Un peu avant mes 15 ans, j’ai eu mes premières règles. Je ne sais plus combien d’années plus tard, ou si c’était la même année, toujours est-il que peu après, j’ai eu ma première contraception.
Douze ans plus tard, du haut de mes 27 ans, je réalise que je ne connais pas mon corps, ni mon cycle sans contraception hormonale.
Mon histoire, je souhaite vous la partager, car c’est celle de beaucoup de femmes et c’est l’histoire que j’aurais souhaité lire avant de me faire poser mon DIU au cuivre (stérilet), mes deux implants, et avoir pris la pilule.
À lire aussi : 3 conseils pour mieux gérer sa pratique sportive quand on a ses règles
La première fois que l’on m’a prescrit la pilule
J’ai 17 ans, je suis sous pilule hormonale, je vis en stress permanent pour me rappeler de la prendre. J’ai un réveil qui sonne TOUS les jours, parfois le matin, parfois le soir, pour me le rappeler. À cette époque, je ne connaissais pas encore le concept de charge mentale, et pourtant, je le vis à fond.
Qu’est-ce que j’ai peur de tomber enceinte, de me retrouver comme dans cette émission que je regarde sur MTV : 16 ans et enceinte et 17 ans et maman !
Et si je tombais enceinte sans m’en rendre compte ? Et si je faisais un déni de grossesse ?
À lire aussi : Le guide Madmoizelle des meilleures culottes menstruelles (6 testées)
L’implant et la promesse de ne plus avoir de règles du tout
J’ai 23 ans, je m’apprête à partir pour un voyage de 6 mois, seule, en backpack, à des milliers de kilomètres de chez moi. Le voyage va être roots. Je n’utilise plus de serviettes hygiéniques depuis 1 ou 2 ans. Je ne supportais plus cette sensation de bâche en plastique entre les jambes pendant mes règles. Oui, je parle de ces horribles serviettes qui ne respirent pas ! J’ai besoin que ça respire en bas aussi !
Alors depuis quelque temps j’utilise une cup ! C’est la révolution ! Je me sens mieux avec ! C’est simple, je n’ai plus l’impression d’avoir mes règles, je suis libre ET propre.
Mais avec ce voyage, je ne sais pas si j’aurais l’occasion d’avoir toujours les mains très propres pour changer la cup et de quoi la laver. Alors je pense mettre un implant. Sur le coup, je pense que c’est une idée géniale ! La promesse de ne plus avoir de règle me réjouit !
Ce serait même le rêve ! En plus, c’est une contraception longue, je peux le garder 3 ans et je n’ai plus AUCUNE charge mentale. L’implant diffuse automatiquement les hormones, il se charge de tout. C’est aussi la contraception la plus sûre.
Alors, GO, je me lance, je me fais poser l’implant. La pose se passe bien, une piqûre pour désensibiliser et on me le pose sans difficulté. Le bleu qui suivra sera très impressionnant, mais il ne sera pas accompagné de grandes douleurs.
Le voyage se déroule et je ne regrette pas ce choix ! C’est le voyage de mes rêves. Je n’ai pas eu de règles, ni aucun effet indésirable… Jusqu’à…
Deux ans et demi après la pose de cet implant, je commence à avoir des saignements. Que je qualifie de règles ou de spotting en fonction de leur quantité. Au début, cela ne me dérange pas… Puis cela commence à devenir long, j’ai des saignements pendant au moins deux semaines tous les deux mois et entre temps, il m’arrive d’avoir des mycoses.
Je me dis simplement qu’il doit être en fin de vie, c’est le signe que je dois le changer.
En plus, l’implant a migré, il n’est plus à l’endroit de la pose, mais se dirige vers mon coude et est très proche de la surface de ma peau. Il me gêne un peu.
J’ai 25 (presque 26), je renouvelle mon implant. Mis à part le fait que mon premier implant n’était pas idéalement placé, je n’éprouve aucune grosse gêne lors de la pose du second implant.
