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Une fille prise de terreur
Cinéma

Envie d’avoir peur ? On vous raconte les 3 moments les plus terrifiants de nos vies

Les tripes qui se nouent, les dents qui se serrent, les poils qui se dressent… Parlons peur avec ces témoignages qui font froid dans le dos !

En partenariat avec Paramount (notre Manifeste)

C’est une sensation très spéciale, la peur. Beaucoup de personnes ressentent les mêmes symptômes quand elles sont effrayées : l’estomac qui se noue, la gorge qui se serre, les mains qui tremblent, le sang qui pulse jusque dans le tympan, les mains qui se figent.

Mais tout le monde ne réagit pas de la même façon. Certaines se battent, fuient, deviennent fébriles. D’autres sont prises de stupeur, restent figées.

En tout cas, c’est fascinant, la peur. Et comme Madmoizelle accompagne la sortie, ce 18 mars au cinéma, du très attendu Sans un bruit 2, il est temps de vous en parler plus longuement…

Sans un bruit 2, un film qui suinte la peur

Le premier Sans un bruit était une leçon de suspense. Ce film de genre très malin joue sur les silences, comme vous l’avez deviné, puisque les créatures qui le hantent sont hypersensibles au son. Il s’agit donc de ne pas laisser échapper le moindre cri, de ne pas faire craquer la moindre brindille… Et en tant que spectatrice, il était facile de se prendre au jeu jusqu’à ne pas oser respirer dans la salle de ciné !

Filmer la peur de cette façon, c’est vraiment intelligent. Le talent des acteurs et actrices, notamment Emily Blunt et la jeune Millicent Simmons, retranscrit la terreur à la perfection : au moindre décibel en trop, on a nous aussi peur des conséquences.

Dans le second opus, qui s’annonce tout aussi puissant que son prédécesseur, les personnages doivent composer avec une menace supplémentaire : celles des autres humains et humaines. Tout en gardant le silence, là encore. Regardez donc la bande-annonce, cela vous donnera une bonne idée du niveau de stress promis par l’expérience !

Les peurs les plus intenses de nos vies

À l’occasion de cette sortie, la rédaction a décidé de vous raconter ses peurs les plus intenses. Ces moments où la terreur nous a envahies.

Car c’est un peu tabou, la peur. Nous n’en parlons pas trop entre nous, de ces histoires. Et chez Madmoizelle, on aime bien lever des tabous. Je vous souhaite donc la bienvenue dans nos peurs.

Le jour où j’ai failli me noyer

Marie alias « Miss Moulaga », la directrice de clientèle de la régie chez Madmoizelle, s’est plongée dans son enfance pour exhumer un grand moment d’angoisse.

« J’avais neuf ans, j’étais en vacances à Étel dans le Morbihan. Ma mère m’avait emmenée passer l’après-midi à la plage avec mes deux cousines. Toutes les trois, elles avaient décidé de ne pas aller tout de suite dans l’eau, et de rester bronzer ou de construire des châteaux de sable.

Sachant très bien nager déjà à l’époque, j’ai couru très enthousiaste vers la grande rivière d’Étel qui se jette dans l’océan à quelques kilomètres de là. Ce détail a son importance, car il crée des courants plutôt traîtres dans ce bras d’eau.

En Bretagne, il y a beaucoup de pontons assez larges en bois ; justement, ce jour-là, je jouais à quelques mètres de l’un d’eux. Pendant plusieurs minutes, le ponton en question était plutôt loin de là où je me trouvais. Je m’entraînais à faire des roulades dans l’eau, mon objectif était d’en faire le plus possible d’un seul coup. Jusque-là tout allait bien, mais sans m’en rendre compte j’avais petit à petit été déportée vers le ponton par ces fameux courants…

Après une triple roulade, j’ai voulu reprendre mon souffle, mais c’était impossible. J’étais sous l’eau, je voyais la surface, et j’avais l’impression que je ne pourrais jamais remonter. Tout était devenu sombre, je ne percevais plus les rayons du soleil. C’est à ce moment que la petite fille que j’étais a commencé à paniquer. À cela s’ajoute le fait qu’autour de ces constructions en bois, le fond de l’eau est plus profond pour que les bateaux puissent s’y amarrer sans s’échouer !

J’étais coincée entre cette grosse masse sombre qui m’empêchait de sortir mes bras, et les profondeurs marines. En perdant mon sang-froid, à aucun moment je ne m’étais imaginé que cela pouvait être le ponton… Je n’avais absolument pas pensé à replonger sous l’eau pour ressortir un mètre plus loin !

Tout à coup, j’ai senti une pression autour de ma taille, et mon corps se faire emporter. Un monsieur avait vu la scène de loin, et m’avait attrapée pour me sortir de l’eau. Je m’en rappelle comme si c’était hier. En trois secondes, le soleil réchauffait à nouveau ma peau, et j’étais sortie de l’obscurité !

