Le 6 mars dernier, Irvo Otieno, jeune homme noir de 28 ans, est décédé dans un hôpital psychiatrique de Virginie, après avoir été transféré d’une prison. Trois employés de cet établissement ont étés arrêtés jeudi 16 mars dans le cadre du décès. Sept shérifs adjoints avaient déjà été inculpés le 14 mars, pour « meurtre au second degré ».
Arrestation arbitraire
Pour mieux comprendre la chronologie de ce crime, tout commence le 3 mars. Ce matin-là, la police de la ville d’Henrico dit avoir repéré un possible cambriolage, et procède à l’interpellation d’Irvo Otieno de manière arbitraire. Ceci, devant sa mère, qui implore les agents de ne pas user de la violence, son fils traversant une crise liée à sa santé mentale.
Otieno est finalement placé en garde à vue et est transféré une première fois dans un hôpital. Selon la police, il serait devenu « physiquement agressif envers les agents ». Il est alors transféré dans la prison du comté d’Henrico et détenu pour trois chefs d’accusation : agression contre un agent des forces de l’ordre, conduite désordonnée dans un hôpital et vandalisme.
Habituellement sous traitement médicamenteux, il semble qu’Irvo Otieno n’a pas pu les prendre durant sa détention. Le 6 mars, il est transféré au Central State Hospital, établissement de santé mentale géré par l’État de Virginie.
Mort par asphyxie
C’est quelques heures plus tard que le jeune homme décède, durant le processus d’admission. Une vidéo de surveillance de l’hôpital montre qu’Irvo Otieno a été retenu au sol pendant 12 minutes par sept shérifs. Il est donc mort d’asphyxie après avoir été étouffé, conclut le rapport du médecin légiste.
La famille d’Irvo Otieno, qui a pu visionner la vidéo, affirme qu’il était calme. « Dans les vidéos, il n’entre jamais en confrontation avec eux. Il ne représente pas une menace pour eux. Il n’est ni violent ni agressif. Il est menotté, il a des fers aux jambes (…) Mais pourtant, vous le voyez être retenu si brutalement avec un genou sur le cou », a déclaré le frère de la victime.
« La maladie mentale ne devrait pas être votre ticket vers la mort »
Selon la mère d’Irvo Otieno, son « fils a été traité comme un chien, pire qu’un chien », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Avant de conclure : « La maladie mentale ne devrait pas être votre ticket vers la mort ».
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Les Commentaires
Je suis infirmière en psychiatrie.
Concernant les patients qui sont en prison, si ils sont hospitalisés, la police ne reste pas avec eux h24 (mais ils sont installés en chambre d’isolement, n’ont pas accès au reste du service hospitalier.)
Concernant la police, ça peut arriver que face à des patients agités +++ on les appels ( j’ai jamais été fasse à ce cas mais je sais que c’est possible pour en avoir discuter avec des collègues plus anciennes). Par exemple, j’imagine qu’une situation ou un patient est agité et menaçant +++, avec un couteau (qu’il aurait réussi à se procurer), la police serait appelé en renfort avant qu’on intervienne.