La pratique n’est pas agréable, je sens que l’on tire beaucoup pour le retirer, mais l’expérience n’est ni douloureuse ni traumatisante. Seulement, elle n’est pas agréable et très impressionnante.
Avec ce nouvel implant j’ai l’espoir de la belle époque : plus de règles, pas de charge mentale, le monde des Bisounours.
À lire aussi : Quand ton cycle menstruel fait aussi ses valises
Le retour des saignements : l’histoire qui se répète
Forcément, l’histoire se répète : j’ai des saignements très longs de deux semaines et plus tous les deux mois et quelques. Dès que j’ai ces saignements, je me sens triste, je ne sais pas combien de temps ils vont encore durer.
Je me protège par des protections hygiéniques de la biocoop. Elles sont bien plus agréables que ceux “mainstream” d’autres marques. Je sens que ça respire plus, j’ai moins cette sensation “bâche en plastique” mais je ne me sens pas à l’aise. Dès que je sors, je dois avoir des serviettes sur moi. Je ne sais jamais combien de temps ça va durer, la quantité de mon flux, ni quand ça va se déclencher. Je ne mets pas de cup, car mon flux n’est pas constant et suffisant.
Tout ça est ponctué de mycoses. Trois mycoses en un an. C’en est une tous les quatre mois. Ma réalité à ce moment-là, c’est deux à trois semaines d’inconfort par les mycoses auxquelles s’ajoutent environ au moins deux semaines de règles.
Dans une année, au total, ça représente au minimum 12 semaines terribles dans mon corps, soit trois mois dans l’année où je suis triste et mal de mon corps.
À lire aussi : « La vache ! » Ces députés découvrent les douleurs de règles (vidéo)
« Cette année-là, je suis vraiment mal dans mon corps de femme et je ne sais plus ce que je peux faire… »
Je veux que ça s’arrête. Moins d’un an après ce nouvel implant, je n’en veux plus, je n’en peux plus.
J’ai 28 ans, je fais le bilan : j’ai arrêté de fumer depuis deux ans, je fais pas mal de sport et j’aime ça, mais je ne connais pas mon corps de femme sans hormone. Cela fait au moins 10 ans que je prends une contraception hormonale et je ne suis pas capable de savoir ce que c’est qu’être sans hormone.
Pour couronner le tout, j’ai de moins en moins de libido et de sensation de mon corps…
Je me dis que quitte à saigner plus de deux semaines tous les deux mois autant que je découvre mon propre cycle menstruel.
Je veux connaître mon corps sans supplément, je veux être moi.
Alors, je me documente beaucoup, sur les différentes possibilités de contraception non hormonale qui s’offrent à moi.
À lire aussi : J’ai mes règles en rando et c’est un enfer : mon deuxième mois dans les Pyrénées
La découverte du DIU, ou stérilet en cuivre
Naturellement, une me tape à l’œil. Le DIU, dispositif intra-utérin au cuivre ! Sans hormone et sans prise de tête, car une fois que c’est posé, il n’y a plus à s’en soucier. Je le veux, il a tout pour me plaire.
Je lis tout à son sujet ! Je me documente sur sa pose et sur les effets possibles après la pose, ainsi que sur les effets du retrait des hormones. Je pose des questions à mes amies. Une seule d’entre elles a un stérilet. La pose a été compliquée, une forte douleur et les mois qui suivent elle découvre des règles plus hémorragiques qu’à son habitude. Depuis, elle doit faire attention à son taux de fer pour ne pas avoir de carence.
Ok, je prends note de tout ça.
Je décide d’en parler à mon docteur et gynécologue en qui j’ai pleinement confiance.
Elle ne me renseigne pas beaucoup, et moins que ce que je lis sur Internet, mais j’ai confiance en elle et je décide que ce soit elle qui me le pose.
