« Franchir collectivement une étape supplémentaire dans la prévention et la prise en charge des situations de violences sexistes et sexuelles ». C’est tout l’enjeu du plan national révélé ce vendredi 15 octobre par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
Et il est largement temps, puisqu’encore récemment de nouvelles enquêtes ont montré non seulement la persistance des violences sexistes et sexuelles dans les grandes écoles mais aussi le silence qui les entourent.
Il y a une dizaine de jours, un article du Monde révélait ainsi qu’au sein de la très réputée école d’ingénieurs CentraleSupélec, une centaine de violences sexistes et sexuelles ont été perpétrées parmi les 2400 élèves de première et deuxième années : du harcèlement sexuel, mais aussi des agressions, des viols — le tout dans un établissement où les femmes sont largement minoritaires.
Face à ces remontées, la direction tombe des nues :
« Généralement, on se dit que si les gens ne parlent pas, c’est que tout va bien… Mais leur a-t-on au moins demandé si cela allait ? ».
Si l’on doutait encore du poids de la culture du viol dans les campus, nous voilà servies.
L’urgente nécessité de sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles
Une remise en question globale est nécessaire, auprès des élèves, comme auprès du personnel de l’enseignement supérieur. Il ne s’agit pas seulement de rompre le silence — ou de libérer la parole, comme il est coutumier de le dire — mais aussi de créer un climat qui permet l’écoute et l’action afin de protéger les victimes et mettre en cause les agresseurs.
Le plan d’action annoncé ce vendredi 15 octobre s’étalera sur plusieurs années jusqu’en 2025 et se compose de quatre axes, dont un justement consacré à la formation et la sensibilisation de tous les acteurs et actrices de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Il visera aussi à améliorer les dispositifs de signalements, à établir une meilleure communication autour de ces enjeux, et à valoriser l’engagement des étudiantes et étudiants.
Nul doute que les organisations étudiantes, comme la Fage, seront attentives à la mise en œuvre de ce plan d’envergure. Sept millions d’euros ont été mis sur la table pour combattre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur.
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Crédit photo : Andy Barbour via Pexels
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Les Commentaires
une déclaration de bonnes intentions
qui ne servira pas à grand chose...