Tout commença au lycée, ou plus précisément pendant un rendez-vous avec la conseillère d’orientation – ces fameux rendez-vous… Je ne savais plus ce que je voulais réellement faire et j’étais complètement perdue. Je savais juste que je voulais être dans le soin, sans être attirée par les métiers du soin que je connaissais comme infirmière, médecin ou kinésithérapeute.
Elle m’a alors demandé les choses que j’aimais faire dans la vie : j’ai évoqué les activités manuelles et le bricolage. Et là, elle m’a parlé d’un métier peu connu mais qui regroupait toutes mes attentes : l’ergothérapie ! J’ai d’abord cru qu’elle me lançait une insulte ou qu’elle me parlait dans une autre langue… Elle m’a alors dit de me renseigner de mon côté car elle connaissait peu ce nouveau métier – elle venait de recevoir la fiche le matin-même !
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Une révélation
C’est ce que je fis. J’ai passé ma soirée à regarder en quoi consistait ce métier. Et ce fut pour moi une révélation ! Jamais je n’aurais pu trouver un métier qui me correspondait mieux : l’ergothérapeute est un paramédical qui s’occupe de personnes en situation d’handicap. Ces thérapeutes utilisent aussi les activités manuelles dans leur rééducation. Ce n’est que plus tard que j’ai compris toute l’étendue de leur champ d’action. Ma décision était donc prise : je serais ergothérapeute.
« Les professions paramédicales en France sont les professions de la santé qui ne sont pas exercées par un•e médecin, un•e sage-femme, un•e dentiste ou un•e pharmacien•ne. Le Code de la santé publique français définit la catégorie des professions d’auxiliaires médicaux qui correspond à la notion de profession paramédicale bien que ce terme n’ait pas de valeur légale. »
Et selon Cidj.com, dans le paramédical,
« On distingue 4 grandes familles : les professions de soin (infirmiers, aides soignants ou auxiliaires de puériculture), les métiers de la rééducation (orthophonistes, diététiciens, psychomotricien, ergothérapeute, pédicure-podologue, masseur-kinésithérapeute), de l’appareillage (prothésiste, audio-prothésiste, orthopédiste-orthésiste) et les professions médico-techniques (technicien en analyses médicales, manipulateur en électroradiologie médicale). »
Ainsi (également selon Wikipedia),
« L’ergothérapie est une profession de santé évaluant et traitant les personnes afin de préserver et développer leur indépendance et leur autonomie dans leur environnement quotidien et social. Dans la plupart des cas, les ergothérapeutes travaillent en collaboration avec des masseurs-kinésithérapeutes, des orthophonistes, des physiothérapeutes, des psychomotriciens, des médecins, des infirmiers, des psychologues et des travailleurs sociaux. »
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L’entrée à l’école d’ergothérapie
Mes parents m’ont tout de suite accompagnée dans mon nouveau projet professionnel. Je me suis rendue dans des salons de l’étudiant pour rencontrer des écoles. J’ai aussi rencontré pas mal de représentants d’écoles préparatoires au concours pour les intégrer, car le concours d’entrée s’improvise difficilement. Il se compose de trois épreuves : un résumé de texte, des tests psychotechniques et une épreuves de physique-biologie.
Sur les conseils de mes parents, j’ai tout de même passé le concours d’une école d’ergothérapie pendant ma terminale pour me « donner une idée ». Je n’ai malheureusement pas été prise et me suis donc inscrite dans une prépa. Les prépa d’ergothérapie préparent aux trois épreuves en se basant sur le programme de terminale S – il y a des classes prépa spéciales pour celles et ceux qui viennent de L ou ES. Cependant, il existe plusieurs passerelles pour entrer en école : c’est possible avec des licences, des diplômes, d’autres formations paramédicales, après la première année de STAPS ou encore celle de médecine.
Je conseille cependant à toutes les madmoiZelles qui veulent devenir ergothérapeute de tenter le concours sans prépa ! J’ai une amie de ma promotion qui a été prise, cela n’est donc pas impossible. Et dans tout les cas, cela donne une bonne expérience pour la suite !
Je dois l’avouer, mon année de prépa n’a pas franchement été la meilleure année de ma vie. La pression et la compétition sont considérables. J’ai toutefois eu la chance de me faire deux magnifiques amies avec lesquelles je suis encore en contact aujourd’hui. Et surtout, j’ai finalement été prise dans plusieurs écoles, et j’ai pu entrer dans une qui est publique et proche de chez moi !
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Ergothérapeute, un métier vieux comme le monde
Après la prépa, je savais bien plus précisément en quoi le métier d’ergothérapeute consiste. L’ergothérapie, dans ses principes, est très ancienne, et l’idée de procurer des activités aux personnes handicapées est de tous les temps. En effet, sous Louis XIV, des ateliers pour les infirmes furent installés afin de lutter contre les risques de l’oisiveté par le biais d’activités. L’ergothérapie s’est alors d’abord développée dans le champ des maladies mentales et a trouvé une place dans les hôpitaux psychiatriques.
