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Être une star de l’opéra n’empêche pas le racisme policier : Pretty Yende en a fait l’expérience

Arrêtée avec brutalité par la police aux frontières ce lundi en France, la chanteuse lyrique Pretty Yende a dénoncé des commentaires offensants et des mauvais traitements sur les réseaux sociaux.

Qu’on y vive ou qu’on y passe, il n’y a rien de simple à être une femme noire sur le territoire français. Et ce, y compris quand on est une artiste qui y vient pour une tournée… En attestent les brutalités dont aurait souffert l’artiste sud-africaine Pretty Yende, star internationale de l’opéra et du chant lyrique, lors de son arrivée en France ce lundi.

Pretty Yende victime de brutalités policières et de commentaires racistes

Si Pretty Yende a posé ses bagages en France, c’est pour interpréter le rôle principal de l’opéra La Somnambule de Bellini au cossu théâtre des Champs-Élysées. Un évènement culturel situé dans les beaux quartiers de Paris, et qui se veut l’apanage des classes sociales les plus aisées.

Mais après l’atterrissage à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, l’accueil est plutôt violent. L’artiste de 36 ans aurait en effet été arrêtée par la police aux frontières, et placée en détention avec brutalité. Elle a pris la parole sur les réseaux sociaux avec un post Instagram, dans lequel elle détaille la situation.

« Les violences policières sont réelles, pour celles et ceux qui me ressemblent. […] Je suis chanceuse d’être en vie même après des mauvais traitements et des discriminations raciales odieuses, de la torture psychologique et des commentaires racistes dans un pays auquel j’ai donné tellement de mon cœur.

Ils ont dit qu’ils allaient m’emmener dans un “hôtel prison” en me regardant comme si j’étais une criminelle […]. J’ai demandé “Est-ce que je suis détenue ?” et il [le policier] m’a répondu oui avec impolitesse. […] J’ai été déshabillée et fouillée comme une criminelle, et mise en cellule dans le poste des contrôles aux frontières. »

Une expérience que Pretty Yende décrit comme traumatisante et violente

, dans une France où les contrôles au faciès et les violences policières touchent principalement les personnes perçues comme noires ou maghrébines.

L’évènement est atténué par une source policière anonyme dans un article du Guardian à ce sujet. Selon cette personne, Pretty Yende a été interrogée car elle ne possédait pas de visa pour entrer sur le territoire hexagonal, a été palpée (et non déshabillée) et interrogée « de manière standard ».

Une réponse qui ne peut que nous inviter à nous questionner sur la légitimité de l’usage de la violence envers les personnes racisées que les forces de l’ordre considèrent comme standard…

Une vague de soutien et d’applaudissements

Après le partage de son ressenti sur les réseaux sociaux, Pretty Yende a reçu une vague de soutien en ligne, renforcée à la fin de sa performance d’hier soir, qui a été saluée par une standing ovation au théâtre des Champs-Élysées.

Elle a par ailleurs remercié ses fans et ses soutiens sur Instagram, tout en précisant qu’elle s’estimait chanceuse de « ne pas avoir été interrogée brutalement ou torturée physiquement, comme c’est encore le cas pour d’autres de nos jours », avant d’exprimer son amour pour la France.

Une conclusion positive, de la part de Pretty Yende, mais qui ne manque pas de nous rappeler (comme l’écrivait Anthony Vincent il y a quelques jours sur Madmoizelle avec grande pertinence) que la classe n’efface pas la race.

À lire aussi : « L’utilisation du prénom Fatoumata pour faire rire est clairement de la misogynoir »


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

6
Avatar de Aida Djoupa
23 juin 2021 à 17h06
Aida Djoupa
Hello @evariste !
L'article et son titre ne s'interrogent pas sur les raisons de son arrestation, mais font état du racisme qu'a subi Pretty Yende, en France, de la part des forces de l'ordre.
Elle en témoigne sur son post Instagram en parlant d'"outrageous racial discrimination and psychological torture and very offensive racial comments", qui ont été cités et traduit dans l'article par "des discriminations raciales odieuses, de la torture psychologique et des commentaires racistes". De fait, une personne blanche n'aurait pas subi ces commentaires.
J'espère que cela éclaire ta question !
13
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