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Et si ne plus habiter ensemble résolvait vos problèmes de couple ?

Après avoir emménagé ensemble, certains couples décident d’arrêter leur vie quotidienne à deux… sans pour autant rompre. Une décision qui permet souvent de redonner un second souffle à leur histoire d’amour. 

Si certains et certaines ont profité des périodes de confinement pour consolider leur couple et emménager rapidement ensemble, d’autres à l’inverse ont eu besoin d’un retour en arrière. Vivre l’un ou l’une sur l’autre pendant ces périodes stressantes a rendu leur relation tendue…

Et plutôt que de rompre, ils ont fait le choix de décohabiter — pour continuer à s’aimer, mais autrement. 

Charge mentale et confinements poussent les couples à décohabiter

Laura, 29 ans, toulousaine, a emménagé au bout d’un an avec son compagnon, puis ils ont vécu ensemble un an et demi.

« Vivre les périodes de confinements dans le même appart, ça a amplifié notre problématique d’espace. Je travaillais dans le salon alors que lui pouvait profiter de la chambre d’amis, je manquais d’un espace à moi. »

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Mikhail Nilov / Pexels

La seconde raison qui a motivé leur décision de décohabitation il y a quelques mois est, sans surprise, celle de la répartition des tâches ménagères et la charge mentale qui y est liée :

« Nous avions beaucoup de mal à nous entendre sur ce sujet. Quand il se chargeait d’une tâche, comme les courses par exemple, c’était quand même à moi de faire la liste et réfléchir aux repas. J’ai essayé de baisser mes exigences et lui de faire des efforts, mais rien n’a marché.

C’était toujours moi qui essayais de trouver des solutions, il ne comprenait pas ma frustration. »

Si cette situation est courante chez les couples hétérosexuels, elle peut aussi s’inverser dans certains cas, comme chez Léa, qui explique à Madmoizelle :

« Mon mec est le coloc le plus difficile que j’ai eu, il est plus maniaque que moi en termes de ménage — il fallait par exemple que la vaisselle soit toujours faite immédiatement. Tout devait toujours rester propre. »

« Je craignais que la routine ne s’installe. On avait tendance à rester à la maison, cela jouait sur mon désir et notre intimité. »

Vivian, 25 ans

Comme Laura, l’une des raisons qui a motivé la décohabitation entre Léa et son compagnon est le manque d’espace :

« Nous avons emménagé ensemble dans l’appartement de 27m2 de mon copain, de manière provisoire avant la crise sanitaire, puis les confinements et ma situation financière ont fait que… nous y sommes restés. Nous nous marchions beaucoup trop sur les pieds. »

La jeune femme de 28 ans, habitant à Bagnolet (93), ajoute :

« Tout s’est accentué avec le confinement, je me suis rendu compte que dans un petit espace j’avais du mal à faire autre chose que ce qu’il faisait. Il avait aussi du mal à réguler ses humeurs du fait d’être l’un sur l’autre tout le temps, et moi de mon côté j’avais un besoin d’affection et de proximité qui était difficilement compatible avec son besoin de respirer ». 

Quand la décohabitation est un choix pratique

Loin de l’Île-de-France, pour la lyonnaise Sarah*, 28 ans, le choix de la décohabitation a surtout été une question pratique.

« Nous avions déménagé dans une maison en milieu rural ; moi, je voulais suivre des cours de céramique à Lyon et me reconnecter à la vie artistique urbaine. »

Sarah a ainsi pris une chambre en colocation en ville, et revient le week-end à la maison — où continue de vivre  son conjoint, qui est enseignant. 

Vivian, 25 ans, et son compagnon ont également franchi le pas de décohabitation pour des raisons pratiques :

« Nos horaires de travail sont différents, il est médecin et bosse parfois la nuit, alors pour éviter de me réveiller quand il rentrait, il dormait parfois dans la chambre d’amis. On se disait alors que cela ressemblait à de la colocation ! »

Une nouvelle dynamique de couple et « une chouette respiration »

La deuxième raison relevait de la stratégie de couple, confie Vivian à Madmoizelle.

