Pour le dernier épisode avant de partir en vacances, l’équipe d’Et Tout le Monde s’En Fout a choisi de traiter un thème bien polémique comme elle les aime : la religion.
Un peu de sémantique ne fait pas de mal
Cette vidéo aborde la question de l’origine de la religion, et de ses limites. Ou plutôt, de la manière dont nous la limitons.
Alex Lattuada, le comédien principal de Et Tout le Monde s’En Fout, commence par revenir sur l’étymologie et le sens du terme « religion », en le détachant de la foi.
Il explique que le « pourquoi ? » existentiel auquel les hommes et les femmes ont besoin de répondre pour trouver un sens à leur existence est ce qui caractérise la conscience.
De celle-ci a découlé la foi, c’est-à-dire la réponse à ce « pourquoi ». Peu importe quelle est la réponse, d’ailleurs ! Elle nous est propre à tous et à toutes, et peut se traduire par n’importe quelle croyance : croire en rien, croire en la science, ou croire en la religion.
Peu importe son intensité, aussi. La foi est le sens que nous trouvons à la vie dans tous ses aspects. C’est pour cela qu’Axel Lattuada arrive à la conclusion que la religion n’est qu’une expression de la foi, comme d’autres croyances ou la non-croyance.
Le besoin de sens est universel
En partant de ce principe que nous sommes tous et toutes concerné·es par le fait de croire en quelque chose, donc par la foi, Axel Lattuada déroule son raisonnement.
Cela signifie pour lui que les conflits ne viennent pas de la foi elle-même, mais de la volonté d’imposer sa foi
, ses croyances (ou sa non-croyance, encore une fois)(sans mauvais jeu de mots).
Or, puisque chaque individu apporte sa réponse à ce « pourquoi ? » universel, toutes seront inévitablement différentes. Même au sein d’une seule religion, il n’y aura pas deux croyant·es dont la foi est la même.
Sauf… lorsque la radicalisation s’en mêle. Car la radicalisation, c’est justement ça : imposer non seulement sa religion, mais aussi sa foi, dans la volonté que les gens qui nous entourent croient la même chose que nous, de la même manière.
Une de ses causes, selon Et Tout le Monde s’En Fout, c’est le trop grand décalage entre le monde qu’une personne voudrait voir et ce qui se passe réellement autour d’elle.
« On n’est pas censés avoir besoin que les autres croient les mêmes choses que nous pour y croire »
Car lorsque ce décalage est trop grand, la confiance en sa foi s’étiole, et ça peut être difficile à vivre. Pourtant, comme l’explique la vidéo :
« On n’est pas censés avoir besoin que les autres croient les mêmes choses que nous pour y croire. »
Puisque la foi est une réponse personnelle, nous ne devons pas nous attendre à ce qu’elle soit partagée par les autres. De fait, plutôt que de chercher à convaincre autrui, une solution serait de croire en nous-mêmes, pour ne plus ressentir ce besoin de contester les croyances de ceux et celles qui nous entourent.
D’ailleurs, c’est justement l’utilité de la laïcité qu’Axel Lattuada évoque : elle sert à permettre d’exprimer la religion comme à la remettre en question.
Et j’ajouterais qu’elle ne sert pas à l’interdire, pas à la condamner, pas à s’octroyer le droit d’être irrespectueux envers les personnes qui y croient ou n’y croient pas, pas non plus à l’instrumentaliser, ni à en privilégier une sous prétexte qu’elle serait plus ancrée culturellement que d’autres.
Non, le but de la laïcité est de permettre à toutes les croyances de coexister, du moment que l’expression de ces croyances respecte la loi. Elle autorise à les débattre, à échanger au sujet des réponses que nous apportons tous et toutes à ce grand « pourquoi ? », dans les limites du respect d’autrui.
Et la première manière de se sentir légitime dans ses croyances et/ou dans sa foi reste encore… de croire en soi.
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