La nouvelle vidéo de la chaîne Et tout le monde s’en fout s’attarde sur la bienveillance, et accrochez-vous à vos neurones, parce que le fil de pensée va très loin.
Fabrice de Boni et Axel Lattuada, rejoints à l’écriture par Marc de Boni, se montrent très pédagogiques dans l’écriture, et très insolents dans les illustrations.
Ils nous expliquent la bienveillance et ses implications avec des mots simples, des scènes humoristiques, et surtout des commentaires ironiques et condescendants. Ça se mange sans faim.
La bienveillance, qu’est-ce que c’est ?
La bienveillance, c’est littéralement l’idée de veiller au bien. Alex prend ici l’exemple du système de notation à l’école, pour montrer l’absence de bienveillance d’une telle échelle de valeurs.
Ça ne veut pas pour autant dire que les notes, c’est Satan. C’est juste une explication et un exemple d’environnement dont la priorité n’est pas de cultiver la bienveillance.
Et pourquoi cultiver la bienveillance, me direz-vous ?
À quoi sert la bienveillance dans la société ?
C’est ce propos que j’ai trouvé particulièrement intéressant dans cette vidéo : la bienveillance est présentée comme un système qui pourrait être celui de notre société toute entière.
Plutôt que de développer un esprit de compétition — et dieu sait que j’adore la compèt, cultivons d’abord la bienveillance, c’est-à-dire une forme de sécurité psychologique.
Comme Alex l’explique : un cadre bienveillant est un environnement dans lequel les individus se sentent en sécurité pour prendre des risques. Ils osent donner leur avis, proposer une idée, émettre une critique, montrer leur vulnérabilité.
Ces environnements produisent les meilleures équipes de travail, et c’est assez logique : quand on est en sécurité, on peut prendre davantage de risques. Prendre des risques, c’est ce qui permet de se dépasser, de dépasser des attentes, des objectifs, de sortir des sentiers battus, bref : d’avancer.
Au final, la bienveillance et la compétition ne sont même pas des systèmes concurrents : le premier permet d’être meilleure dans le deuxième, c’est-à-dire de gagner tous ensemble, et pas les uns contre les autres.
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Pourquoi cette vidéo me parle autant ?
Si cette vidéo me parle tellement, c’est parce que j’ai le sentiment que le mot même de « bienveillance » tend à être perçu comme quelque chose de niais, de naïf, comme des bons sentiments pas très concrets.
Or, cette sécurité psychologique, j’en ai eu l’expérience au sein de madmoiZelle, et je la cultive désormais en tant que manager. Être bienveillant avec les autres, ça n’est pas compliqué du tout, à mon sens, c’est même très simple lorsqu’on est douée d’empathie (et à moins d’être psychopathe, on est tous et toutes douées d’empathie. À des niveaux divers, certes, mais ça se travaille).
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Ce qui est plus difficile, à mon avis très humble, c’est de cultiver la bienveillance envers soi-même. Alex aborde précisément ce point en fin de vidéo.
Si je n’arrive pas à être bienveillante avec moi-même, il est difficile d’être bienveillante avec les autres. Forcément, je vais projeter sur eux mes propres frustrations et insatisfactions.
Si le filtre de la colère me fait voir rouge, me fait me sentir incandescente, je suis alors incapable de faire preuve d’empathie. Je ne suis plus en contact avec mes émotions, je suis à la merci de ma colère. Et comme le dit si justement Alex :
« Si t’es en colère tout le temps, tu peux pas être bienveillant avec les autres ».
Je sais que la colère est une arme, une question de survie parfois. Mais ce que cette vidéo m’apprend, c’est qu’à l’image de nombreuses armes, elle peut se retourner contre moi si je ne sais pas l’utiliser à bon escient.
L’état de colère permanent a ceci de dommageable : il m’empêche d’atteindre et d’instaurer autour de moi ce climat de sécurité psychologique dont parle la vidéo.
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Les Commentaires
J'aurais tendance à voir le théâtre comme un sport d'équipe et ça peut vite être tendu. Entre ceux qui aimeraient se faire repérer par un grand producteur et les mélomanes... Du coup je ne vois pas cet univers comme bienveillant. Pour peu que t'aies chopé le rôle que tout le monde voulait...
Après j'ai une vision du théâtre très classique.[/QUOTE]
Oui il y avait une vraie bataille d égos dans ce cours...ce qui était curieux parce que c était le club de théâtre d une petite université, l enjeu n était pas énorme à la fin ,)