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Culture

L’escrime – Les madmoiZelles & leur sport

L’escrime est l’un de ces sports dont les médias ne parlent quasiment pas. madmoiZelle a décidé de se pencher dessus à l’occasion des JO de Londres !
escrimemmzL’escrime est un sport indissociable des Jeux Olympiques : ces derniers, remis au goût du jour par le Baron Pierre de Coubertin en 1894 avec la création du Comité International Olympique, ont eu lieu pour la première fois en 1896 à Athènes. L’escrime était au programme dès cette première édition.

L’escrime est un sport de combat, à un contre un, où le sportif doit toucher son adversaire avec une arme sur une piste délimitée (14 mètres de long sur 2 mètres de large). Les deux escrimeurs ont leur combinaison reliée à un système électronique (d’où le fil qu’ils ont dans le dos) qui permet de signaler, à l’aide d’une lumière de couleur, qu’un des escrimeurs a été touché par son adversaire.

En escrime, il y a 3 armes différentes : l’épée, le fleuret et le sabre. Selon l’arme utilisée, les règles ne sont pas les mêmes, par exemple on ne peut pas toucher son adversaire n’importe où (plus de détails plus bas dans les interviews de madmoiZelles) :

escrimearmes— Source : FFE

La première apparition de l’escrime féminine aux Jeux Olympiques se fait en 1924 avec le fleuret féminin. Puis l’épée féminine en 1996 et le sabre féminin en 2004. Actuellement, il y a 5 épreuves masculines (fleuret solo, épée solo & par équipe, sabre solo & par équipe) et 5 épreuves féminines (fleuret solo & par équipe, sabre solo & par équipe, épée solo).

Les règles des assauts (duels) sont expliquées plus bas par nos madmoiZelle escrimeuses.

Voici un extrait d’un match entre le français Fabrice Jeannet et le russe Pavel Kolobkov (épée) :

http://www.youtube.com/watch?v=-D8_MfXym8M

Qu’en disent les madmoiZelles qui pratiquent ?

Trois madmoiZelles aux armes affutées témoignent aujourd’hui pour vous parler de leur pratique de l’escrime : Justine, 22 ans, 8 ans de pratique, licenciée dans un club de la région Centre ; Emmeline, 16 ans, bientôt 3 ans de pratique, licenciée au club de Blagnac et Margot, 17 ans, 7 ans de pratique, licenciée à L’Espadon Lourdais, à Lourdes (65).

>> Quelles sont les qualités nécessaires à la pratique de l’escrime ?

– Margot : « Endurance, résistance (un assaut peut durer jusqu’à 9 minutes !), vivacité, équilibre, souplesse et réflexes, mais aussi maîtrise de soi sont les maîtres mots. »

– Justine : « Il faut aimer se dépasser, être assez discipliné, ne pas avoir peur de se faire un peu mal ! »

– Emmeline : « Je pense qu’il y a une énorme part de qualités morales pour réussir dans ce sport, parce que ça peut être très stressant et on peut facilement se déconcentrer. »

>> Quelles sont les valeurs que vous a appris la pratique d’escrime ?

– Justine :

« Le respect et la courtoisie. Ce sont les premières valeurs véhiculées par l’escrime, de part son origine. On salue son adversaire et l’arbitre avant le début du combat, on se serre la main et se remercie à la fin du combat, on appelle son maître d’armes Maître… »

– Emmeline : « Le respect est vraiment primordial, parce qu’on est en permanence en confrontation directe avec les gens (comme dans tous les sports de combat) et on peut pas s’en sortir si on refuse de s’entendre avec les autres.  »

– Margot : « À l’escrime, nous passons également des blasons (blason jaune, rouge et bleu – et vert pour les arbitres). Ils consistent en l’apprentissage de règles sur le savoir-vivre, les armes et les règles. Tout cela fait de l’escrimeur quelqu’un de droit, respectueux et courageux. »

escrimemargot— Margot & ses coéquipières

>> Le matériel nécessaire à la pratique de l’escrime (arme, combinaison, casque…) est-il un gros investissement budgétaire ?

