Avant, quand on envisageait le binge-watching de séries, on allait immédiatement et par défaut sur Netflix, où l’on était sûres et certaines de trouver un contenu adapter à son envie du soir.
Mais depuis quelques années, on constate une montée en puissance des propositions d’autres chaines et plateformes, parmi lesquelles ARTE, notre chouchoute.
Il faut dire qu’entre En thérapie l’année dernière, Nona et ses filles début décembre, et désormais Un mètre vingt, la chaîne est l’OVNI des offres gratuites, qui fait un pas de côté pour observer le monde sous des angles inexplorés !
Conteur d’histoires en tous genres, ARTE susurre à l’oreille des sériephiles — qu’ils et elles aiment l’humour noir, les comédies adolescentes ou les polars.
On ne peut que vous recommander tous leurs contenus, en particulier Un mètre vingt, la série argentine qu’on a ingérée en moins de temps qu’il en fallait pour le dire.
Un mètre vingt, de quoi ça parle ?
Créée par María Belén Poncio et Rosario Perazolo Masjoan, Un mètre vingt explore la rentrée au lycée de Juana, une élève de 17 ans en fauteuil roulant.
Toujours pendue à ses réseaux sociaux, elle a également une appétence particulière pour les applications de rencontre, où elle flirte avec des personnes de son âge. D’ailleurs, il y a un garçon dans sa classe qui ne la laisse pas indifférente et qui n’est pas indifférent à elle…
Par ailleurs, Juana devient rapidement la figure de proue d’un mouvement qui tend à imposer les cours d’éducation sexuelle au lycée.
En effet, et bien que les cours d’éducation sexuelles soient désormais obligatoires en Argentine, le proviseur refuse de leur en dispenser.
Avec ses deux amis, Julia et Efe, Juana va mener la révolution depuis son fauteuil, où elle observe la vie à un mètre vingt de hauteur.
Expérimentations amoureuses, sexuelles et sociales : Un mètre vingt raconte le quotidien d’ados bien décidés à vivre leur vie à fond, sans égard pour le qu’en dira-ton.
À l’occasion de la sortie de la série sur ARTE, on a volé un peu de son temps à Marisol Agostina Irigoyen, l’actrice principale du programme.
Marisol Agostina Irigoyen, l’actrice flamboyante de Un mètre vingt
Marisol Agostina Irigoyen vit en Argentine. De fait, nous n’avons pu nous entretenir avec elle qu’en visio, sur Zoom, ce qui n’a pas diminué le charme de cette rencontre.
On a commencé par la féliciter pour son rôle de Juana. Il faut dire qu’elle est éblouissante de naturel, et saisit par son interprétation archi-naturaliste.
Rien d’étonnant à cela, Marisol est un diamant brut, qui n’avait aucune expérience dans l’acting avant de tourner dans Un mètre vingt.
Madmoizelle : Marisol, racontez-nous la genèse de votre collaboration avec María Belén Poncio et Rosario Perazolo Masjoan. On a ouï dire que vous aviez postulé directement grâce à Instagram, dont est très friande votre héroïne ?
Marisol Agostina Irigoyen : Exactement. En fait, j’ai vu une annonce sur Instagram qui demandait de remplir un document et d’envoyer quelques photos. C’est ce que j’ai fait. Ensuite, ils m’ont répondu que j’étais sélectionnée pour un casting. Je ne pouvais pas y aller car il fallait voyager. Plus tard, il m’ont demandé de réaliser une petite vidéo que j’ai enregistré sur mon ancien téléphone, très vieux. Le résultat était horrible. Mais pour une raison que j’ignore, ils m’ont rappelée.
Un premier casting, on imagine que c’est stressant…
Pas vraiment. En réalité, il n’y avait pas vraiment d’enjeu pour moi. Je me suis juste dit : « Et si tu essayais quelque chose de nouveau ? »… Et c’est ce que j’ai fait.
C’était la première fois que vous jouiez dans une série. C’était même la première fois que vous jouiez la comédie !
Quand j’étais petite, j’ai essayé de prendre des cours de théâtre mais je n’ai pas pu continuer, pour plusieurs raisons. Le premier mois, du coup, on a eu beaucoup de répétitions mais aussi des cours de comédie avec un metteur en scène de théâtre. Il m’a appris beaucoup en très peu de temps. C’est un professionnel extraordinaire.
Ensuite, j’ai eu des répétitions avec d’autres acteurs. C’est pendant les répétitions que j’ai commencé à stresser ! (rires)
Cette expérience vous a t-elle donné envie de faire de la comédie votre métier ? Désirez-vous continuer sur la route de l’actorat ?
J’adorerais. Pour l’instant, du haut de mes 27 ans, je suis illustratrice. Je fais également un peu de traduction. Mais en effet, j’aimerais beaucoup désormais consacrer ma vie au cinéma ou au théâtre.
Dans Un mètre vingt, vous jouez une jeune femme qui expérimente pour la première fois le flirt, l’amour et le sexe. Y avait-il des personnes pour vous accompagner dans les scènes d’intimité, un coordinateur d’intimité par exemple ? D’autant que la série traite d’éducation sexuelle…
Déjà, pour tourner ce type de scènes intimes, nous étions en équipe réduite. Il n’y avait que peu d’acteurs, quelques membres de l’équipe technique et bien sûr les créatrices du programme.
Ces dernières se sont assurée que tout était fait pour que nous nous sentions en sécurité et à l’aise pour tourner ces scènes.
En parlant de sexe, et puisque c’est ce que dénonce Un mètre vingt, est-ce que vous avez pu vous-même constater les lacunes en matière d’éducation sexuelle dans votre lycée ?
Oui, complètement ! Je me rappelle d’un jour où une personne est venue nous voir en cours pour nous parler de tampons et de serviettes, mais c’est tout et c’était juste une fois… C’est quelque chose qui est en train de changer en Argentine, mais les discussions autour de ces sujets sont tout récents.
On a lu une Interview dans laquelle vous expliquiez vouloir faire en sorte qu’il y ait plus de visibilité pour les personnes en situation de handicap dans les séries et dans les films. Êtes-vous militante ?
J’hésite un peu car je ne suis pas ce qu’on pourrait considérer comme une militante très active. En revanche, la créatrice du show, Rosario Perazolo Masjoan, est une fervente activiste.
Vu le peu de rôles écrits pour les personnes en situation de handicap au cinéma et à la télévision, on imagine que vous vous sentez sous-représentée. Avez-vous pensé à prendre le taureau par les cornes et écrire vous-même des histoires plus inclusives ? De plus en plus de personnes qui ne se sentent pas représentées finissent par compléter leurs compétences en prenant cette voie.
Oui, tout à fait ! J’aime écrire des histoires. Mais pour une raison que j’ignore, plus l’histoire me concerne, plus elle est difficile à écrire…
Cela dit, maintenant que j’ai joué dans Un mètre vingt, j’ai vraiment envie d’écrire pour moi-même ainsi que pour d’autres personnes en situation de handicap. Je veux juste voir davantage d’histoires sur nous, qui nous concerne. J’ai l’impression que si NOUS n’écrivons pas des histoires pour nous, personne ne le fera. Ce qui est bien aussi. Nous sommes les principaux concernés.
C’est avec insouciance que Marisol nous a ensuite avoué qu’elle n’avait aucune idée de… quand sortait la série en Argentine ! Nous, on a de la chance : plus besoin d’attendre, l’entièreté du programme est d’ores et déjà disponible sur ARTE.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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