Elle me prescrit le DIU Mona Lisa minicuivre que je me ferais poser le 3e ou 4e jour de mes règles, lorsque mon col sera déjà un peu ouvert. Elle me prescrit aussi de l’ibuprofène et un Spasfon à prendre avant la pose.
À lire aussi : À 37 ans, je me suis fait retirer l’utérus et c’était la meilleure des décisions
La pose du stérilet
Après quelque temps, je commence à avoir quelques spotting qui se traduisent par un flux de sang plus abondant que je qualifie de règle. Je conviens donc d’un rendez-vous avec mon médecin/gynécologue pour me faire poser le stérilet le vendredi de cette même semaine.
Le vendredi arrivé, je me présente, et elle m’explique la procédure. Elle va :
- Placer le spéculum pour qu’elle puisse regarder en moi, ce qui ne devrait pas faire mal. Je ne le crains pas, car j’ai l’habitude de cette procédure qui est réalisée à chaque visite gynécologique.
- Enfoncer une grande tige d’une vingtaine de cm dans mon col et taper le fond de mon utérus pour le mesurer. Elle me prévient que ce ne sera pas agréable et que ça peut même faire un peu mal, mais que c’est très bref.
- Puis elle le stérilet par mon col et le déploiera. Elle me prévient que ce moment peut être fort désagréable, mais il faudra tenir. Ça restera rapide.
Ce qui va suivre, je n’y étais pas préparée et je ne l’ai lu nulle part avant. Alors si vous me lisez pour ça, ouvrez grand vos yeux, je vous partage ce que j’ai vécu.
Je donne mon consentement et la procédure commence.
- Elle place le spéculum, “ce n’est qu’une formalité” ce n’est pas très agréable, mais ce n’est pas une surprise pour moi.
- Elle enfonce la tige pour mesurer mon utérus. Le passage de mon col n’est pas du tout agréable, mais c’est une épreuve clairement surmontable. Elle l’enfonce jusqu’au fond, WOOOOOW, une douleur fulgurante me traverse, je pousse un petit cri de douleur (je crois me souvenir). Elle me dit de tenir bon qu’elle va faire ça rapidement, j’ai l’impression que cet instant dure une éternité.
- Elle enfonce le stérilet jusqu’à toucher le fond (j’imagine), de nouveau, j’ai cette douleur terrible. J’ai l’impression que l’on me traverse l’utérus. Je pèse mes mots ! Je n’ai jamais eu une douleur aussi grave et aiguë à la fois. Elle me transperce (au sens figuré). D’instinct, et sans même réfléchir mon corps se recule, je crois qu’à ce moment mon instinct de survie prend le dessus. Il ne peut pas supporter cela. Je fonds en larmes. La douleur était terrassante. C’est de la torture, aucune femme ne devrait s’infliger cela. Mon docteur me dit “Ah vous avez bougé, mince ! Du coup, je ne sais pas si je peux retenter, en plus, je n’ai plus beaucoup de temps”. Elle semblait elle-même en panique et très embêtée par le temps, car c’était sa fin de journée… Je donne mon consentement pour réessayer le déploiement du stérilet.
C’est reparti pour un tour, les mêmes étapes, mais là, je dois absolument encaisser. Je vais atteindre mon but ultime, me connaître sans hormone tout en étant protégée. Alors je m’accroche…
Ce que je vis, je ne comprends pas que ce soit normal, que tant de femmes passent par là. C’est de la torture. Je m’accroche, elle déploie le stérilet, les larmes ne cessent de couler sur mes joues, j’ai tellement mal.
Je pense, “c’est sûr, elle est en train de me déchirer…”. Je pousse un cri pour absorber ce qui se passe. Ce sont les 2/3 secondes les plus longues de ma vie. J’ai vécu pleinement chacun des centièmes de seconde.
Le stérilet est en place, je suis sous le choc complet. Mes larmes ne cessent de couler même si je tente de garder bonne figure. Je paie, je sors.