« Je craignais que la routine ne s’installe entre nous. On avait tendance à rester le soir à la maison en mode pantouflard, par confort, cela jouait sur mon désir et notre intimité. » 

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Anthony Shkraba / Pexels

Comme les autres couples interviewés, le jeune homme a constaté que cette décohabitation « a fait du bien » à sa relation :

« On ne se voit pas tous les jours, on a réussi ainsi à créer un petit manque ; on s’envoie davantage de petits messages et des photos, on se fait des surprises, on retrouve notre relation du début… On ne parle plus des choses du quotidien comme les courses, mais davantage de nos journées, nos projets, nos discussions sont plus profondes. »

Constat similaire pour Laura :

« On arrivait moins à s’organiser des moments en amoureux, alors que depuis la décohabitation on se voit deux à trois fois par semaine, on planifie des sorties, on laisse le téléphone de côté pour profiter du temps ensemble ». 

« Nos parents ont d’abord cru qu’on se séparait, mais ils ont fini par comprendre. »

Vivian, 25 ans

Si dans un premier temps Léa aurait préféré louer un appartement plus grand avec son copain, elle a vite apprécié la décohabitation — « quand on se voit », affirme-t-elle, « c’est plus qualitatif qu’avant où on subissait le quotidien ».

Sarah a aussi constaté des effets positifs sur ce changement dans son couple :

« On a vite constaté tous les deux que cela nous faisait une chouette respiration. »

Le coût social et financier de la décohabitation

L’entourage de ces couples n’a pas toujours compris leur décision, confondue parfois avec une rupture — « Mon mec craignait qu’on donne l’image d’un couple en crise, et il est vrai que nos parents ont d’abord cru qu’on se séparait, mais ils ont vite fini par comprendre », raconte Vivian. Même expérience pour Sarah :

« Beaucoup de personnes se sont inquiétées pour notre couple, ou ne comprenaient pas ce choix (qui impacte nos finances). Mais pour nous ce qui est le plus important c’est d’être tous les deux heureux. »

Car décohabiter, cela aussi un coût et cela nécessite souvent de se contenter d’un logement plus petit qu’à deux. Sarah, Léa et le copain de Laura ont opté pour une colocation afin de limiter les factures ; Vivian, lui, ne gagne pas assez pour payer son loyer et bénéficie de l’aide financière de son amoureux.

Pour la suite, ces couples ne semblent pas totalement dégoûtés de la vie à deux et ne considèrent pas cette décohabitation comme définitive. Ils font des projets d’avenir en grand. 

« Notre rêve idéal serait de garder un appartement à Toulouse et une maison de campagne, pour pouvoir s’échapper quand on le souhaite », confie Laura. Même souhait pour Léa : « ce serait génial d’avoir deux endroits ».

Sarah et son conjoint ont, eux, « un projet d’habitat collectif avec des copains ». Ils ne veulent en tout cas, surtout pas s’enfermer dans un modèle. 

À lire aussi : Tout ce que deux ans de couple libre m’ont apporté

*Le prénom a été modifié

Crédit de Une : Ketut Subiyanto / Pexels

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Les Commentaires

28
Avatar de Rondgrigou
22 mars 2022 à 16h03
Rondgrigou
Oui c'est très chouette d'avoir tous ces témoignages très variés
J'habite seule parce que j'ai ultra besoin d'avoir mon espace, mes affaires, pouvoir être seule pour décompresser, et surtout pour bien dormir. J'étoufferais s'il y avait toujours quelqu'un dans les parages !
Je rejoins les témoignages de l'article : quand je vois mon chéri, ça me fait vraiment plaisir, on passe (souvent) un bon moment, on est contents de se retrouver, on se parle de nos vies... On se force pas à dormir ensemble non plus et il va volontiers dans le salon si à 1h du matin il ronfle trop fort pour que je m'endorme
Mais pour la charge mentale, finalement, je ne suis pas sûre qu'il y ait une situation plus idéale qu'une autre ! Certes là je fais mes courses, mon ménage et tout quand j'en ai envie. Mais quand il faut prévoir une sortie, des vacances, j'anticipe toujours, toujours plus que mon chéri (il fait les choses de bon coeur mais a beaucoup de mal à prévoir, et si je ne veux pas être dans la panade je ne me peux pas me reposer sur lui !)
(inversement, je sais qu'il est plus maniaque que moi donc si on habitait ensemble, c'est sûr que c'est lui qui ferait un max de vaisselle et de ménage)
J'ai l'impression que ça dépend donc vachement des individus.
En tous cas, vive la remise en question des modèles établis !
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