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Entre stéréotypes et craintes légitimes, les hommes ne sont pas bienvenus en crèches

Pourquoi les hommes ont-ils du mal à inspirer confiance dans le milieu de la petite enfance ? Entre peurs légitimes et mesures gouvernementales, on fait le point.

Et si la solution pour pallier la pénurie de professionnels de la petite enfance, c’était d’embaucher des hommes ? Sur le papier, l’idée semble bonne et le gouvernement s’apprête d’ailleurs à lancer une campagne pour les encourager à choisir ces filières.

Or, si les hommes s’orientent encore très peu vers les métiers du « care », l’accompagnement et soin des personnes, les quelques professionnels de la petite enfance peinent à trouver un poste. Pourtant, la mixité profiterait à ces environnements encore quasi exclusivement féminins et permettrait aux enfants de déconstruire les stéréotypes de genre, les présences masculines éveillant, actuellement, encore la méfiance. 

Sur ce sujet, le média BFM a pu interroger plusieurs parents pour comprendre pourquoi, selon eux, les hommes étaient absents du milieu de la petite enfance. 

Et au-delà des clichés, certains témoignages révèlent une crainte plus profonde et légitimée par les chiffres : un enfant a bien plus de risque d’être agressé par un homme que par une femme.

Stéréotypes de genre, travail précaire et craintes légitimes

Aujourd’hui, les crèches emploient toujours 97 % de femmes. Dans l’imaginaire collectif, ce sont elles qui sont chargées de s’occuper des enfants et rares sont les hommes qui se dirigent spontanément vers les métiers du care. Stéréotypes de genre, certainement, mais aussi conditions de travail. Ces métiers qui se destinent au soin des autres sont mal rémunérés. L’aspect peut rebuter ceux qui sont statistiquement moins habitués aux travaux précaires.

Les parents non plus ne voient pas toujours d’un très bon œil l’arrivée d’un homme dans une équipe féminine. Si certains témoignages véhiculent avant tout des clichés poussiéreux, d’autres invoquent une raison de défiance tout autre : les hommes peinent à inspirer confiance, pas seulement parce qu’ils sont maladroits ou inexpérimentés, mais parce que, comment souvent, on craint qu’ils agressent. À raison puisque la plupart des abus sur mineurs sont perpétrés par des hommes du cercle proche.

Encourager la mixité dans le secteur de la petite enfance

Les professionnels de la petite enfance alertent sur une pénurie chronique de personnel, notamment en raison de bas salaires et de conditions de travail éprouvantes. Pour encourager de nouvelles vocations, le gouvernement souhaite sensibiliser les hommes aux métiers de la petite enfance afin d’insuffler de la mixité au sein des structures de garde. Et de soulager un secteur à bout de forces.

Cette initiative est intéressante, des présences masculines permettraient aux enfants de déconstruire dès l’enfance des stéréotypes sexistes pesants. Les violences systémiques avérées perpétrées par les hommes ne doivent pas pour autant être ignorées et les autorités doivent intégrer ces potentiels nouveaux professionnels avec la rigueur qui s’impose.

S’il n’existe pas un gène du soin qui épargnerait miraculeusement tous les mâles, l’inquiétude des parents est légitime tant la société n’a pas l’habitude de voir un homme professionnel et bienveillant s’approcher d’un enfant.

À lire aussi : J’ai peur que tous les hommes qui gravitent autour de ma fille soient des pédocriminels

Crédit photo image de une : Getty Images Signature


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Les Commentaires

3
Avatar de Lizni
10 novembre 2022 à 10h11
Lizni
@Myrtille Desbois c'est surtout au niveau des mentalités des parents qu'ils faut que ça change
Beaucoup autour de moi refuse qu'un assistant maternel s'occupe de son bébé, en crèche elles sont OK car elles pensent qu'il touche pas au bébé (bah oui une couche se change par un claquement de doigts c'est bien connu).
Au final j'entends toujours les mêmes clichés : un homme qui travail la dedans il a forcément des penchants pervers de prédateur sexuel, et ça me fait bondir ce genre de discours, il peut juste aimer s'occuper des enfants, hein ! s'occuper des enfants c'est pas genré.
4
Voir les 3 commentaires

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