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Féminisme

Voici LE recueil féministe à ne pas rater ce printemps !

Les femmes rugissent, et elles ont raison : le monde leur donne bien des raisons de hurler. Un recueil féministe propose trente nouvelles puissantes sur ce que vivent nos sœurs, ici et ailleurs écrit par Cecelia Ahern.

En partenariat avec les Éditions Hauteville (notre Manifeste)

Cecelia Ahern, l’autrice reconnue dans le monde entier pour le best-seller P.S. I Love You, laisse de côté les romans romantiques pour mettre des mots sur les maux. Avec Entendez les femmes rugir !, un recueil de 30 nouvelles, elle raconte des moments de vie de femmes d’âges, de catégories socioprofessionnelles et d’origines différentes, qui mènent chacune une lutte personnelle.

Ce livre qui illustre des situations subies par les femmes au quotidien pointe du doigt le nombre hallucinant de faits envers lesquels la gent féminine a des raisons de rugir. Cecelia Ahern désigne chaque souci par une métaphore, comme La femme qui oublia son nom qui parle d’une mère qui fait passer son rôle de maman avant son bien-être. Un cas classique de charge mentale beaucoup trop intense.

Heureusement, certaines personnalités osent dire haut et fort ce qui nous agace et ça c’est déjà (rugir) agir ! Ces paroles, que certains voudraient étouffer, sont de plus en plus entendues… mais comme souvent, les femmes doivent régulièrement faire bloc à plusieurs pour être prises au sérieux.

Petit tour d’horizon des causes mises récemment en lumière par certaines figures médiatiques, dont certaines nouvelles de l’ouvrage de Cecelia Ahern font justement écho.

Le jeunisme et la représentation des femmes dans l’espace public

Pour entamer son recueil de nouvelles, Cecelia Ahern débute avec La femme qui disparaissait lentement, dans laquelle une femme âgée de 58 ans voit son corps (et sa personnalité) s’effacer littéralement petit à petit. C’est à la suite d’une ménopause précoce à l’âge de 38 ans que le phénomène a commencé. Après avoir consulté différents spécialistes neurologiques ou psychologiques, elle remet son sort entre les mains d’une professeure au sein d’un lieu dédié au bien-être des femmes.

Cette experte de la psychologie féminine traite le problème avec une approche très différente de ses homologues masculins… et c’est la révélation

« “Vous n’êtes pas la seule responsable. La société vous a aidée. Les coupables, ce sont l’adulation et la sexualisation des jeunes femmes. Ce sont l’intérêt que l’on porte à la beauté et l’apparence, la pression pour se conformer aux attentes des autres, d’une manière qui ne touche absolument pas les hommes.” […]

La femme commence à avoir la chair de poule. Elle se redresse le cœur battant. Elle n’a jamais entendu ce genre de propos avant. C’est la première théorie nouvelle depuis des mois, et elle la bouleverse physiquement et émotionnellement. »

C’est à se demander s’il faut obligatoirement être une femme pour se rendre compte du jeunisme, qui fait beaucoup de mal et rend invisibles les figures féminines ayant dépassé un certain âge.

« […] lorsque les femmes vieillissent, elles sont repoussées hors du monde, elles ne sont plus visibles ni à la télévision ni au cinéma, pas plus que dans les magazines de mode et on ne les voit plus dans les publicités que pour promouvoir des traitements contre des maladies liées à la vieillesse, et des remèdes et des crèmes contre les ravages de l’âge. »

Malheureusement, beaucoup de femmes intériorisent malgré elle cette discrimination qui s’aggrave au fil des années. Donc quand Dakota Johnson, issue d’une illustre lignée d’acteurs et d’actrices, met le doigt dessus dans une interview pour le Vogue britannique, ça vaut le coup de le noter ! L’actrice s’interroge :

« Pourquoi ma mère ne joue-t-elle pas dans des films ? C’est une actrice extraordinaire (…) Et pourquoi ma grand-mère ne joue-t-elle pas non plus ? Même en étant très forte, on a malgré tout le sentiment de ne pas être désirée. C’est absurde, c’est criminel. Lorsque je ne tourne pas, je ne suis pas sûre de retravailler par la suite. »

Si même Dakota Johnson, qui cartonne ses dernières années, s’inquiète pour son avenir dans le cinéma, c’est bien qu’il y a un problème structurel à régler !