Ce métier s’est ensuite développé en rééducation, et est revenu en France après la Seconde Guerre mondiale. Il est plus reconnu dans les pays anglophones, sous le nom d’« occupational therapy ».
Ergothérapeute, un métier diversifié
Je suis maintenant en troisième année, à quelques mois de mon diplôme, en train de finir de rédiger mon mémoire de recherche… Je ne peux résumer ces trois magnifiques années qui m’ont permis de mûrir et grandir. Le métier d’ergothérapeute est vraiment très enrichissant.
Pendant ma formation, j’ai eu des cours sur les bases très théoriques d’anatomie, de neuroanatomie, de psychologie, psychiatrie, cardiologie… Mais aussi des cours plus spécifiques comme ceux sur le dossier du patient en ergothérapie, les différents domaines du métier (pédiatrie, gériatrie….), ainsi que des cours pratiques pour découvrir des activités comme la poterie, la peinture sur soie ou la menuiserie. On nous a également appris la domotique (soit l’« Intégration des techniques modernes d’aménagement dans la maison, de l’automatisation et des technologies électrodomestiques »), ce qu’il faut savoir sur le fauteuil roulant, les aides-techniques, l’aménagement de domicile…
C’est donc une formation dense, d’autant plus qu’elle alterne avec des périodes de stage : on a un stage d’un mois la première année puis deux stages de deux mois la deuxième et troisième année. La validation de l’année se fait sous forme de partiel écrit ou oral ainsi que sur des dossiers intermédiaires. Et bien-sûr, il y a enfin le mémoire en dernière année.
J’ai ainsi fait des stages dans tous les domaines, soit en pédiatrie, avec les adultes, en psychiatrie et en gériatrie. Cela est obligatoire pour se forcer à voir un maximum de lieux. Je me suis ensuite plus spécialisée dans la neurologie (notamment l’accident vasculaire cérébral qui est mon sujet de mémoire) et la rééducation/réadaptation fonctionnelle avec les adultes. C’est dans ce domaine-là que je souhaite travailler plus tard – c’est-à-dire en septembre.
J’ai appris que l’on pouvait travailler auprès de tous les publics : enfant, adolescent, adulte, personnes âgées… Et ce dans tous les domaines, de la psychiatrie à la rééducation neurologique en passant par la rééducation ou l’addictologie ! Le champ d’action est donc immense ! Cela permet de changer de domaine quand on le souhaite. L’objectif principal reste cependant le même : améliorer l’autonomie et l’indépendance de la personne. Il est donc courant qu’on se rende au domicile des patients pour l’aménager, trouver le fauteuil roulant ou l’aide technique qui leur correspond…
L’ergothérapeute propose ainsi des activités à ses patients qu’il adapte en fonction de leurs capacités. Les activités peuvent être manuelles (peinture, tissage, menuiserie, perle…) ou sous forme de jeux (Puissance 4, Qui est-ce ?…). Par exemple, pour un patient avec une rupture de la coiffe des rotateurs (donc venu pour la rééducation d’une épaule), on peut proposer un Puissance 4 afin qu’il travaille en hauteur avec son épaule. Tout est possible avec de l’imagination !
Les modalités du métier sont expliquées par le gouvernement :
« Le métier d’ergothérapeute s’exerce aussi bien à l’hôpital, en clinique ou en ville. […]
Les ergothérapeutes sont titulaires d’un diplôme d’Etat qui se prépare en trois ans après le baccalauréat. L’institut peut être public ou privé : dans ce dernier cas, la formation est payante. L’accès se fait par concours ou après une 1ère année commune des études de santé à l’université. Les ergothérapeutes peuvent évoluer vers la fonction de cadre de santé ou accomplir un cursus universitaire en vue d’obtenir un master, voire un doctorat, dans la discipline scientifique de leur choix. Le plan Alzheimer a notamment prévu une augmentation considérable des quotas d’entrées en formation d’ergothérapeute pour tenir compte des besoins de la population vieillissante. »
Alors aujourd’hui, je remercie ma conseillère d’orientation qui m’a permis de trouver ma voie – même si c’est peut-être un peu par hasard. Et si ce métier vous intéresse, n’hésitez pas, c’est un métier fabuleux, avec – c’est appréciable – pleins d’offres d’emplois !
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Les Commentaires
Une cousine veut devenir ergothérapeute et elle a passé un bac pro ASSP (accompagnement soins et services à la personne). Pensez-vous que passer par une prépa est nécessaire ? J'ai lu dans l'article qu'elle n'est pas indispensable mais chaque parcours est différent et j'aurai aimé avoir l'avis de personne du métier. Merci pour votre aide et pour ce témoignage très instructif