Je fonds encore plus en larmes dans les bras de mon compagnon en sortant du cabinet.
Je suis littéralement traumatisée de ce qui vient de se passer, je n’arrive pas à comprendre ce qui vient de se réaliser. J’en parle à mes amies, puis à mes parents dans cette même journée et en parlant je me sens mieux.
J’en viens à la conclusion avec les jours qui passent que ce n’est pas normal ce que j’ai ressenti. Ce ne doit pas être la norme, car sinon tant de femmes ne se feraient pas poser ce dispositif de contraception, ce n’est pas concevable.
J’espère alors de tout mon cœur que mon corps acceptera cet inconnu, car il me paraît impossible de revivre ça…
C’est suite à cet événement que j’ai commencé cet article. Sans me douter de ce qui suivra…
Le début du calvaire
J’ai eu mal à au niveau de mon ovaire gauche tous les jours qui ont suivi la pose de ce terrible corps étranger. J’en ai parlé à mon médecin, c’est “normal” soi-disant, il n’y a pas à s’inquiéter.
Alors je continue ma vie et j’attends avec impatience mon écho-endovaginale qui permettra un mois après la pose d’attester de la bonne position du DIU.
L’heure de l’échographie arrive, je ne suis pas bien, et le verdict tombe : “DIU en bonne position. Kyste partiellement hémorragique de l’ovaire gauche mesurant 59,9 x 45,8 x 53,8 mm. Revoir le médecin traitant ou le gynécologue. À contrôler dans un mois”.
Mes douleurs sont donc réelles ! La pose du stérilet a perforé un kyste que j’avais à l’ovaire. Un kyste qui est en réalité plus gros qu’une balle de ping-pong ! Un kyste que je ne savais pas avoir avant la pose du stérilet, car aucune échographie n’avait été prescrite par mon gynécologue.
Un kyste qui est peut-être l’un des effets secondaires de mon précédent implant d’ailleurs…
Mon échographie a eu lieu lundi, vendredi de cette même semaine, je suis terriblement malade, je me sens fiévreuse, j’ai la nausée, je vomis, je rentre vite du travail et je me couche, rien ne va… Quelque chose ne tourne pas rond, j’ai mal à l’ovaire. Mon conjoint appelle le samu et celui-ci m’amènera à l’hôpital.
Mon kyste a explosé
Après des heures dans la salle d’attente, le soir, à me précipiter aux toilettes pour vomir à intervalles réguliers, une échographie m’apporte les conclusions suivantes : “rupture complète kyste de l’ovaire gauche, utérus rétroversé, DIU en place, ovaire droit vue normale, lame d’épanchement”.
Le risque, c’est que mon ovaire se retourne par la grosseur de mon kyste, heureusement rien de tout ça n’arrivera. Après des antidouleurs et une intraveineuse pour me réhydrater, je peux rentrer chez moi.
S’ensuit une semaine de douleur intense, rien n’y fait, ni le Tramadol, ni la Codéine… Je souffre encore une fois, et ce ne sera que le début de deux années de souffrance, c’est à moi de faire mes recherches pour obtenir des médecins le bon traitement. Des antibiotiques me remettront sur pied. J’avais donc une petite infection suite à la rupture du kyste ?
Une chose est sûre : je suis traumatisée par la pose de ce stérilet, j’ai senti que l’on me transperçait et ce n’était pas un cauchemar, mais bien la réalité. On a perforé mon kyste ovarien lors de la pose de mon stérilet et je me suis fait disputer par mon gynécologue, car j’ai osé bouger alors qu’elle me perforait.
Ma vie reprend son cours… Enfin presque ! Puisque…
- Nausée
- Vomissement
- Douleurs à mon ovaire gauche
- Brouillard mental
- Mal de tête
- Migraine
Voici la liste des symptômes qui vont me poursuivre pendant deux ans.