– Justine : « C’est assez cher, effectivement, mais en général au début les clubs proposent de louer les tenues, le masque et l’arme. Ils demandent juste d’acheter le gant, les chaussures, les chaussettes montantes et, selon l’arme, les fils de corps et de masque (habillage électrique). »

– Margot : « À la charge du tireur, on peut en effet compter un gant (dans les 7€), des chaussettes blanches hautes (dans les 5€), un bustier pour les filles (dans les 35€), et des tennis. »

– Emmeline : « La tenue complète coute, suivant la protection, entre 180 et 350 euros je pense. Rien que mon pantalon fait 140 euros ! Le masque : minimum 90 euros. Une arme : 75-90 euros. »

>> Quelles sont les différences notables entre les 3 armes ?

– Margot : « La morphologie de l’arme elle-même (le fleuret est fin et précis ; l’épée est plus lourde avec une grosse coquille ; le sabre possède une grande coquille qui revient sur la main) ; les parties de l’arme utilisées pour toucher (uniquement avec la pointe pour le fleuret et l’épée ; avec la pointe et la lame pour le sabre) ; les parties du corps valables (au fleuret, c’est le tronc ; à l’épée, c’est tout le corps ; au sabre, c’est tronc, bras et masque). »

– Justine : « Avec le sabre, ce sont des assauts très rapides, très intenses. Avec l’épée, ce sont des assauts plus longs, on observe l’adversaire, on le pousse à se découvrir pour pouvoir toucher seul. »

– Emmeline : « D’un point de vue d’épéiste : le fleuret c’est trop lent, et le sabre c’est trop bourrin ! Plus sérieusement, chaque arme a ses particularités, et si on aime pas trop les contraintes, l’épée c’est bien parce qu’il n’y a pas de convention (priorité à l’attaque). Le fleuret sera plus technique, la zone à toucher étant considérablement réduite. Et le sabre.. Bon définitivement, c’est une arme de bourrin ;) »

>> Comment se déroule une compétition en général ? Quelle est l’ambiance qui y règne ?

– Justine : « Les combats se déroulent en 3 manches de 3 minutes chacune, ou jusqu’à ce qu’un escrimeur ait marqué 15 touches le premier. Dans les épreuves par équipes, trois escrimeurs (plus un remplaçant) se relaient par phases de 5 points pour obtenir un total de 45 points (neuf assauts, 3 par escrimeur, donc). L’arbitrage se fait en français, même lors des compétitions internationales, car c’est la langue officielle de l’escrime ! Il y a comme dans toute compétition des phases de poules puis un tableau d’élimination directe. »

– Emmeline : « Les compétitions de ligue/zone sont beaucoup plus zens, l’ambiance est très bon enfant et on se connait toutes, alors à force ça tisse des liens. Par contre en national, c’est pas vraiment pareil. Disons qu’il y a un objectif beaucoup plus grand : se faire reconnaître comme un(e) bon(ne) escrimeur(se) donc les enjeux sont plus grands, et les égos se développent. »

– Margot : « En ce qui concerne l’ambiance, je trouve ça vraiment top. Il y a un esprit de compétitivité, des cris, des pleurs, de la joie, mais s’ajoute à ça beaucoup d’entraide, les liens du club s’y resserrent. On y fait également beaucoup de rencontres ! »

>> Quel est le niveau global des escrimeurs français dans les compétitions mondiales ? Quelles seront les chances françaises lors des JO de Londres en été prochain ?

– Justine : « Les français sont plutôt bons au niveau international notamment en épée et en sabre, ils sont présents à toutes les compétitions et à toutes les épreuves hommes et femmes aux JO en général. L’escrime est le sport qui rapporte le plus de médailles aux JO d’été depuis quelques années il me semble ! J’espère que les Français et les Françaises continueront sur leur lancée à Londres ! »

Infos et liens


Les Commentaires

1
Avatar de tipou
2 février 2012 à 17h02
tipou
Merci beaucoup pour cet article !! J'ai moi même pratiquer le sabre pendant 1 an et je meurt d'envie de reprendre !! :rotate: Il y avait une super ambiance et beaucoup de respect comme précisé dans l'article ! Un vrai bonheur ! Courez y ada:
0
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