En 2021, un rapport de l’organisation Women UK avait indiqué que 97% des femmes britanniques âgées de 18 à 24 ans auraient été victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public.
Ce pourcentage avait alors été largement relayé sur TikTok, devenant un symbole pour dénoncer et lutter contre les violences sexuelles, notamment après la mort de Sarah Everard, une jeune femme enlevée et tuée par un policier le 3 mars 2021.
C’est le maire de Londres, Sadiq Khan, qui est à l’initiative de cette campagne contre le harcèlement de rue : #HaveAWord.
Une « épidémie de violence » au Royaume-Uni
Sur le site de la mairie, il est expliqué :
« Dans ce pays — et dans notre ville —, nous sommes confrontés à une épidémie de violence contre les femmes et les filles.
Au Royaume-Uni, un homme tue une femme tous les trois jours. Nous pouvons changer cela. Nous avons besoin de changer ça.
Et en tant qu’hommes, cela commence par réfléchir à notre propre comportement et à la façon dont nous voyons, traitons et parlons des femmes.
Nous avons tous la responsabilité de faire entendre notre voix pour aider à assurer la sécurité des femmes et des filles. »
Le clip a pour la première fois été diffusé le lundi 14 mars, lors de la mi-temps d’un match de foot opposant des clubs londoniens.
Le spot : la violence envers les femmes commence avec des mots
La nuit à Londres, un groupe de mecs dans une épicerie, visiblement un peu éméchés, se bousculent et rigolent. Dans la rue, deux amies se quittent après une soirée.
La bande de mecs repère la fille, désormais seule, et commence à lui parler, de façon un peu grossière. On sent vraiment qu’elle n’a pas envie qu’on lui parle.
Puis l’un d’eux se met à être agressif, en mode : « Tu boudes ! Pourquoi tu réponds pas ? Tout ce que je fais, c’est être gentil ». Heu nope, il est clairement en train de la harceler.
L’un des mecs présents est gêné par la situation. Petit aparté, il est devant un miroir, et se dit qu’il faut agir. La jeune fille est poussée dans ses retranchements, au bord des larmes.
Et il finit par intervenir, arrête son pote, ouf, ça devenait intenable. En larmes, la jeune fille regagne son taxi, soulagée.
La violence commence par des mots
À la fin de la vidéo, un sous-titre apparaît :
« La violence des hommes envers les filles et les femmes peut commencer avec des mots. Mais ça ne s’arrête pas forcément. »
Ensuite, ce message est destiné aux hommes :
« Faites le point avec vous-même puis parlez à vos potes. »
Au lieu de blâmer les femmes, leur tenue, leur silence… pourquoi ne pas effectivement s’interroger sur son propre comportement quand on est un homme : que l’on agisse de manière incorrecte et toxique soi-même ou que finalement l’on cautionne, en n’agissant pas, lorsque cela se déroule sous nos yeux.
Bien sûr les femmes n’attendent pas l’intervention d’un chevalier servant pour voler à leur secours, mais la majorité silencieuse, qui se tait, contribue au problème, et toute intervention est bonne à prendre ! Les hommes sont souvent en position de force. Il faut que la peur et la honte changent de camps, qu’elles s’insinuent du côté des agresseurs.
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Image en une : © site mairie de Londres/campagne contre le harcèlement
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