Finalement, tout allait bien ce qui m’avait paru durer plusieurs minutes était terminé en quelques secondes. Je ne sais même pas si ma mère a vu ce qu’il s’était passé, ou si elle a mesuré la frayeur qui m’avait empêchée de raisonner à ce moment-là… »

Là, vous lisez ça et vous vous dites peut-être « Bon ça va, il est soft cet article ». Le meilleur reste à venir.

Le jour où j’ai cru me faire agresser par des cambrioleurs

C’est maintenant notre rédactrice en chef, Mymy, qui se confie sur ce qui ressemble au début d’un thriller

« Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour-là, je dormais dans un local type bureau d’entreprise, car je commençais tôt une mission associative le lendemain et j’avais besoin de passer la nuit sur place. Une personne m’avait montré les lieux, puis m’avait laissée seule, mais ça ne m’inquiétait pas : l’endroit était joli, confortable, et situé au cœur d’une grande ville, dans un immeuble cossu avec de nombreux voisins. Le canapé-lit et mon sac de couchage me permettaient un sommeil tout à fait reposant.

Enfin, c’était le plan.

C’est le bruit qui m’a réveillée : un énorme coup ébranlant la porte d’entrée. Puis un autre. Et encore un autre. Des coups d’épaule ou peut-être de pieds qui faisaient vibrer jusqu’au chambranle et secouaient la serrure, laquelle me paraissait bien fragile dans son bois ancien certes joli, mais à l’apparence peu solide…

Un cambrioleur ? J’entends une voix masculine étouffée, et une autre. Ils sont deux. Je ne comprends pas, il fait déjà jour, il est 7h, le moment me semble risqué pour une effraction, mais peut-être pensent-ils que les bureaux ne sont pas ouverts à cette heure-ci ? En tout cas, les coups s’enchaînent, chacun semblant plus puissant que le précédent ; à chaque fois, je me dis que la porte va s’ouvrir, que je serais là, en pyjama rose, les cheveux en vrac, et que je ne pourrais rien faire.

Courir ? Me cacher ? Prévenir la police ? Dire “Il y a quelqu’un, j’appelle le 17, partez” ? Toutes ces options auraient mérité que je m’y appesantisse, mais la réalité c’est qu’à ce moment-là, aucune solution ne m’est apparue. Paralysée par la peur, j’étais un lapin dans les phares, les yeux fixés sur la porte.

Le moment m’a semblé interminable, mais je sais bien qu’il a dû durer une poignée de minutes, grand maximum. Comme ils étaient venus, les coups sont partis, leur écho remplacé par celui des pas qui dévalaient l’escalier vers la sortie de l’immeuble. Le temps que je reprenne le contrôle de mes muscles et que je me glisse à la fenêtre, je n’ai vu que deux silhouettes, de dos, franchir la porte cochère et disparaître dans la rue. Impossible de les identifier, même si j’avais pensé à mettre mes lunettes (quand je vous disais que mon cerveau était grippé)…

Une fois l’évènement terminé, j’ai appelé le responsable du lieu, qui s’est immédiatement mis en route pour me rejoindre, m’a enjoint d’appeler la police et de suivre les instructions qu’on pourrait me donner. L’opératrice du 17, elle, était bien moins alarmée : m’ayant fait confirmer que les individus étaient bien partis, elle me promit mollement qu’une patrouille passerait dans les heures à venir, prit l’adresse et me souhaita « Une meilleure journée que matinée, du coup. »

On espère, oui.

Je suis au regret de vous informer que la police ne s’est jamais déplacée. J’ai laissé le responsable se charger de déposer une main courante, l’occasion de constater que la vidéosurveillance de l’immeuble était un leurre n’ayant qu’un effet dissuasif… Super.

Cette expérience m’a ébranlée parce que j’ai eu honte de ma réaction et d’être restée paralysée de terreur, sans pouvoir me défendre ou même me cacher. Je me suis dit que s’il m’arrivait quelque chose, je réagirais de la même façon : en ne faisant rien. Mais j’en ai bien parlé avec ma psy, qui m’a rassurée en m’expliquant les mécanismes de la peur, la façon dont l’esprit et le corps se défendent, et en me rappelant qu’on n’a pas à se flageller de sa réaction lorsqu’on est en danger : on n’a rien demandé à personne ! »

Pour le coup, parfois il vaut mieux rester cacher que d’intervenir soi-même. L’instinct de Mymy lui a peut-être sauvé la vie !

Le jour où j’ai été ensorcelée dans un cimetière

La palme de l’histoire la plus terrifiante revient à Rebecca, notre social media manager. Je vous laisse en juger :

« Durant les vacances d’été de mes 11 ans, je me suis rendue dans mon pays d’origine, le Togo, avec mon père, ma tante et ma cousine.

