Quand je lance un épisode de série, la nuit est généralement déjà entamée et mon repas bien loin. C’est probablement le rituel-pour-m’endormir auquel je suis la plus fidèle depuis le plus grand nombre d’années. Ça me détend, ça m’aide à trouver le sommeil, tout ça.
Enfin… La plupart du temps. Parce qu’il m’est arrivé, alors que je regardais un épisode bien particulier, de sentir poindre l’envie de manger, soit la sensation qui détend le moins au monde. Généralement, vers le milieu de l’épisode, je mets en pause et je fonce dans le frigo pour voir si je n’aurais pas les ingrédients nécessaires pour faire le plat qui m’a tellement fait saliver à l’écran — c’est évidemment rarement le cas.
Alors après la nourriture qui fait rêver dans les dessins animés, j’ai eu envie de rendre hommage à quelques séries (ou épisodes de série) qui m’ont toujours fait crever la dalle. Il est 17h, mon déjeuner est bien, bien loin, je n’ai qu’une clémentine, une biscotte et des chewing-gums, et je vis très mal ce choix perso-éditorial.
La quête du burger parfait (How I met your mother)
À l’époque où How I met your mother me faisait encore rire, la série m’a tout de même donné un gros taquet dans la face et j’ai bien failli ne plus jamais regarder un seul épisode tant un m’a fait souffrir.
Cet épisode, c’est le deuxième de la saison 4. The Best Burger in New York. Je crois que c’est après ça que j’ai décidé de me sortir les doigts et de commencer à lire les noms des épisodes que je regardais, par précaution.
De toute l’histoire de la télévision, je crois que c’est celui-ci qui m’a donné le plus faim. En fait, j’en salivais tellement fort que mes draps s’en souviennent. Le pitch est des plus simples : Marshall parle à ses potes du restaurant qui vendait le meilleur hamburger de New York, et ils décident ensemble de se lancer à sa recherche.
Ils s’enfilent alors un grand nombre de sandwichs correspondant à la description de Marshall. Malheureusement, il ne reconnaît pas celui qui l’avait tant ému quelques années auparavant. Cette description d’ailleurs, parlons-en :
« C’est tellement plus qu’un simple burger ! Je veux dire… Cette première bouchée… Oh, quel paradis c’est, cette première bouchée. Le bun, comme la poitrine d’un ange parsemée de sésame, qui se repose sur le ketchup et la moutarde s’entremêlant dans un séduisant pas-de-deux. Ensuite, un pickle. Le plus espiègle petit pickle. Et la rondelle de tomate, la feuille de laitue, et le steak de boeuf, exquis. Ça tourbillonne dans ma bouche, ça se sépare, ça se retrouve à nouveau comme une fugue de douceurs et de saveurs délicieuses. Ce n’est pas un simple sandwich de viande grillée et de pain toasté, Robin. C’est Dieu qui nous parle à travers la nourriture. »
Cette description et ses yeux émerveillés, son souffle qui se fait court, suffisent à me donner envie de me blinder le ventre avec la même chose et de ne plus jamais, jamais le digérer. Que ce burger soit toujours en moi. Toujours.
Le poulet frit de Los Pollos Hermanos (Breaking Bad)
J’ai beau me refaire vite fait les épisodes dans ma tête, je n’ai pas l’impression de voir Walter White se nourrir très souvent, petit-déjeuner mis à part. Si ça se trouve, il aime pas trop ça. Je sais que ça existe, hein, les gens qui ne mangent que pour se nourrir. Je trouve ça fou (je vis pour manger, je respire pour manger, je travaille pour avoir de quoi manger), mais ça existe.
Mais eh, trouduc, ton poulet làààà !
Du coup, c’est assez drôle de le voir se rendre régulièrement à Los Pollos Hermanos pour parler business et s’enfiler du poulet frit en faisant la gueule (mec, tu manges du poulet frit, souris un peu, j’sais pas, fais un effort).
