« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », écrivait Lavoisier. Et en 2023, ça se confirme encore. Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports, une équipe de scientifiques japonais, menée par Siswanti Zuraida, a raconté avoir testé l’utilisation de couches de bébés, usagées, comme matériau de construction.
Des couches sales pour construire des maisons à moindre coût ?
Écologiquement et économiquement parlant, ça pourrait être une révolution. Quand on connaît le nombre de couches jetables qui sont utilisées dans les premières années de vie d’un bébé — entre 4 500 à 6 000 — et l’impact écologique que cela a, pouvoir les recycler de cette façon pourrait être un vrai pas en avant.
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Dans leur étude, les scientifiques japonais sont partis d’un constat, en prenant pour cible l’Indonésie : construire des maisons coûte cher, et les habitants les plus pauvres n’ont pas les moyens de se loger décemment, et habitent souvent dans des logements insalubres, ou des bidonvilles.
Mais cela pourrait changer, grâce à leur découverte : en effet, jusqu’à 40 % du sable présent dans les matériaux de construction pourrait être remplacé par des couches sales récupérées puis lavées, séchées et broyées. Ces résidus seraient ensuite mélangés à du ciment, du gravier, du sable et de l’eau.
En prenant l’exemple factuel d’une maison de plain-pied de 36 m², composée d’un salon, de deux chambres et d’une salle de bain, le pourcentage de couches utilisées varie, en fonction de la structure. Pour les murs porteurs, 10% de couches est utilisé. Pour les cloisons murales et tous les éléments non structuraux, c’est plutôt 40%.
Côté sanitaire, pas d’inquiétude, puisqu’après analyses, les chercheurs ont prouvé que le contenu microbien des couches traitées était « identique au béton conventionnel ».
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Les couches sales dans le bâtiment, une révolution écologique ?
Les couches jetables sont, malheureusement, un fléau pour la Terre. À elles seules, elles représentent 2 à 7 % du volume total des ordures ménagères domestiques. Quant au sable, utilisé pour fabriquer du béton, il est la deuxième ressource la plus exploitée au monde, après l’eau. D’après le World Economic Forum, en 2019, 50 milliards de tonnes étaient extraites de la terre, qui n’est pas capable de se reconstituer rapidement. Selon un article du Nouvel Obs, une « crise du sable » se présage.
Cette nouvelle technique pourrait être bénéfique pour la planète et le mal-logement, et donner un nouvel élan d’espoir dans tous ces domaines.
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