Le goûter est-il un repas indispensable ? La période entre Noël et le jour de l’an n’étant qu’un éternel casse-croute, le moment est parfaitement choisi pour répondre à cette question capitale, dont la réponse négative ternirait à jamais nos fins de journée.
Alors goûter, qui es-tu ? Et à qui te destines-tu ? Livre-nous tes secrets !
Une tasse de chocolat chaud avec votre goûter ?
Le goûter fait son entrée sur la scène gustative à la Révolution française, quand une petite collation est introduite entre le déjeuner et le dîner. Au micro d’Europe 1, Jean-Pierre Corbeau, sociologue de l’alimentation, nous explique que cette collation se popularise au moment où le chocolat chaud et le café se développent et deviennent accessibles au grand public, au XIXe siècle.
À cette époque pourtant, la composition du quatre heures dépend encore de l’origine sociale du mangeur et des aliments à sa disposition. Toujours, selon le sociologue, plus on se rapproche du 21e siècle, plus le goûter (tel qu’on le connaît aujourd’hui) apparaît dans nos types de sociétés.
À notre époque, le goûter pour tous est sucré, réconfortant et avant tout destiné aux enfants. Et nous les adultes, alors ?
Le goûter, c’est pour tout le monde ?
Dès que les plus petits adoptent un rythme alimentaire plus proche de celui des adultes, ils doivent goûter. Selon le médecin nutritionniste Patrick Serog, le goûter est « une nécessité physiologique pour les enfants qui ont besoin d’une collation dans l’après-midi pour pouvoir continuer leur activité de manière sereine. Le quatre heures représente un apport énergétique substantiel qui est nécessaire, d’autant plus que la dépense énergétique de l’enfant va croître au cours de son enfance. »
La tradition du goûter doit suivre nos trésors jusque dans l’adolescence, quand cette dépense énergétique augmente de façon encore plus considérable.
C’est le seul moment dans la vie où il y a une dépense énergétique absolument faramineuse.
Patrick Serog, Europe 1, 26 décembre 2022
Et nous les adultes, alors ? Si nos trois repas quotidiens couvrent nos besoins nutritionnels, cela ne signifie pas que l’on ne peut pas goûter, tant que les différents apports nutritifs s’équilibrent au cours de la journée.
En bref, bonne nouvelle générale : tout le monde peut goûter, et pour certains, c’est même obligatoire. Ça tombe bien, il reste de la bûche et des mandarines !
Crédit photo image de une : Alliance Image
À lire aussi : 3 recettes des meilleurs sablés de Noël du monde
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Manger c'est aussi lié à l'éducation, au milieu social, à l'identité, à l'image de soi, au plaisir, à la culture, aux relations, à la santé mentale, à la politique de son pays... Un bourge ne mange pas pareil qu'un pauvre, un suédois ne mange pas pareil qu'un ouzbek, un étasunien dans un désert alimentaire (je crois qu'on appelle comme ça les lieux où il n'y a aucun fruit légume et que de la merde à manger) ou un français à la campagne... Et puis selon sa personnalité, les moments de la vie, les contextes de repas, tout peut changer pour une même personne.
A une période j'étais devenue à fond healthy life, j'avais même perdu beaucoup de poids, parce que dans ce contexte c'était assez simple pour moi de suivre mon indignation face à l'industrie agro-alimentaire (que j'ai toujours, je pense vraiment qu'on nous sert beaucoup de choses nulles à manger et qu'il y a des gens qui n'ont aucune honte à se servir des pires bassesses pour vendre leurs conneries). Le souci c'est que du fait de mon histoire personnelle, de l'organisation de ma vie et de soucis de santé mentale, je ne peux pas vivre qu'en suivant ce qui est sain. On peut même facilement constater que chercher à manger le plus sain possible ça me fait du mal sur le long terme à cause de la culpabilité qui vient forcément quand je ne mange pas "bien". Il y a des périodes où je stresse, où je n'ai pas le temps de cuisiner, où je sors beaucoup avec les copains, alors je me laisse aller à manger riche et sucré et indus.... et c'est comme ça, en faisant de mon mieux. La solution c'est juste de lâcher prise pour éviter les compulsions ou l'auto-appitoiement, sachant qu'en plus la santé est à voir de manière générale : est-ce que je me sens bien dans ma tête ? Est-ce que je me bouge un peu ? Est-ce que le reste de ma semaine je vois des légumes ? Quelles sont mes sensations corporelles ?... Il y a plein de gens en bonne santé qui mangent des cookies granola, des plats surgelés et des raclettes herta, la plupart des gens cherchent juste un point d'équilibre.
J'apprends à accepter qu'on ne peut pas tout maîtriser, que manger ne sera jamais purement alimentaire et que c'est comme ça pour moi. D'ailleurs je pense que l'healthy life poussée à l'extrême fait du mal aux gens. C'est quoi ce truc de devenir complètement obsédé par le sain et même le lâcher prise, au point que des trucs qui devraient être juste empiriques et intuitifs sont transformés en des principes complètement rigides et obsessionnels. L'autre jour je suis rentrée chez Nature et découvertes et j'ai eu l'impression de rentrer dans une secte du bien être, et la bouffe healthy avait l'air d'être un truc complètement religieux, des livres sur : manger sain en 1 mois, faire du yoga une fois par jour, écrire ses pensées tous les matins, ouvrir ses chakras en 6 leçons... Je me suis dit qu'il y avait un truc qui allait mal avec notre génération franchement, et qu'on a juste un souci avec le fait de lâcher prise, mais réellement, pas avec des manuels pour lâcher prise !