La stérilisation des femmes, parcours de la combattante

Dans La femme qui protégeait les couilles, Cecelia Ahern nous propose de suivre un homme qui souhaite se faire faire une vasectomie lors de son premier rendez-vous chez trois spécialistes féminines. Celles-ci lui expliquent plus ou moins aimablement qu’elles ne réaliseront pas son souhait et qu’elles lui mettront des bâtons dans les roues s’il compte subir cette opération à l’étranger. En revanche, elles seront ravies de lui faire des contrôles de routine s’il y parvient…

Comment se fait-il que ce soient si souvent des personnes du genre opposé au nôtre qui décident du destin de notre corps ? On voit ici une référence indirecte, en plus de la question de la stérilisation, au droit à l’avortement qui fait (encore) débat malgré son adoption il y a déjà plusieurs décennies.

Qu’importe le genre, mais en particulier pour les femmes, la stérilisation reste un sujet sacrément délicat. Une lectrice nullipare avait accepté de nous expliquer son parcours pour accéder à la contraception définitive dans le témoignage J’ai fait ligaturer mes trompes à 28 ans, car je ne veux pas d’enfants !, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le chemin est semé d’embûches.

« Je me suis renseignée sur les conditions légales pour accéder à une stérilisation de ce type : il faut avoir au moins 18 ans, et attendre 4 mois (pour réfléchir) entre les 2 principaux rendez-vous. Ça me va.

J’en ai parlé à mon généraliste. J’étais dans mon droit, dans la loi. Je l’ai informé que puisqu’il me tannait pour que j’aille faire un frottis. Il a explosé de rire et m’a répliqué que si ma gynéco acceptait, elle serait « hors-la-loi » ! J’ai bien senti que je ne le convaincrais pas. »

Entre les jugements, les mauvais conseils et les railleries, on cherchera plutôt à vous dissuader et à remettre votre choix en question, parce que c’est prétendument « contre-nature » d’empêcher son corps de se reproduire, surtout quand on est une femme… Le droit à disposer comme nous le souhaitons de nos corps est pourtant indispensable à notre liberté.

La culpabilité de reprendre le travail après une grossesse

Dans la nouvelle La femme qui découvrit des morsures sur sa peau, Cecelia Ahern aborde les émotions post-partum et surtout la culpabilité, face à laquelle les femmes peuvent se sentir seules et démunies. Ici, une mère rongée (littéralement) par la culpabilité de reprendre le travail, a la sensation d’abandonner son bébé. Plus elle s’en veut et plus elle découvre chaque jour de nouvelles morsures sur son corps.

« Elle avait déposé son enfant de 6 ans à l’école, celui de 3 ans à la maternelle Montessori, et celui de 9 mois à la crèche. Chaque fois qu’elle en laissait un, elle avait le cœur de plus en plus brisé. Ils avaient tous hurlé quand elle les avait laissés, et lui avaient lancé un regard triste qui semblait dire : pourquoi tu m’abandonnes ? […] Pourquoi leur infligeait-elle ça alors ? »

Une fois qu’elle a eu des enfants, une femme n’est-elle plus qu’une mère ? Ses besoins et son bien-être doivent-ils s’effacer entièrement devant sa maternité ? Cecelia Ahern nous interroge…

Serena Williams, après son accouchement, s’est elle aussi remise en question sur la légitimité de ses émotions dans un post Instagram.

« […] Parler de choses avec ma mère, mes sœurs, mes amis me font savoir que mes sentiments sont tout à fait normaux. C’est tout à fait normal de sentir que je ne fais pas assez pour mon bébé. »

La championne de tennis tient à rassurer les mères qui la suivent :

« Cela signifie que même si j’ai été avec [ma fille] tous les jours de sa vie, je ne le suis pas autant que je le voudrais. La plupart d’entre vous, les mamans, font face à la même chose. Que ce soit à la maison ou au travail, trouver cet équilibre avec les enfants est un véritable art. Vous êtes de vraies héroïnes. »

Plus les paroles seront amplifiées, plus les injustices seront visibles, jusqu’à ce que plus personne ne puisse les mettre sous le tapis. Comme le disait la chanteuse Helen Reddy dans sa chanson I Am Woman : « Je suis une femme, écoutez-moi rugir, assez pour ne pas être ignorée » !