Ce poulet, d’ailleurs, parlons-en : peu de personnages en vantent les mérites puisque Breaking Bad n’est pas vraiment réputé pour ses exclamations culinaires
, mais j’aimerais tout de même attirer l’attention sur lui. Après tout, il m’a empêché de suivre toutes les intrigues qui avaient lieu au sein du fast-food. Parce qu’ok, il se passe deux ou trois trucs pendant qu’il le bouffe, son poulet, mais concentrons-nous cinq minutes sur sa texture tendre et merveilleuse, sa couleur légèrement dorée, sa panure et ses aspérités non sans rappeler les dunes du Sahara…
Sérieux, le poulet frit, c’est mon personnage préféré de Breaking Bad, juste derrière les oeufs brouillés. Mention spéciale à cet adorable petit panier en plastique dans lequel les beignets gras et croustillants à souhait attendent le premier coup de crocs.
Les excuses de Cameron à Gloria (Modern Family)
Dans la première saison de Modern Family, Cameron tient absolument à faire passer une soirée de rêve à sa pote Gloria pour s’excuser de l’avoir potentiellement blessée. Il se réserve du coup une table dans un restaurant follement bon et select, mais elle préfère aller dans un boui boui spécialisé dans les plats qui piquent. Bon point pour toi, Gloria : le burrito passe avant le boresto.
Dans cet épisode, Cameron envoie gentiment bouler le serveur qui lui conseille de prendre un truc qui arrache un peu moins la langue que le plat qu’il a choisi. Résultat, au bout de quelques bouchées, il sue tellement qu’on dirait moi quand je monte AU MOINS dix marches. Il souffre, littéralement.
J’aimerais que les choses soient claires : je ne suis pas masochiste. Mais j’adore les plats qui piquent, et, à l’instar des candidats de Pékin Express, j’aime les challenges. J’ai rarement autant eu envie de goûter un mets que celui-ci, pour repousser mes limites. Pour rendre mon système digestif fébrile, mais ma bouche heureuse.
Les sandwichs du Steak Me Home Tonight (Happy Endings)
Je n’ai pas énormément aimé la série Happy Endings, ce qui ne m’a pas empêchée de regarder les trois saisons en entier car je n’ai aucune logique. Pourtant, à un moment que je ne daterai pas pour ne spoiler personne, j’ai eu droit à un moment de grâce comme j’en cherchais. L’intrigue m’a alors semblé plus belle, plus merveilleuse, et mon intérêt pour ce programme télévisuel s’est nettement amélioré.
Tout ça grâce à l’ouverture d’un food truck : le Steak Me Home Tonight. Déjà, c’était la première fois que quelque chose me faisait vraiment rire dans Happy Endings. « Steak me home », quoi. Meilleur jeu de mots du monde. J’ai un temps envisagé de changer d’objectif de carrière pour avoir moi aussi un camion à bouffe portant ce nom. Et puis je me suis rappelée que je me lasserai en trois secondes et demi de faire des sandwichs parce que j’ai aucune patience. En plus, je pense que j’aurais mal vécu que des clients me disent « Ah vous aussi, vous avez aimé Happy Endings ? » : ça m’aurait gonflée.
Mais les sandwichs de ce food-truck étaient parfaits, absolument, définitivement parfaits. Des ingrédients simples, de grande qualité. Du pain qui donnait l’impression de croustiller sous la dent tout en fondant sur la langue. La perfection de cette sauce légèrement aillée et tellement télégénique.
Y a aussi la version hardcore du dimanche.
Et évidemment, pour me donner envie même les jours où j’avais envie d’un truc un peu foufou, le gérant avait aussi sa botte secrète : jette un oeil à la carte et dis-moi que tu n’as pas envie de goûter au Say What Now ? à base de fromage, de steak, d’anchois, de béchamel et de câpres. Dis-le moi et je te croirai tout à fait, parce qu’après tout ça m’a l’air bien dégueulasse, mais j’en veux quand même, c’est tout.
Et toi, quels sont les plats vus dans une série qui te donnent envie de les jeter dans ta bouche ?
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