J’ai maintenant 29 ans et j’ai beaucoup souffert. J’ai souffert de la non-écoute des dizaines et des dizaines de médecins et de spécialistes qui n’ont pas su m’écouter, m’aider et m’accompagner dans ce long voyage de deux ans avant que je ne trouve la solution à tous mes maux.
Pendant deux ans, j’ai tenté de trouver de mille et une façons la cause de mes symptômes. J’ai d’abord cru que c’était un trouble hormonal, puisque c’était mon kyste le responsable de tous mes troubles.
J’ai été voir des médecins généralistes, des gynécologues, des sages-femmes, un ORL et pour finir, j’ai été suivi par un neurologue spécialisé dans les migraines.
J’ai tout tenté :
- Dépenser des centaines d’euros en naturopathie, accessoires et médicaments : gélules de Gattilier, Sauge et huile d’Onagre, riboflavine, bandeau anti-migraine…
- Réaliser des dizaines d’examens : de multiples échographies pelviennes, prises de sang, des IRM cérébrales et des sinus, des scanners…
Rien n’explique que je suis de plus en plus terrassée par des migraines, qui s’accompagnent bien souvent avec des vomissements et un alitement dans la pénombre et sans un bruit.
Certains jours, à certaines heures aléatoires, je ne peux pas poser pied à terre sans être malade. Je suis hypersensible au bruit, même la voix de mon conjoint me fait mal, ça me rend si triste… Tout peut être facteur de déclenchement d’une migraine. Le sport, la tristesse, la joie, le trop-plein de sommeil, le manque de sommeil. J’ai même des crises qui se déclenchent dans mon sommeil.
Dans mon quotidien, je suis maintenant aussi hypersensible au bruit et aux odeurs.
Mes semaines, sont de plus en plus souvent compliquées, j’ai une brume mentale qui m’indique qu’à tout moment une migraine va se déclencher. Avec le temps, les crises sont de plus en plus régulières.
Jusqu’au moment où je n’en peux plus, c’est trop, à partir de juillet, j’ai des crises toutes les semaines, deux à trois jours par semaine. J’ai des pensées noires, je me fais peur, j’ai peur que ma vie reste ainsi… Je ne pourrais pas le supporter, tous mes plaisirs sont en partie gâchés par ce mal chronique.
Une sage-femme m’avait dit quelques mois plus tôt : “on ne peut rien pour vous, essayez peut-être l’acupuncture…” C’est brutal, je suis affligée par le manque d’empathie et de solution. Je ne veux pas un simple traitement qui ne m’aidera sans doute pas, comme tous ceux précédents. Je veux qu’un médecin trouve la raison, la source, l’élément déclencheur de ce changement de vie…
J’explique en pleurs à mon neurologue que je consulte depuis plusieurs mois maintenant. Je décris l’aggravation de mes crises et de leur fréquence. En plus des triptans que je prends toutes les semaines, ce plusieurs fois, il me propose de commencer un traitement quotidien : le Laroxyl.
Le Laroxyl, est un antidépresseur qui a une indication dans le traitement de fond de la migraine et d’autres maux de tête apparentés (appelés céphalées de tension). Dans ces indications, il est alors utilisé à des doses beaucoup plus faibles que dans le traitement de la dépression.
Wow wow wow… Ça, c’est du gros traitement à mes yeux ! Suis-je prête à me lancer dedans alors que je ne connais pas la cause de mes douleurs ?
On arrête tout et on fait le point ! Que s’est-il passé il y a deux ans ? Moment à partir duquel tous mes symptômes ont commencé.
Certes, j’ai eu un kyste à l’ovaire, et probablement un chamboulement dans mon corps, mais quoi d’autre ?
Je mange très bien, j’ai une pratique sportive régulière hebdomadaire, je ne bois pas ou lorsque c’est le cas de manière très raisonnable…
Ah ! J’ai arrêté les hormones en retirant l’implant… OK… Mais deux ans après ça me semble étrange que mon corps n’ait pas repris le dessus…
OH ! Je me suis fait poser un stérilet en cuivre !
