Parmi les livres pour enfants qui vous ont marqués lorsque vous étiez enfants figurent peut-être les péripéties d’Ernest et Célestine.
Le gros ours et la petite souris sont nés du pinceau de l’auteure et illustratrice belge Gabrielle Vincent, dans les années 80. Je vous propose un petit retour en enfance, au cœur du cocon tout doux de nos deux compères.
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L’amitié entre un gros ours et une petite souris
Les liens qui unissent cette petite souris et ce gros ours que tout oppose sont très particuliers.
Un gros ours timide qui serait ami avec une petite souris volubile, cela paraît impossible tant tout les oppose. Et pourtant, c’est le cas d’Ernest et Célestine !
Les liens qui les unissent sont très particuliers : Ernest est un ours qui vit dans la précarité. Alors qu’il était balayeur de rue, il trouve Célestine, abandonnée dans une poubelle.
Il la recueille, s’en occupe et finit par ne plus pouvoir se séparer de ce petit être qui lui apporte de la douceur et du bonheur dans son quotidien. Cet épisode est raconté dans l’un des plus beaux albums de la série, La Naissance de Célestine.
Ernest symbolise la figure de l’adulte (tous les adultes sont des ours) tandis que Célestine représente l’enfance (et donc, tous les enfants sont des souris). Les personnalités des deux protagonistes sont intéressantes, car l’un comme l’autre ne sont pas des personnages parfaits dans leur rôle attitré.
Par exemple, Célestine peut facilement montrer son côté capricieux et ronchon, et son besoin profond de se sentir aimée. Mais elle est surtout une petite souris dynamique, réfléchie, très futée et exceptionnellement mature pour son statut d’enfant.
Des personnages complémentaires
Ernest est l’incarnation ultime de la bienveillance. Mais il manque de confiance en lui, et Célestine l’aide à lutter contre ça.
Ernest est balayeur, clown et violoniste. Il vit de petits boulots et se dépatouille pour essayer de vivre avec le minimum. Il a des valeurs et des petits bonheurs très simples (comme se promener, aller au marché). Le gros ours est l’incarnation ultime de la bienveillance.
On peut difficilement faire plus doux et gentil que lui, tant on dirait qu’aucune pensée négative ne semble lui traverser l’esprit, jamais. Mais c’est aussi quelqu’un qui souffre d’un manque de confiance en lui, et heureusement qu’il a Célestine à ses côtés pour le rassurer et l’aider à reprendre confiance !
Célestine a toujours su qu’elle n’était pas la fille d’Ernest. Leur relation oscille entre la dimension père-fille et la solide amitié. Ernest prend soin de Célestine comme si elle était la chose la plus précieuse au monde, mais Célestine s’occupe également d’Ernest avec spontanéité et dévotion, quand celui-ci tombe malade ou se blesse par exemple. Tous les deux sont toujours présents pour consoler, rassurer, encourager l’autre. Leur amitié fait complètement rêver !
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Histoires de la vie quotidienne… mais pas que !
Les albums sont de petites histoires tirées d’anecdotes de la vie quotidienne, mais ce sont des prétextes pour amener des questionnements plus profonds et existentiels.
Les albums sont de petites histoires tirées d’anecdotes de la vie quotidienne : il y est question de cabane, de virée au cirque ou au musée, de perte de doudou ou encore de pique-pique. D’ordinaire, la plupart des albums jeunesse reprennent ces sujets dans l’idée de pouvoir cataloguer tous les thèmes imaginables et de vendre le plus de livres dérivés de leurs héro•ïnes.
Dans les livres d’Ernest et Célestine, ces situations sont plutôt des prétextes pour amener vers des questionnements plus profonds et existentiels. Les thèmes sont plutôt légers, mais les livres peuvent aussi traiter de la mort, la maladie, l’adoption ou la pauvreté. Des thèmes plutôt délicats à évoquer en littérature de jeunesse, en règle générale, et qui sont ici abordés avec finesse. Ce sont donc des livres importants à avoir dans une bibliothèque !
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De fait, les albums peuvent paraître vintage avec leurs illustrations toutes douces à l’aquarelle. Mais la portée des propos reste moderne et universelle, puisqu’ils ne concernent pas le style de vie des personnages à un moment donné. Les albums d’Ernest et Célestine racontent plutôt les sentiments, les émotions. Ils dépeignent une amitié et la façon dont elle résiste à travers les joies et face aux drames.
Une écriture simple mais percutante
Le texte des albums repose sur une contrainte de la simplicité qui rend les dialogues dynamiques voire poignants. Quand Célestine comprend que son amie Gazou va mourir (Cet été-là) et qu’elle demande de manière frontale « Elle va mourir Ernest ? », je peux vous assurer que ça vous tord le bide. Les livres rappellent l’importance de dire la vérité à laquelle Célestine tient tant, même la plus douloureuse.
Le texte des albums repose sur une contrainte de la simplicité qui rend les dialogues dynamiques voire poignants.
Je ne peux terminer cet article sans mentionner l’excellentissime film d’animation tiré des livres sorti en 2012. Le métrage est d’une beauté infinie, et si vous êtes encore un peu sceptiques à l’idée de vous plonger dans l’œuvre de Gabrielle Vincent, vous pourriez en avoir l’envie après avoir regardé l’adaptation (et avoir versé votre petite larmichette tant elle est émouvante).
En résumé, Ernest et Célestine t’apprennent à aimer les petites choses simples de la vie et à trouver les bons mots lorsque les moments le demandent. Bien que la parution des albums remonte à quelques décennies, ils sont encore au cœur des questionnements d’aujourd’hui et mêlent douceur, profondeur et joie !
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Les Commentaires
Je cherche à faire une "bibliothèque idéale" à mes enfants, et je crois que j'ai trouvé quels livres vont prochainement rejoindre ma petite collection.
J'espère qu'il y aura d'autres articles comme celui là !!