Comment ? Les hommes hétérosexuels aussi seraient doués de sensibilité et chercheraient parfois plus qu’une pénétration pénis-vagin pendant une relation sexuelle ?
C’est en partie ce qu’a montré une étude dirigée par l’institut canadien SIECCAN (Sex Information & Education Council of Canada).
Cette enquête met à bas quelques clichés genrés autour de la sexualité, et met en avant une sexualité plus respectueuse des corps et du plaisir de chacun et chacune !
Relations hétérosexuelles : standards et clichés
Tout le monde le sait, les femmes sont sensibles et aiment les câlins, et les hommes tolèrent les câlins si ça leur permet de conclure.
Ou du moins, c’est le schéma dans lequel cette charmante société patriarcale et sexiste essaye de nous faire rentrer, et avec succès, parfois.
Heureusement, les années passent, les générations se succèdent, et la remise en question des standards autour de la sexualité hétérosexuelle évoluent.
Les femmes veulent jouir (quel toupet), et les hommes refusent de plus en plus d’être limités à leur statut de bite érectile.
Dans cette veine, l’entreprise productrice de la marque de préservatifs Trojan a commandé une étude au SIECCAN portant sur l’importance de s’octroyer du temps avant et après le sexe pour se câliner, s’embrasser, se toucher… bref, être proches et affectueux l’un envers l’autre.
6 minutes de préliminaires minimum
L’étude a été menée sur 1500 canadiens et canadiennes âgées de 18 à 24 ans et toutes orientations sexuelles confondues.
En les interrogeant sur leur satisfaction après un acte sexuel, il en est ressorti qu’en moyenne, il faut au minimum 6 minutes de « préliminaires » pour un rapport sexuel « vraiment satisfaisant »
.
56% des hommes et 55% des femmes interrogées ont même indiqué être encore plus satisfaits et satisfaites si cette proximité intime a lieu après le sexe, pendant 6 minutes ou plus.
Robin Milhausen, professeure sexologue qui a travaillé sur cette enquête, explique dans un article de Refinery29 :
« Souvent, on oublie l’opportunité qui nous vient de notre proximité après le sexe.
On est vulnérable, relaxé, on se sent vraiment connectés, et donc c’est le moment parfait pour des rapports intimes qui peuvent amener à une meilleure satisfaction sexuelle. »
L’étude montre aussi que même si les hommes préfèrent majoritairement les rapports sexuels avec des « préliminaires », s’il n’y en a pas, ils atteindront quand même l’orgasme.
Contrairement à 61% des femmes qui, si le rapport sexuel se limite au coït, ne jouiront pas.
Les « préliminaires », un concept douteux
Cette étude est intéressante puisqu’elle remet au centre de la relation sexuelle ce que nous appelons communément les « préliminaires », des pratiques sexuelles qui seraient secondaires et pertinentes uniquement en préparation d’une pénétration.
En Français, nous n’avons d’ailleurs pas de mot pour décrire des « préliminaires » qui auraient lieu après le « VRAI » acte sexuel, à savoir la pénétration pénis-vagin, puisque dans notre conception standard, ça n’aurait pas lieu d’être.
Robin Milhausen ajoute pour finir :
« Les personnes les plus satisfaites dans leurs rapports sont celles qui pratiquent une variété d’activités sexuelles…
C’est quelque chose de très simple que chacun peut faire et qui ne coûte pas d’argent. »
Et toi, est-ce que tu prends du plaisir sans « préliminaires », avant ou après le sexe ? Quelle place ont « les préliminaires » dans ta vie sexuelle ?
À lire aussi : L’égalité femmes-hommes au lit, c’est pour bientôt ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Je ne trouve pas mieux de dire "relations sexuelles", tu sous-entends que faire l'amour = pénétration. Je trouve ça bizarre, pour moi faire l'amour implique tout, puisque c'est partager, montrer son amour pour l'autre, ça englobe l'acte entier, qu'il y ait pénétration ou non ! Deux femmes, deux hommes ou autre (ou plus ^^) ensemble font l'amour !
Je ne suis pas très objective non plus : pour moi, le terme relations sexuelles enlève tout le côté émotionnel, j'ai l'impression que c'est un acte mécanique, peut-être réservé au domaine médical, qui se concentre sur les faits. Il n'y a pas la "beauté" de faire l'amour. Mais en contexte d'éducation, je comprends bien qu'il y ait des termes plus appropriés pour tout prendre en compte. Finalement la seule chose qu'il faut apprendre aux plus jeunes, c'est qu'il n'y a pas de règles dans l'intimité (mis à part le consentement, le respect), et que quelque soit le nom que l'on utilise, on est libre de faire tout ce qu'on veut, dans l'ordre qu'on veut, et qu'on n'est pas obligé de faire ce dont on n'a pas trop envie, même pour faire plaisir à l'autre. Aucun schéma n'est meilleur que les autres, et surtout pour soi-même, personne n'a exactement les mêmes envies, alors pourquoi suivre le plan comme tout le monde ?