Avec Entendez les femmes rugir !, Cecelia Ahern rassemble 30 histoires de femmes, comme un ensemble auquel nous pouvons et devons nous identifier. Ce roman vous est dédié, pour que vos rugissements (et les nôtres) soient entendus.

couverture du livre Entendez les femmes rugir de Cecelia Ahern

À lire aussi : Cinq classiques de la littérature féministe

Les Commentaires

1
Avatar de Melancia
22 mars 2021 à 11h03
Melancia
Merci pour la présentation de ce livre !

Moi il y a une nouvelle qui m'a pas mal interpellée. Celle de la Femme qui subit une ménopause très précoce à 38 ans. Beaucoup, même chez les Femmes, te diront : " nan...ouais ça existe mais c'est pas la majorité des cas. C'est une petite minorité" ou encore "ouais c'est bon, au contraire elle devrait s'estimer heureuse de ne plus avoir ses règles."

Ouais sauf que même si c'est réduit effectivement à une minorité, la vision, le traitement socio-culturels et sociétaux qui sont accordés ou faits à cette thématique en dit super long sur le fait que le corps de la Femme ne lui appartient pas tant que cela. Et encore c'est même pas un sujet clairement pris en compte.

J'ai une personne dans mon entourage qui s'est retrouvé ménopausée à 39 ans tout rond ! Elle avait commencé à avoir des signes bien marqués environ 1 à 2 ans avant. Pour avoir son enfant, elle avait été traité et elle a eu tard (37 ans ce qui en soit n'est pas tard mais vu sa situation...). Il faut savoir que ton corps vieillit précocement et montre ce vieillissement : cheveux, rides, conditions physiques, poids etc...Sa fille est ado' ou pré-ado' (enfin elle est en 4ème). Quand elle va aux réunions de parents d'élèves, ou conduit sa fille à ses activités extra-scolaires (quand il y en avait encore), les autres Mères et aussi les Pères la regardent et leurs regards est très interrogateur : la grand-mère ou la mère ? Et quand ils voient que c'est la Mère, elle sent bien la pensée qui les traversent même une fraction de seconde : mais elle est vieille ! A quelques reprises on lui a directement attribué le rôle de Mamie ! Comme cela sans demander...Or, parmi les parents d'élèves il y a des Pères (pas la majorité non plus) qui ont 55 ans et plus et dont les enfants sont en 6è, 5ème,4ème et 3ème donc entre 10 (oui il y a des précoces) et 14/15 ans. C'est bizarre car ils portent aussi leur âge sur leur corps, leur visage, leur condition physique et on leur fait pas ce genre de remarques. Bah non ! bien au contraire...c'est tellement moderne, évolué cette nouvelle paternité à plus de 55 ans. C'est fantastique cela renouvelle la parentalité ! Mais la Femme qui vieillit précocement à cause d'une ménopause précoce alors qu'elle a conçu son enfant à un âge tout à fait normal (et y-a-t-il un âge vraiment normal pour concevoir et avoir un ou plusieurs enfants ?????) elle, elle est victime de remarques déplacées. Alors même que les autres ne connaissent même pas sa situation mais elle apparaît vieille donc c'est suffisant.

Sans compter les remarques qu'on dit sous forme de blagues malsaines et qui vous visent par détournement, tout cela parce que votre corps, la maturité de votre visage, de vos mains, de vos cheveux etc... ne correspondent pas à une image, à des références sociétales sorties de je sais pas où. Blagues bien évidemment s'attaquant à vos capacités sexuelles, à votre sensualité perdue et si jamais vous en avez eu une un jour, sur vos fringues, même si vous savez bien vous habiller , votre couleur de cheveux etc....alors même que l'Autre en face ne sait même pas que vous êtes ménopausée précoce et que c'est un dysfonctionnement de votre corps, car il est bien évident que le corps n'appartient pas uniquement à la Femme puisque l'Autre peut se permettre d'émettre un avis même humiliant. Affligeant !
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