Ma famille vit précisément à Lomé, la capitale du pays. Dans cette ville se trouve un immense cimetière, où sont enterrés mes deux grands-pères, donc nous nous y sommes rendues avec mon père et ma tante, afin de déposer des fleurs sur les deux tombes.

Le cimetière se trouve dans un quartier de la ville nommé Adakpame. Cela ressemble à un mini-village face à la plage, dans lequel les habitants vivent en entre-soi. Ces gens sont décrits par les autres habitants de Lomé comme des sorciers et sont très craints.

Afin de devenir des Adakpame à part entière, un rituel oblige les membres de cette communauté à passer une nuit dans le cimetière. La légende raconte qu’au cours de cette même nuit, ils font la rencontre d’une sorcière aux cheveux de serpent, aux dents de vampire et aux yeux de chat, dont ils prennent l’apparence. Je peux vous dire que leur allure y ressemble beaucoup !

Certes, je parle avec le souvenir d’une fillette de 11 ans, mais leur présence me glaçait le sang… Justement, l’une d’elles nous a interpellés et s’est avancée vers nous avec une démarche tout à fait singulière — ses cheveux n’étaient pas faits de serpents, mais ses tresses en avaient la forme. Ma tante m’a mise en garde :

“Ne les regarde surtout pas dans les yeux Rebecca, même s’ils t’adressent la parole : oublie la politesse ! Sinon il t’arrivera malheur dans les jours qui suivent… Et lorsque nous serons au cimetière, ne marche pas sur les tombes, sinon l’âme des morts entrera en toi.”

Malheureusement c’était trop tard. Je n’ai pas pu m’en empêcher, cette femme était hypnotisante. Je l’ai regardée dans les yeux.

Je savais qu’au Togo, la sorcellerie et le vaudou étaient plutôt répandus, même au sein de ma propre famille, mais j’avoue que je n’y avais jamais été confrontée directement. Donc j’y croyais autant qu’aux histoires qui font peur que l’on se raconte dans la cour de récréation ou pendant les soirées pyjama : cela m’effrayait sur le moment, et puis je passais à autre chose.

Après cette drôle de visite au cimetière, nous sommes revenus tous les trois à la maison. J’ai rejoint ma cousine dans le salon pour écouter une émission de radio en auditeur libre très populaire dans la région. Puis une coupure de courant est survenue. On était plutôt sereines, car avec la chaleur cela arrivait très souvent.

Comme je l’expliquais, notre séjour se déroulait dans une maison indépendante qui appartient à mon père. Celle-ci était séparée des maisons voisines par un étroit chemin et un muret. La nuit était tombée, nous étions près de la fenêtre ouverte, et nous avons entendu des bruits de pas qui s’arrêtèrent au niveau de la fenêtre. Il faisait si noir que nous ne distinguions personne, mais notre instinct nous a dicté de nous baisser. Nous avions le souffle coupé.

Après quelques secondes de silence, la personne à la fenêtre se mit à courir, puis nous avons entendu une portière de la voiture se fermer… Alors que notre véhicule était toujours verrouillé.

Puis l’électricité est revenue, et nous sommes montées en courant dans notre chambre. Au bout d’un moment, nous nous sommes endormies. Pendant la nuit, j’ai senti comme une présence qui m’a sorti de mon sommeil, j’ai ouvert les yeux, et là je me retrouve nez à nez avec le fantôme de mon grand-père ! 

J’étais pétrifiée, à tel point que je ne saurais même pas dire si c’était réel ou pas, mais j’en ai vraiment eu la sensation. C’était une silhouette blanche, dont les contours flottaient légèrement, mais son visage était totalement discernable. J’étais tétanisée, je n’ai pas réussi à crier ou même à pleurer. Je suis comme tombée dans les pommes et je me suis rendormie…

Je suis sûre que ma rencontre avec cette femme et la visite de cet esprit étaient liées. Cette expérience a été traumatisante : depuis lors je ne veux plus me rendre dans un cimetière quel que soit le prétexte, et je trouve toujours une excuse pour ne plus revenir au Togo.

Aucun membre de ma famille n’est au courant. »

En relisant ces dernières lignes, j’ai les yeux écarquillés devant mon écran. Je me demande comment j’aurais réagi à la place de Rebecca ! Même si elle me précise qu’elle était très proche de son grand-père et n’en avait pas peur de son vivant… nous concluons toutes le deux que parfois, il faut savoir se contenter de bons souvenirs.

Si vous aussi vous voulez nous raconter votre plus grande terreur dans les commentaires, lâchez-vous : ça nous mettra en jambes avant de foncer voir Sans un bruit 2 au cinéma le 16 juin !

À lire aussi : Sans un bruit 2, retour sur les origines du thriller

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