la première année. Moi je vis maintenant avec quatre garçons, mais de manière général, on est plutôt 15 à l’appartement.
C’est un peu l’ambiance de L’Auberge espagnole, sauf que tout le monde est français !
La vie associative : un aspect primordial des études d’ingénieurs
L’école d’ingé, c’est avant tout un panel d’activités extra-scolaires monstrueux. À Grenoble notamment, le nombre d’associations proposées est hallucinant !
Et si l’asso de tes rêves n’existe pas, tu peux la créer, et même recevoir des subventions pour accompagner ton projet.
Personnellement, je fais partie de la fanfare, du club zic (qui me donne accès à un studio de répétition dans l’école) et d’une association solidaire avec laquelle je suis allée cet été au Sénégal construire des éoliennes artisanales dans le désert.
Mais ça, ce n’est qu’une infime partie des assos : club montagne, raid, hip-hop, pom-pom, jeux de société, jeux vidéo, électronique, robotique, œnologie, bière, junior entreprise ou encore associations de lutte contre le cancer.
Il y en a aussi pour installer des ateliers de sciences dans les écoles ou effectuer des actions locales comme les maraudes pour les SDF…
Le choix est dur en début d’année.
En parallèle des associations, il y a aussi ce qu’on appelle les listes, c’est-à-dire qu’avec ton groupe d’amis tu peux concourir pour devenir le futur Bureau des Élèves, Sports ou Arts (BDE,BDS ou BDA), et ça c’est un investissement conséquent mais génial.
Par ailleurs, dans la plupart des écoles, il y a 2 heures de sport obligatoire par semaine. Il y a une multitude de sports proposés, allant de la rando au waterpolo, en passant par natation synchronisée, tir à l’arc, grand trampoline ou encore ski.
En école d’ingé, l’investissement dans les assos est primordial. C’est formateur mais surtout très enrichissant : cela permet de nombreuses rencontres et de belles découvertes.
Ma vie en école d’ingé : cours, soirées, épanouissement
Les cours diffèrent beaucoup selon les écoles, il faut bien choisir. J’ai trouvé très difficile de savoir ce qu’enseignaient exactement les différentes écoles avant d’y entrer, aussi parce qu’il y a beaucoup de nouvelles matières.
En tous cas, je ne regrette pas mon choix : je me suis spécialisée cette année en étude des matériaux.
Il y a 6 semaines obligatoires à passer à l’international, et les possibilités de semestres académiques ou de doubles diplômes à l’étranger sont nombreuses.
Il est par contre parfois difficile de garder les pieds sur terre. La vie étudiante est extrêmement riche et c’est génial, mais on ne côtoie que des élèves ingénieurs et honnêtement la mixité sociale là où je suis est très faible.
Il y a par contre un point sur lequel j’avais des inquiétudes avant d’entrer en école : c’était le bizutage et l’alcool. J’adore faire la fête, mais le bizutage et l’idée de me sentir forcée à boire me dégoûtaient.
Il s’avère que je n’ai connu ni l’un, ni l’autre.
Lors de mon intégration l’année dernière, et cette année alors que j’intègre les nouveaux arrivants, nous sommes toujours très clairs sur le sujet : le bizutage n’existe pas dans notre école, et personne ne sera jamais forcé à faire quoi que ce soit.
Il y a des excès pendant les soirées c’est vrai, mais seulement de la part de ceux qui en ont envie, et même s’il y a une certaine culture de la boisson, je ne me suis jamais sentie obligée de rien.
Pour conclure, ma vie en école d’ingé, c’est tellement bien que je ne veux pas que ça se termine.
Non seulement la vie étudiante est incroyable mais les cours sont intéressants, je n’ai pas plus de 2h d’amphi par semaine (le reste est en TD d’environ 40 personnes).
Les bâtiments de l’école sont neufs et confortables, et les gens sont sympas. Seulement, ça manque un peu de filles !
Alors que ça soit en passant par une prépa, un IUT, la fac, après le bac ou un échange international : les filles, venez, on est bien.
À lire aussi : Les assos féministes où t’engager pour faire avancer l’égalité
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Les Commentaires
Je suis d'accord que la difficulté des études d'ingénieur et leur durée peut faire peur de par l'investissement qu'elles demandent (en termes de travail et d'argent - même si les écoles nationales sont beaucoup moins chères et souvent couplées à de l'alternance qui couvre les frais de scolarité).
Par contre ça n'explique pas pourquoi en France les femmes ne s'orientent pas systématiquement vers ce genre d'études contrairement à d'autres pays qui ont un niveau de vie plus ou moins égal au nôtre.
Et j'en déduis que le système scolaire est fait pour diviser très rapidement les élèves et leur bloquer la route.
Impossible de faire ingénieur après un bac L (sûrement qu'il existe des remises à niveau, des prépas spéciales etc. mais on ne peut pas dire que ce soit la panacée). ça veut dire qu'il ne faut surtout pas se gourer d'orientation au lycée, voire au collège car tout dépendra de ton niveau général en sciences (en maths surtout) et accumuler du retard sur le programme pour avoir 11/20 en maths en seconde ne te garantira pas un passage en S par la suite. Il y a d'autres voies pour passer en école d'ingénieur (les bacs techniques notamment) mais généralement ils partent en DUT (donc sans le précieux sésame qu'est le "diplôme d'ingénieur".