L’objectif est simple : faire des stocks de pilules du lendemain pour avoir une solution de secours en cas de grossesse non désirée, que l’avortement soit encore autorisé dans leur État ou non. Se garantir un plan B quoi…
C’est le choix fait par de nombreuses américaines à la suite de l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade, le 24 juin 2022, garantissant le droit à l’avortement dans tous les États-Unis depuis 1973. Nombre d’entre elles se sont ruées dans les pharmacies et supermarchés afin de mettre la main sur ce fameux comprimé.
Cependant, la pilule du lendemain comme n’importe quel médicament, a une durée de validité limitée. Et les réserves des supermarchés et des chaines de pharmacie viendraient bientôt à manquer… Un seul mot d’ordre pour les distributeurs : rationner.
Les américaines font des stocks et les pharmacies rationnent
Dès la retentissante annonce de la révocation du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), un site internet a vu ses ventes de pilules du lendemain exploser : plus de 6000 produits vendus en une journée, après plus de 1000 la veille, tel que l’a déclaré l’un des gérants de la firme au New York Times.
Face au risque de pénurie de ces pilules de secours, les chaines de pharmacie et quelques grandes surfaces (où, contrairement à la France, il est possible de se la procurer), tentent de limiter le nombre d’achats autorisés par femme. D’après le Wall Street Journal, les supermarchés Walmart restreignent à quatre ou six pilules du lendemain par commande. Et les restrictions sont encore plus sévères du côté des pharmacies :
« Pour assurer un accès équitable et un approvisionnement constant dans les rayons des magasins, nous avons temporairement limité à trois le nombre de pilules du lendemain pouvant être achetées à la fois. »
Ce nouveau rationnement a été annoncé, le 27 juin 2022, par un porte-parole des pharmacies CVS, dans un message transmis à l’AFP. Cette limitation de l’achat de pilules au nombre de trois a été également instauré par le groupe pharmaceutique Rite Aid, comme le relaie le Wall Street Journal.
Sans surprise, le prix de la pilule s’emballe…
Avant l’abolition du droit à l’IVG, la pilule du lendemain coûtait environ dix dollars. En trois jours, son prix a été presque multiplié par cinq ! Tel que le rappelle le Wall Street Journal, les fabricants proposent diverses gammes de prix, mais dernièrement, les seules disponibles sont souvent les plus chers. Une seule pilule peut coûter jusqu’à 47 dollars (au lieu de 10 dollars avant l’annulation de l’arrêt Roe vs. Wade ) !
L’emballement autour du prix de la pilule du lendemain confirme les inquiétudes alors soulevées aux prémices de la possibilité de révocation de l’IVG. Sans surprise, les américaines les plus précaires vivant dans un État où l’avortement serait illégal risquent de pâtir fortement de cette décision de la Cour Suprême. Elles n’auront ni les moyens de voyager vers un autre État où l’IVG serait encore pratiqué, ni de se procurer une pilule du lendemain à prix d’or.
Un drame lorsque l’on sait que les avortements clandestins, d’après l’Organisation mondiale de la santé, coûtent la vie de plus de 40 000 femmes chaque année. Sans oublier les graves séquelles physiques et psychologiques…
À lire aussi : Aux États-Unis, les soldates premières victimes de la suppression du droit à l’avortement
Image en Une : © Gayatri Malhotra – Unsplash X Madmoizelle
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Les Commentaires
hey vous avez toujours pas corrigé l'erreur malgré les commentaires qui vous la pointaient il y a quelques mois! Je pense qu'il faut faire attention aux termes utilisés pour ne pas induire en erreur les adolescentes ou mêmes autres lectrices, sur ce genre de sujets où la désinformation est déjà trop grande!