Et si j’étais intolérante au cuivre ?
Et si mon corps était perpétuellement en réaction inflammatoire ? Ça pourrait tout à fait expliquer que plus le temps avance, pire les symptômes sont.
Je dois tenter de croire en cette dernière chance de retrouver une vie paisible, avec des journées de travail classiques et une vie personnelle apaisée.
Je prends rendez-vous le plus rapidement possible chez une sage-femme. Je veux me faire retirer ce corps étranger le plus rapidement possible. J’ai la conviction profonde qu’il est la source de mon mal-être et de mon malheur, je suis à bout, c’en est trop ! Je ne veux pas m’abîmer avec un traitement quotidien à base de puissants médicaments, il faut que je tente toutes les possibilités avant.
Le lendemain de mon 29e anniversaire, je vais chez la sage-femme, je lui explique tous mes symptômes et mon souhait de retirer ce T en plastique et en cuivre de mon utérus qui semble être le catalyseur de mes souffrances. Elle semble dubitative sur le lien de causalité entre mes douleurs et cet objet, mais consent à le retirer.
Il suffira d’un coup sec et d’une douleur pour le retirer.
Je n’en reviens pas que ce soit aussi barbare comme pratique ! Pourquoi ne pas faire ce geste médical sous anesthésie, décontractant musculaire ou gaz hilarant ? On le fait bien pour remettre une épaule, pourquoi pas pour ce genre de pratique invasive ? Je suis scotchée.
Je me suis offert le plus beau cadeau possible, deux ans (à quinze jours près) après la pose de cet objet de torture, au lendemain de mon anniversaire, je suis libre !
Alors que je vous écris, plus d’un mois après le retrait du DIU cuivre, tous mes symptômes ont DISPARU de ma vie !
Plus de migraine, de mal de tête, de nausée, de vomissements, sensibilité au son, à la lumière et aux odeurs. Plus de brouillard mental, de pensées noires.
Je suis de nouveau moi
Je peux faire du sport, faire du vélo, me coucher tard, me réveiller tôt et tant d’autres choses sans craindre d’être assommée et paralysée par une crise !
Le DIU a failli m’enlever ma vie ou tout du moins ma joie de vivre. Ainsi que l’on fait tous les autres modes de contraception précédents.
Si la pose de DIU n’avait pas été aussi traumatisante, j’aurais eu des soupçons plus tôt. Je crois que l’idée de le faire retirer me terrifiait. Je me disais aussi que si j’avais enduré tant de douleur pendant sa pose, je devais le rentabiliser et l’utiliser jusqu’à sa date de péremption, 5 ans plus tard. Ma douleur ne pouvait pas être vaine.
Voici ce que j’aurais aimé lire à mes 15 ans :
“Je ne saurais à quel point vous déconseiller de vous faire poser des dispositifs dans votre corps.
– Si tu te fais poser un implant contraceptif, sache qu’il pourrait endormir tes sensations et pourrait finir par te causer de longs saignements et même des kystes ovariens.
– Si tu te fais poser un DIU en cuivre ou hormonal, sa pose et son retrait pourront t’être très douloureux et traumatisants. Tu pourrais aussi souffrir quotidiennement, suite à une intolérance.
Je crois que le corps n’est pas fait pour vivre avec un corps étranger.”
Si j’avais lu ces mots, j’aurais certainement fait d’autres choix ou tout du moins fait un choix d’une manière plus éclairée.
En synthèse, les contraceptions féminines sont pour moi très invasives et barbares. En ce qui concerne le système médical, j’ai la conviction maintenant que les professionnels de santé ne cherchent qu’en premier lieu à apporter des traitements sans remonter à la cause racine des problèmes. Il ne reste que nous-mêmes pour enquêter sur nos maux et nous protéger.
Prenez soin de vous !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.