Ô joie dans la torpeur de ce jeudi pré-24 décembre, où tout le monde est déjà en train de préparer la fuckin’ dinde : Enrique Iglesias vient de sortir un nouveau clip, feat. Ludacris. Et plein de meufs toute nues dedans.
Ca s’appelle Tonight (I’m Fucking You). Tu trouves pas ça étrange, ces parenthèses ? Tonight open the bracket I’m fucking you close the bracket. Pour les non-anglophiles : Ce soir ouvrez la parenthèse je te baise fermez la parenthèse. Qu’est-ce que ça signifie exactement ? Qu’a voulu dire exactement ce cher Enrique Iglesias en plaçant ces parenthèses précisément là. Il aurait pu intituler sa « chanson » (Tonight) I’m Fucking You, ça changeait complètement le sens du titre.
Je vous demande de vous arrêter
Ça m’a interpellé. Je suis donc retourné voir l’usage exact de la parenthèse. C’est vrai après tout, voilà le genre de trucs, à mon âge avancé, que j’ai appris au siècle dernier et que j’utilise inconsciemment sans même plus en connaître la définition exacte (via synapse-fr.com).
Les parenthèses ( ) permettent de placer dans le cours du texte un commentaire, une réflexion, une analyse, etc.
Il avait oublié ce moment de sa jeunesse (l’habitude émousse la mémoire!).
Les parenthèses apportent une information, une précision, une explication. Dans les pièces de théâtre ou les scénarios ce processus est poussé à l’extrême avec les indications scéniques (TITUS : (il se tourne vers ses compagnons, il crie) Avancez! Vous avez peur d’une ombre (Il avance d’un air décidé).
Les parenthèses isolent des mots précis tels que « bis, ter, sic, etc. ». Elles signalent parfois une variante, en particulier, sur le genre ou le nombre (le (ou les) élèves(s)).
Elles reprennent en toutes lettres les indications de nombre données en chiffres 3800 F (trois mille huit cents francs). On se sert parfois d’une parenthèse fermante pour noter les membres d’une énumération 1), 2)… a), b).
Certains auteurs se servent des parenthèses à la place de guillemets pour signaler une citation ou un discours direct.
Ah bah oui, c’est plus clair comme ça : le (I’m Fucking You) est donc « un commentaire, une réflexion, une analyse, une information, une précision, une explication ». Ca signifie donc : « ce soir JE T’INFORME que je vais te prendre farouchement ». Normal. Au moins, il prévient.
La galanterie, c’est pu c’que c’était
Si on en vient au fond, une fois cette analyse syntaxique effectuée, on peut désormais l’affirmer : la classe et la galanterie ne se transmettent donc pas de père en fils. Ou alors les valeurs qui les définissent ont sacrément changé depuis 30 piges.
Rappelons que Julio Iglesias, le padre d’Enrique chantait ses mots en 1979 : « vous les femmes, avec des milliers de roses on vous entoure, on vous aime sans le dire, on se croit très fort, on pense vous connaître, on vous dit toujours, vous répondez peut-être ».
Là où, en 2010, Enrique le fiston chante désormais, la bave aux lèvres, « BAISER BAISER BAISER » (© Bérengère). Triste époque, bordayl. Tout part à vau-l’eau, ma p’tite dame.
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